Le Syndicat des TCA critique la subvention accordée par le gouvernement américain pour la vente de locomotives de Caterpillar au Canada English
TORONTO, le 9 mars 2012 /CNW/ - Le président du Syndicat des TCA a réagi avec colère à la nouvelle selon laquelle un organisme gouvernemental américain subventionnait la vente de locomotives fabriquées aux États-Unis à une société minière canadienne - des locomotives fabriquées par la même entreprise qui a récemment fermé son unique usine canadienne.
« Il s'agit d'une autre indication que la prétendue 'réglementation' sur le libre-échange ne fonctionne pas pour le Canada », a affirmé Ken Lewenza, président du Syndicat.
La Export-Import Bank of the United States (surnommée « Ex-Im »), qui appartient au gouvernement fédéral américain, a récemment annoncé l'approbation de 83,1 millions de dollars en garanties de prêt pour soutenir l'achat de six locomotives fabriquées par Electro-Motive Diesel Inc., de pair avec d'autre équipement ferroviaire fabriqué aux États-Unis. La machinerie est achetée par la Compagnie minière IOC (une filiale du géant mondial du secteur minier Rio Tinto) pour une mine au Labrador.
Electro-Motive appartient à Caterpillar, le géant de la machinerie établi aux États-Unis qui a récemment fermé son usine de fabrication de locomotives située à London, en Ontario (après avoir exigé une coupure de salaire de 50 % de ses employés canadiens). Cela s'est produit 18 mois à peine après l'achat, par Caterpillar, d'Electro-Motive (qui exerçait ses activités au Canada depuis des décennies), dans le cadre d'une prise de contrôle autorisée par Investissement Canada.
« Ces locomotives seront utilisées pour extraire des ressources canadiennes, et elles devraient être fabriquées au Canada », a déclaré M. Lewenza. « C'est une véritable claque à la figure, compte tenu de la façon insultante dont Caterpillar a traité les Canadiens. »
« Le gouvernement américain finance la destruction d'emplois canadiens. Pire encore, notre propre gouvernement n'intervient pas et laisse tout cela se produire. »
Ex-Im a financé un total de 550 millions de dollars d'exportations de locomotives américaines en 2011, dans le cadre d'un total de 33 milliards de dollars de prêts à taux préférentiel et de garanties de prêt offerts l'an dernier aux acheteurs étrangers de produits fabriqués aux États-Unis.
M. Lewenza a récemment écrit au ministre fédéral du Commerce, Ed Fast, pour lui soumettre de nombreuses propositions sur la façon dont la politique commerciale du Canada devrait être réformée, à la lumière de la débâcle de Caterpillar. M. Lewenza a demandé à M. Fast d'imposer des droits d'urgence sur les importations de Caterpillar dans la foulée de la fermeture de l'usine de London, afin de compenser l'incidence des subventions américaines majeures accordées aux activités de Caterpillar et des décisions de l'entreprise quant à ses emplacements. En plus du soutien fourni par Ex-Im, les usines de locomotives américaines de Caterpillar ont aussi bénéficié d'importantes subventions municipales et d'États payées à la nouvelle usine de la société dans le cadre de la législation sur le droit au travail en Indiana, ainsi que de la loi « Achetez américain » qui stipule la proportion minimale de produits américains pour les projets d'envergure. La lettre complète écrite par M. Lewenza à M. Fast peut être consultée à l'adresse suivante http://www.caw.ca/assets/images/fast-caterpillar-trade_policy.pdf .
« Le Canada est certainement le seul pays au monde qui permet à une multinationale d'acheter un actif industriel important, de faire du chantage à nos travailleurs, de fermer complètement l'usine - puis ensuite de nous vendre les mêmes produits, avec l'aide de subventions gouvernementales, pour extraire nos propres ressources naturelles. »
« Voici le symbole de l'échec incroyable de l'ensemble de nos politiques commerciales et industrielles », a ajouté M. Lewenza. « Les autres pays encouragent et protègent activement leur propre industrie, peu importe ce qu'en disent les règles commerciales. Le Canada est le seul bêta qui continue de promettre de respecter les règles, peu importe les conséquences. »
M. Lewenza a de nouveau proposé à M. Fast que les projets d'exploitation des ressources au Canada soient tenus de respecter certains seuils relativement aux éléments et à l'équipement faits au Canada, à l'instar des politiques « Achetez américain » des États-Unis.
Communications, Syndicat des TCA, John McClyment, 416-315-3202 (cell.) ou Angelo DiCaro, 416-606-6311
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