Le RJCCQ publie le premier indice québécois d'équité entre les générations - Un gouffre économique géant guette la jeune génération du Québec

MONTRÉAL, le 7 mars 2014 /CNW Telbec/ - Alors que s'amorce la 41^e élection générale au Québec, le Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ) signe aujourd'hui le premier indice québécois d'équité entre les générations (IQEG) et appelle les différentes formations politiques à s'engager envers la jeune génération dont le niveau de vie adulte risque d'être cruellement diminué.

Cet indice d'équité entre les générations s'avère une étude exhaustive de la situation économique et sociale des jeunes d'aujourd'hui avec les générations qui les ont précédées. Les auteurs ont identifié 27 indicateurs pour lesquels ils ont attribué une pondération, pour ensuite les incorporer en un seul et même indice. Tous les chiffres utilisés sont en dollars constants de 2011 et tiennent comptent de l'inflation. Les chercheurs ont choisi 1986 comme année de référence afin de couvrir une génération, l'équivalent d'une période de 25 ans.

Si les résultats de l'étude révèlent que les jeunes d'aujourd'hui vivent mieux que leurs parents au même âge - sur les 27 indicateurs de l'indice, 15 montrent une évolution à la faveur des jeunes, 12 indiquent une détérioration - ils nous apprennent aussi que la situation est insoutenable à long terme.

« En apparence, le sort des jeunes s'est amélioré. Mais combien vivent à crédit? Combien mettent assez d'argent de côté pour la retraite? Et surtout, pour combien de temps encore ce niveau de vie peut-il tenir? Voilà les questions que nous souhaitions poser afin d'amorcer un véritable débat entre les générations. Et alors que les contribuables québécois seront appelés aux urnes dans une trentaine de jours, nous espérons que ces questions alimenteront le débat public et influeront sur la décision de l'électorat au moment de choisir son prochain gouvernement », affirme Christian Bélair, président-directeur général du RJCCQ.

Quelques indicateurs alarmants
L'indice d'équité entre les générations du RJCCQ révèle que bien que le taux de diplomation universitaire est passé de 13,4 % en 1986, à 30,6 % en 2011, les revenus des travailleurs ont toutefois peu augmentés : le revenu médian avant impôt, pour les 25 à 34 ans était de 23 730 $ en 1986, pour se situer à 29 960 $ en 2011.

De plus, si le taux de chômage chez les jeunes de 25 à 34 ans a significativement diminué depuis 1986, passant de 11,28 % à 7,04 % en 2011, l'accès à la propriété s'est grandement détérioré, alors que le prix moyen d'une maison en 1986 représentait 5,5 fois le revenu médian d'un jeune et correspond plutôt aujourd'hui à 8,5 fois son revenu.

De plus, l'indice montre que la dette publique nette par habitant a doublé en une génération, de 1986 à 2011, mais que la part du budget de l'état consacrée au service de la dette, elle, diminue depuis plus de 25 ans. Or, quand on sait qu'en 2050, le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus augmentera de 87 % et que le nombre de personnes en âge de travailler diminuera de 6 %, il y a lieu de s'inquiéter quant au fardeau fiscal démesuré qui pourrait s'abattre sur la jeune population active.

À cela s'ajoutent les dépenses de l'État consacrées au secteur de la santé qui ne cessent d'augmenter, affectant d'autant les autres missions de l'État en terses de financement. À cet égard, les dépenses allouées à l'éducation ont déjà commencé à écoper : elles sont passées de 24,5 % en 1986 à 17,8 % en 2011. Et que dire du taux de cotisation au Régime des rentes du Québec (RRQ) qui a presque triplé depuis 1986, passant de 3,6 % du salaire d'un travailleur à 10,2 % en 2013 et qui continuera d'augmenter au rythme des nombreux départs à la retraite prévus au cours des prochaines années, réduisant encore davantage le revenu disponible des travailleurs.

« Les jeunes travailleurs québécois de demain font donc face à véritable précipice économique si des mesures importantes ne sont pas mises en place. Une révision en profondeur des dépenses publiques, et des réformes majeures, notamment du côté du régime de retraite québécois, sont requises rapidement afin de maintenir l'application du principe d'équité entre les générations », conclut Christian Bélair.

À propos de l'Indice
L'indice d'équité intergénérationnelle pour le Québec a été élaboré par Alexis Gagné, analyste stratégique de la Fondation Chagnon, assisté par Laura O'Laughlin, économiste senior à Groupe d'analyse, Maripier Isabelle et Nathaniel Bérubé-Mimeault, deux étudiants en économie. Les chercheurs ont sélectionné 27 indicateurs, dont la plupart s'intéressent au marché du travail et aux finances publiques. La liste complète des indicateurs est disponible ici.

Un panel de sages a également été mis en place afin de nourrir la réflexion de l'équipe de recherche et de définir la nature des indicateurs à utiliser, composé de jeunes (Micaël Bérubé, professeur de philosophie, Cegep Montmorency, Daniel Bouchard, responsable des campagnes de transport, les GES et l'aménagement du territoire, Conseil régional de l'environnement de Montréal, Marie-Christine Demers, conseillère senior, communication et affaires publiques Gaz Métro, Jonathan Gagnon, directeur, TACT Intelligence-Conseil, Maude Gravel, actuaire, Morneau Shepell, et chargée de cours en actuariat, et de Fabrice Vil, président et cofondateur, Pour 3 points) et de moins jeunes (Marcel Côté, associé fondateur de Secor, Pierre Fortin, professeur d'économie émérite, UQAM, Monique Jérôme-Forget, ex-ministre des finances du Québec, conseillère spéciale, Osler, Harvey Mead, ex-commissaire au développement durable du Québec  et de Réjean Parent, ex-président de la CSQ).

À propos du RJCCQ
Le Regroupement des jeunes chambres de commerce (RJCCQ) soutient un réseau de jeunes chambres de commerce et d'ailes jeunesse à travers le Québec, représentant plus de 8 000 jeunes professionnels, cadres, travailleurs autonomes et entrepreneurs âgés de 18 à 40 ans.

SOURCE : Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ)

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