Le sous-financement actuel menace la qualité de la formation des professionnels de la santé
Augmentation croissante des stagiaires et des étudiants en milieu hospitalier
MONTRÉAL, le 26 févr. 2013 /CNW Telbec/ - Le Réseau universitaire intégré de santé de l'Université de Montréal (RUIS) déplore qu'aucune solution concernant le sous-financement de l'enseignement en milieu hospitalier n'a été proposée par le ministère de l'Enseignement supérieur à l'occasion du Sommet sur l'enseignement supérieur. À cet égard, les budgets actuels sont nettement insuffisants par rapport à l'augmentation croissante des stagiaires et des étudiants.
« Chantier sur le financement, réinvestissement stratégique : le gouvernement achète du temps, alors que le problème de sous-financement est criant et se répercute sur les finances de nos institutions universitaires et hospitalières », explique la Dre Marie-Josée Dupuis, présidente du Comité de coordination de l'enseignement du RUIS de l'Université de Montréal et directrice de l'enseignement au CHUM.
« Pourtant, dans le domaine de la santé et des services sociaux notamment, les hôpitaux accueillent chaque année des milliers d'étudiants et stagiaires qui viennent y apprendre leur profession et développer leurs compétences, pour assurer une meilleure prise en charge de la santé des Québécois. Cette formation a un coût », poursuit la Dre Marie-Josée Dupuis.
À l'Université de Montréal, le nombre d'étudiants en médecine a doublé au cours des 15 dernières années, afin de répondre aux besoins de la population (le programme de médecine comptait 698 étudiants en 1998 contre 1380 en 2012). En sciences infirmières, l'inscription au baccalauréat a connu une croissance exponentielle (baccalauréat de trois ans : 466 personnes inscrites en 2009-2010, contre 609 en 2011-2012). Le cursus académique de ces futurs professionnels est intimement lié aux établissements de santé où ils effectuent leurs stages. L'an dernier, le Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) a accueilli à lui seul plus de 5800 étudiants et stagiaires (médecine, sciences infirmières et autres disciplines confondues).
Le RUIS de l'UdeM insiste : aujourd'hui, la créativité, la réorganisation et la rationalisation ont atteint leurs limites. L'insuffisance des budgets actuels menace la qualité de l'enseignement dans les hôpitaux et les autres établissements de santé.
D'où proviennent les fonds pour l'enseignement en milieu hospitalier?
La présence croissante des stagiaires et des étudiants, aussi précieuse et utile qu'elle soit, ajoute une pression sur les finances de nos institutions. Ces fonds proviennent, d'une part, du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et d'autre part, du ministère de la Santé et des Services sociaux. Alors que le nombre d'étudiants et de stagiaires augmente, les budgets provenant de ces deux enveloppes stagnent depuis cinq ans et sont nettement insuffisants, ce qui crée un manque à gagner. Celui-ci est comblé avec difficulté à même le budget de l'hôpital, déjà soumis lui-même à des compressions significatives. Cette tendance générale de puiser à même le budget hospitalier pour éponger les coûts de l'enseignement supérieur est confirmée par une étude de M. Hugues Boisvert, professeur titulaire à HEC Montréal et titulaire de la Chaire internationale CPA de recherche en contrôle de gestion.
Au chapitre des dépenses en enseignement, les nouvelles exigences des organismes d'agrément de nos facultés de médecine ajoutent au stress financier. Ces exigences touchent de nombreux secteurs : augmentation significative des ressources matérielles pour l'accueil des stagiaires (matériel informatique notamment), augmentation des coûts liés à la documentation scientifique et aux ressources électroniques, afin d'assister les stagiaires dans leurs recherches (plus de 400 000 $ au CHUM par année), développement des activités de simulation, de télésanté, de salles de visioconférences, etc.
Dans de telles conditions, comment continuer à assurer la qualité de l'enseignement aux nouvelles générations de professionnels de la santé? Le RUIS rappelle qu'il est important de dresser un portrait global du financement des universités, mais aussi des autres milieux d'enseignement professionnel qui jouent un rôle crucial pour la formation.
À propos du RUIS de l'UdeM
Le Réseau universitaire intégré de santé de l'Université de Montréal (RUIS de l'UdeM) est une organisation qui travaille, en collaboration avec ses partenaires, à améliorer l'accès à des soins de santé ultraspécialisés de qualité pour les trois millions de Québécois qui résident sur le territoire qui lui a été confié. Ce territoire comprend Lanaudière, les Laurentides, Laval, la Mauricie, le Nord-Est de la Montérégie, l'Est de l'île de Montréal.
Il favorise la concertation de ces membres quant aux trois volets de la mission universitaire en santé que sont l'enseignement, la recherche et l'évaluation des technologies et des modes d'intervention.
Le RUIS de l'UdeM a été mis en place en 2003 par le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, en même temps que les trois autres RUIS du Québec, soit ceux des universités Laval, McGill et de Sherbrooke.
Le territoire du RUIS de l'UdeM comprend :
- 3 millions de Québécois, soit 40 % de la population de la province
- 6 agences de la santé et des services sociaux
- 37 établissements de santé, dont 25 centres de santé et de services sociaux (CSSS)
- 4 000 médecins spécialistes
- 2 000 médecins généralistes
- 7 000 professionnels de la santé
- 15 000 infirmières
Source :
Le Réseau universitaire intégré de santé de l'Université de Montréal
SOURCE : CENTRE HOSPITALIER DE L'UNIVERSITE DE MONTREAL
Sylvie Robitaille
Conseillère en communication
Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM)
Téléphone : 514 890-8000, poste 15262
Téléavertisseur : 514 801-1101
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