Le Regroupement des associations de pompiers du Québec (RAPQ) déplore que le projet de loi 59 (PL-59) modernisant le régime de santé et de sécurité du travail laisse tomber les pompiers du Québec dans le controversé dossier des cancers
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Regroupement des Associations de Pompiers du Québec (RAPQ)31 mars, 2021, 13:43 ET
MONTRÉAL, le 31 mars 2021 /CNW Telbec/ - Regroupant les associations de pompiers des grandes agglomérations urbaines du Québec, le RAPQ a exhorté aujourd'hui non seulement le ministre du Travail, monsieur Jean Boulet, mais l'ensemble des parlementaires, à réviser la section du projet de loi 59, touchant particulièrement les maladies professionnelles chez les pompiers du Québec, dans la foulée l'étude article par article dudit projet de loi qui a fait l'objet ces jours derniers de travaux en commission parlementaire.
Pour le président du RAPQ, Chris Ross, le projet de loi 59 ne comporte aucune avancée significative pour les pompiers professionnels dont le travail de soldats du feu les amène à affronter plus que jamais des risques de contracter toute sorte de cancers, eu égard à la présence de plus en plus généralisées d'éléments chimiques et synthétiques nocifs dans les matériaux de construction d'immeubles et grands complexes immobiliers tels les benzène, dioxines, furanes, sous-produits chlorés, les sous-produits cyanurés, les agents retardateur de flammes et autres.
À force de représentations répétées, études scientifiques à l'appui, les pompiers ont vu, en avril 2016, la reconnaissance de 7 cancers leur être accordée, de façon administrative cependant dans la liste des maladies professionnelles de la CNESST, sous le gouvernement Couillard. « Nos premiers contacts avec le cabinet de l'actuel ministre du Travail, Me Jean Boulet, ont pourtant semblé prometteurs, mais, ils n'en avaient finalement que l'apparence, car la réforme n'est qu'un mirage en ce qui nous concerne en matière de cancers chez les pompiers » a dit le président du RAPQ, monsieur Ross. Celui-ci s'est déclaré tenté de qualifier l'actuelle version du projet de loi 59 d'insulte qui s'ajoute à l'injure au regard du fait que celui-ci a la prétention de reconnaître 9 cancers, alors qu'en réalité un seul aurait ajouté puisque, techniquement deux de ces cancers reconnus sont reliés à une maladie pulmonaire. Quant à l'ajout du cancer de la prostate, cette reconnaissance n'est là aussi qu'accessoire, et non engageante, elle ne s'appliquerait qu'à un pompier de maximum 50 ans d'âge ; ce qui rend cette reconnaissance pour ainsi dire caduque et inutile.
« Québec aime bien souvent se comparer à l'Ontario. Mais, dans ce cas-ci, la comparaison serait scandaleuse puisque loin de tenir la route » a ajouté monsieur Ross, en précisant que l'Ontario n'a pas hésité à reconnaître 19 cancers au chapitre des maladies professionnelles chez les pompiers. Le Québec est le parent pauvre à ce chapitre à comparer à l'ensemble des provinces et territoires du Canada.
Pour le RAPQ, c'est quand même ironique de constater que les pompiers qui ont comme mission première de protéger la population et de sauver des vies, doivent eux-mêmes se battre dans un système qui nie leurs propres droits à faire valoir les risques de plus en plus cruciaux et présents au quotidien dans l'exercice leur métier.
Des chocs brutaux quasi inhumains
Il n'est malheureusement pas rare que des pompiers et leurs familles voient leur vie carrément s'arrêter, même détruite, à la suite d'un diagnostic-choc de cancer lié à leur profession, et ce, en dépit des mesures de prévention et de décontamination systématiques qui ont été implantées dans la foulée des représentations faites par le RAPQ au fil des ans.
« Il est grand temps qu'au regard de la réalité et des données disponibles sur les pompiers qui sont parmi les plus complètes de toutes les professions pour le risque de cancer que le système suive le principe de la justice réparatrice, selon lequel un préjudice doit être réparé » a plaidé monsieur Ross en stipulant que les cancer du cerveau, de la peau, de l'uretère, de la vessie, de l'œsophage, le cancer colorectal et testiculaire soient enfin reconnues comme maladies professionnelles présumées.
Le président du RAPQ a conclu en disant que dans un pays doté de systèmes de protection sociale et de soins de santé efficaces comme les nôtres, la question fondamentale est essentiellement celle de l'équité et non de la simple survie.
SOURCE Regroupement des Associations de Pompiers du Québec (RAPQ)
Source : Le Regroupement des associations de pompiers du Québec, Chris Ross, Président; Info : Alexandre Dumas, 514 898-4636 (cellulaire), [email protected]
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