QUÉBEC, le 18 juill. 2019 /CNW Telbec/ - Le Salon international du livre de Québec (SILQ) annonce la fin de l'enquête administrative à la suite des allégations relatives à la gestion de son président-directeur général, monsieur Philippe Sauvageau, parues dans les médias le 15 avril 2019.
Le SILQ accepte la recommandation du comité aviseur spécial de mettre fin à l'emploi de son président-directeur général en raison notamment de sa gestion déficiente de l'organisation et de ses pratiques administratives incompatibles avec les responsabilités qui lui sont dévolues.
Quant aux autres recommandations du comité aviseur spécial, le SILQ s'engage à procéder à une réforme radicale de sa gouvernance et de ses règlements, incluant l'abolition du comité exécutif et la mise sur pied d'un comité de finances et d'audit, de gouvernance et d'éthique et de ressources humaines. Dans les meilleurs délais, le SILQ lancera un concours en vue d'engager un nouveau directeur général ou directrice générale, en remplacement du président-directeur général, de manière à consolider le cycle - déjà bien amorcé - des préparatifs du Salon du livre 2020.
Faits saillants de l'enquête administrative
Le comité aviseur spécial, composé de madame Francine Grégoire et de monsieur John R. Porter, a été mandaté le 18 avril dernier afin de mener une enquête diligente. Au terme de leur travail, le comité aviseur spécial a rencontré plusieurs témoins invités à livrer leur version des faits et a effectué une recherche documentaire approfondie. Le président-directeur général a également eu l'occasion d'offrir sa version des faits lors d'une rencontre tenue le 15 mai 2019. Monsieur Sauvageau a alors été invité à fournir des explications et des documents en réponse aux questions du comité aviseur spécial, aidé dans sa démarche d'enquête par une firme comptable.
Administration déficiente
L'enquête a notamment démontré des irrégularités dans la gestion financière et opérationnelle du SILQ. Elle a également démontré que monsieur Sauvageau a utilisé de façon abusive et non justifiée les fonds du SILQ. Le comité aviseur dénote également un manque de transparence de monsieur Sauvageau dans ses communications avec le conseil d'administration, le positionnant en situation de conflit d'intérêts, alors que ce dernier jouissait d'une très grande confiance dans le cadre quotidien de ses opérations. Lors de ses voyages à l'étranger, l'enquête du comité aviseur démontre que monsieur Sauvageau a utilisé à mauvais escient la politique quant aux frais de déplacement et frais de séjours. Plus particulièrement, en ce qui concerne les onze (11) voyages au Bénin réalisés entre 2005 et 2018, monsieur Sauvageau a justifié la nécessité de ces missions par le fait qu'il y eut trois responsables des Arts et du Livre au ministère de la Culture et trois ministres sur cinq ans; or, ces voyages visaient plutôt à évaluer la pertinence d'accueillir une délégation d'auteurs et d'éditeurs béninois et togolais à titre de pays invité au SILQ.
Ces irrégularités ont eu pour effet de rompre irrémédiablement le lien de confiance devant exister entre le conseil d'administration et son président-directeur général.
Climat de travail tendu
Le comité aviseur arrive également à la conclusion que monsieur Sauvageau avait un style de gestion inadéquat avec les employés du SILQ. À son avis, il aura privilégié une gestion fragmentée du personnel du SILQ, aux antipodes de la synergie fructueuse du travail en équipe. Pour le comité aviseur spécial, monsieur Sauvageau aura souvent laissé son personnel à lui-même, sans consignes claires, privilégiant un modèle de gestion révolu.
Absence d'évaluation de performance
L'enquête administrative révèle également qu'après vingt-et-un (21) ans passés à l'emploi du SILQ, monsieur Sauvageau n'aura jamais fait l'objet d'évaluation formelle de la performance par le conseil d'administration. Un plan d'action avec un suivi quant à la réalisation des objectifs aurait dû être mis en place dès l'arrivée de monsieur Sauvageau au SILQ.
Gouvernance
Il ressort de l'enquête effectuée que les pratiques administratives du SILQ auront été empreintes de laxisme, à l'image du manque de rigueur caractérisant la gestion courante de l'organisme. Le comité aviseur spécial rappelle qu'il n'y a pas de comité d'éthique et de gouvernance au SILQ. À cet égard, le comité aviseur conclut que les doutes quant à un conflit d'intérêts concernant la sélection en 2005 de la conjointe de monsieur Sauvageau, pour effectuer la reliure d'un exemplaire de chaque livre gagnant des Prix de création littéraire de la Ville de Québec, et ce, rétroactivement depuis 2003, apparaissent justifiés. Il en est de même en ce qui concerne le projet d'une exposition de reliures d'art portant sur les œuvres des lauréats du SILQ en 2019 pour souligner le 60e anniversaire du SILQ.
Ce qu'il faut retenir
Au terme de son enquête, le comité aviseur souligne que le manque de supervision et de remise en question des décisions et des agissements de monsieur Sauvageau aura contribué à ce que les irrégularités commises par celui-ci, parfois à répétition, n'auront jamais été mises en lumière donc perpétuées jusqu'à aujourd'hui. Par conséquent, le SILQ évalue ses recours contre monsieur Sauvageau relativement à sa participation dans tout acte fautif ou de nature frauduleuse.
Le SILQ a la ferme volonté de tourner la page et d'assurer la mise en place de saines pratiques de gouvernance au sein de l'organisation et s'engage à assurer une continuité quant au succès de foule et de ventes que connaît le Salon international du livre de Québec depuis plusieurs années, et ce, grâce à l'engagement de son personnel et de ses bénévoles.
SOURCE Salon international du livre de Québec
Johanne Mongeau, 418-254-1206, 418-692-0010, [email protected]
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