Le secteur manufacturier canadien « renaît de ses cendres » et fait peau neuve : Banque CIBC
Les entreprises qui ont survécu à la tourmente en sortent plus solides, plus légères et plus productives.
TORONTO, le 1er avril 2014 /CNW/ - Après une décennie difficile durant laquelle la population d'entreprises manufacturières s'est érodée de vingt pour cent au Canada et où la part du PIB détenue par ce secteur s'est effritée de douze pour cent, un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC révèle que maintes industries s'apprêtent à renverser la tendance et à enregistrer un rendement supérieur dans les années à venir.
« Un secteur de la fabrication différent renaît de ses cendres », a affirmé Benjamin Tal, économiste en chef adjoint à la Banque CIBC. « Bien que quelques entreprises aient périclité, beaucoup de celles qui ont bravé la tempête en émergent plus fortes, plus légères et plus productives. Le long et douloureux redressement commence à porter fruit, car de nombreuses industries sont désormais mieux loties pour exploiter la faiblesse du dollar et reconquérir leur place sur le marché américain, tout en saisissant la chance de mieux s'intégrer à la chaîne mondiale d'approvisionnement. »
Le rapport, qu'ont rédigé en tandem M. Tal et l'économiste de la Banque CIBC, Nick Exarhos, signale que le secteur manufacturier du Canada traverse de véritables montagnes russes depuis vingt-cinq ans. Dans les années 1990, quand la valeur du huard a chuté de vingt pour cent, la part du PIB que détenait le secteur manufacturier canadien s'est rehaussée de façon draconienne, à l'inverse de ce qui se passait dans les autres nations occidentales, lesquelles devaient composer avec la migration grandissante de leur production manufacturière vers les pays à économie émergente.
« Ce n'est que lorsque le dollar canadien a amorcé sa remontée pour atteindre la parité, au changement de millénaire, que l'ajustement a frappé le Canada de plein fouet », explique M. Tal. « Conséquence : le secteur manufacturier canadien est tombé en chute libre, chute accentuée par la Grande récession, basculant des sommets relativement hauts qu'il avait atteints au cours des vingt années antérieures. »
Maintenant que la situation s'améliore pour les devises et les marchés, les deux économistes ont analysé le secteur en vue d'identifier les industries qui se sont le mieux adaptées et sont prêtes à se surpasser dans les années qui viennent, d'après les particularités de leur marché et les mesures adoptées durant les jours sombres de la dernière décennie.
Industries les plus prometteuses
- Produits du bois
- Métaux primaires
- Machinerie
- Aérospatiale
- Informatique et électronique
- Spécialités
- Plastique et caoutchouc
- Papier
Leur analyse révèle que le secteur des dérivés du bois est le mieux placé pour connaître le succès. Ils citent comme preuves à l'appui la vigoureuse hausse de productivité enregistrée depuis que la relance a débuté et les avantages d'un dollar canadien plus faible, qui permettra à cette industrie de demeurer à la tête des exportations destinées aux États-Unis. Le seul point noir est le degré d'utilisation relativement élevé des capacités existantes. Quoi qu'il en soit, en poursuivant son expansion, l'industrie procèdera sans doute à des investissements massifs pour répondre à la demande.
Les métaux primaires se classent au deuxième rang des secteurs les plus prometteurs, car ils ont enregistré leur plus forte hausse de productivité depuis 2009. Ce secteur est également bien placé pour profiter du fléchissement du huard, favorisé comme il est par sa position d'exportateur net. « Il ne faut pas négliger non plus le fait qu'au-delà de la moitié du marché intérieur est approvisionné par des sources étrangères, car on peut supposer qu'une devise chancelante bénéficiera - à la limite - aux fournisseurs canadiens », analyse M. Tal.
« L'industrie est aussi confortablement installée pour profiter du raffermissement de l'économie américaine. En effet, on lui doit plus du quart des importations vers les États-Unis. À deux pour cent à peine sous sa moyenne à long terme cependant, son essor pourrait être freiné par les capacités limitées existantes, situation qui laisse entrevoir des investissements plus importants dans les immobilisations au cours des années à venir. »
Au troisième rang se classe la fabrication de machinerie, qui jouit de la meilleure situation parmi les sous-industries du secteur manufacturier sur le plan des exportations nettes. « La plus grande part du marché actuel étant occupée par la machinerie importée de l'étranger, cette industrie est idéalement placée pour exploiter le recul du huard et l'escalade concomitante du prix des produits concurrents venant de l'étranger », ajoute l'économiste. « Bien que ses gains de productivité soient rien moins qu'éblouissants depuis 2009, des contraintes de capacité pourraient signifier, ici aussi, l'injection prochaine de plus lourdes sommes dans les immobilisations. »
Selon le rapport, l'industrie secondaire de l'aérospatiale bénéficiera également de l'érosion du dollar, avantagée comme elle est par sa situation d'exportateur net et par la pénétration de ses importations. C'est d'ailleurs pourquoi elle devance l'industrie des transports à laquelle elle se greffe, et dont le rendement s'est bonifié davantage (vingt-cinq pour cent contre dix). Notons toutefois que les gains de productivité de ce groupe industriel résultent en gros de la fermeture d'usines et de la rationalisation des services, ce qui a ébranlé sa position d'exportateur net, avec pour conséquence l'aérospatiale passant en première place.
« Une industrie étonnamment absente de la liste est celle de l'alimentation », remarque M. Tal. « Depuis quelques années, cette dernière figurait parmi les vainqueurs, surtout sur le marché canadien, la situation s'avérant moins reluisante au niveau des exportations nettes. Puisqu'ils s'en sont mieux sortis que leurs pairs, les fabricants d'aliments n'ont pas été contraints d'augmenter aussi vite leur productivité, ce qui explique pourquoi cette dernière n'a progressé que de deux pour cent depuis 2009. Comme elle occupe déjà une grande part du marché canadien, la fabrication intérieure devra développer ses débouchés à l'étranger si elle veut prendre de l'expansion. »
L'économiste déclare que, s'il est prématuré de parler d'un rapatriement de grande envergure de l'activité manufacturière en Amérique du Nord, le secteur nord-américain de la fabrication post-récession, dégraissé et plus avisé, est certainement en meilleure position pour stopper l'hémorragie.
Version intégrale du rapport de Marchés mondiaux CIBC disponible sur : http://research.cibcwm.com/economic_public/download/if_2014-0401.pdf.
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SOURCE : Marchés Mondiaux CIBC
Benjamin Tal, économiste en chef adjoint, Marchés mondiaux CIBC inc. au 416 956-3698, [email protected] ou Kevin Dove, chef, Communications externes au 416 980-8835, [email protected].
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