Le recul du français démontré par le nouveau recensement confirme l'urgence de renforcer la loi 101
MONTRÉAL, le 24 oct. 2012 /CNW Telbec/ - Selon les données de Statistique Canada publiées aujourd'hui, le pourcentage de francophones de langue maternelle à Montréal a continué son déclin sous la barre des 50% et sous les 80% dans l'ensemble du Québec (48,7% et 78,9%). Le français recule aussi en tant que langue d'usage à la maison, alors que le poids de l'anglais, langue d'usage, a augmenté. Sur l'île de Montréal, la proportion des francophones selon la langue parlée à la maison est de 53%, soit 8,8 points de pourcentage de moins qu'en 1986 (61,8 %), ce qui constitue une chute significative.
On observe une légère augmentation des transferts linguistiques bruts vers le français (52%) qui en 2006 étaient à 51%. Mais cette augmentation reflète la sélection d'immigrants déjà francisés avant leur arrivée au Québec et le fait que les allophones anglicisés ont davantage tendance à quitter le Québec. De plus, pour assurer le maintien du poids démographique des francophones au prorata des populations de langues maternelles française et anglaise, le pourcentage à la faveur du français devrait être de 90%. Sur l'île de Montréal, les taux de transferts bruts sont à 43% vers la langue française et 57% vers la langue anglaise.
En 2011, la population de langue d'usage anglaise était de 29% plus élevée que la population de langue maternelle anglaise, essentiellement parce qu'une proportion importante des allophones adopte l'anglais comme langue parlée à la maison. En comparaison, la population de langue d'usage française ne faisait un gain de seulement 3% par rapport à la population de langue maternelle française. Ces proportions étaient les mêmes en 2006. Lorsqu'on observe l'évolution de ces données depuis 1971, on voit que l'écart entre le pouvoir d'attraction de l'anglais avec celui du français sur les allophones au Québec augmente continuellement.
Le MQF rappelle que le président du Comité de suivi de la situation linguistique à l'Office québécois de la langue française (OQLF), Marc Termote, prévoie un déclin rapide des locuteurs du français à Montréal (de 54% en 2006 à 42 % en 2051), qui se répercutera dans l'ensemble des régions du Québec (82% en 2006 à 72 % en 2051).
La Charte de la langue française visait à faire du français non pas une langue officielle, mais plutôt la seule langue officielle du Québec, tout en permettant l'adoption de mesures d'exception pour la minorité historique anglophone. La Charte visait à renforcer le pouvoir d'attraction et d'intégration du français en régissant son usage dans les institutions publiques du Québec.
Le déclin du français à Montréal et au Québec résulte des affaiblissements systématiques qu'a subi la Charte de la langue française, notamment sous l'effet des jugements de la Cour suprême et de la Constitution de 1982 imposée par le Canada anglais contre la volonté du Québec. Il est plus qu'urgent d'établir des mesures d'aménagement linguistique réellement susceptibles de renforcer le pouvoir d'attraction de la langue officielle au Québec.
SOURCE : MOUVEMENT QUÉBEC FRANÇAIS
Paolo Philpot
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