Le système de santé canadien actuel n’est pas viable; des mesures doivent être prises pour assurer sa pérennité English
Des recherches actuarielles démontrent l'urgence de la situation
OTTAWA, le 17 sept. 2013 /CNW/ - Selon une analyse actuarielle du système de santé canadien, compte tenu des taux de croissance actuels, les coûts des soins de santé atteindront des niveaux tels, que les provinces et territoires devront y consacrer la plus grande partie de leur budget au détriment d'autres programmes comme l'éducation, le bien-être social et les infrastructures. Sur la base du Transfert canadien en matière de santé (TCS) actuel, dans 25 ans, les dépenses en santé engageront 97 pour cent des revenus totaux à la disposition des provinces et territoires, comparativement à 44 pour cent en 2012.
Les modifications proposées à l'égard du TCS, lesquelles entreront en vigueur en avril 2014, ne feront qu'exacerber le problème. Le système de santé canadien actuel n'est pas viable sur une période de 25 ans, à moins que des mesures significatives ne soient mises en œuvre, notamment des modifications visant à freiner de manière substantielle l'augmentation des coûts de la santé, la stimulation de la croissance du PIB et l'augmentation des impôts/frais ou l'investissement dans des approches préventives.
L'étude intitulée Viabilité du système de soins de santé du Canada et répercussions sur la révision du Transfert canadien en matière de santé en 2014 publiée aujourd'hui conjointement par la Society of Actuaries et l'Institut canadien des actuaires, pose un regard actuariel sur l'état actuel du système de santé canadien. Cette étude, qui tient compte des changements démographiques prévus au sein de la population canadienne, prédit que les dépenses annuelles des provinces et territoires en santé augmenteront de 133 pour cent, soit de 135 milliards de dollars en 2012 à plus de 315 milliards de dollars d'ici 25 ans. Ces dépenses représenteront près de 86 pour cent des revenus autonomes de ces gouvernements d'ici 2037, même en présumant l'application de certaines mesures gouvernementales indéterminées.
De plus, les modifications proposées à la formule de calcul du TCS, qui assure aux provinces et territoires du Canada un soutien financier, réduiront encore davantage les revenus disponibles à ceux-ciet leur capacité à financer de manière adéquate leurs dépenses en santé.
« Contrairement à plusieurs prévisions antérieures concernant les coûts futurs du système de santé canadien, le présent rapport est fondé sur l'application de techniques actuarielles permettant de saisir directement la hausse des coûts associés à la santé attribuable au vieillissement de la population », explique Stéphane Levert, FSA, FICA, chercheur principal dans le cadre de cette étude. « Le financement des dépenses futures en santé sera très ardu pour les gouvernements provinciaux et territoriaux. Cette étude en arrive à la conclusion que si les modifications proposées à la formule de calcul entraient en vigueur, le TCS ne financerait que 14,3 pour cent des dépenses en santé des provinces et des territoires, comparativement à 21 pour cent aujourd'hui et à 22,9 pour cent après 25 ans. »
Voici quelques-unes des autres constatations importantes fondées sur le modèle élaboré aux fins de ce rapport :
- Vu les taux de croissance élevés des dépenses en soins de santé, il sera presque impossible pour les provinces et les territoires de procéder au service de leur dette et de financer d'autres services tels que l'éducation, le bien-être social et les infrastructures;
- L'augmentation de la proportion des budgets affectée aux soins de santé est principalement attribuable à deux causes : l'augmentation réelle des dépenses en santé engendrée principalement par le vieillissement de la population, et la croissance réduite du PIB attribuable au ralentissement substantiel de l'augmentation de la population active;
- En vertu de la nouvelle formule, la part future du gouvernement fédéral chuterait à 14 pour cent d'ici 2037, réduisant encore davantage le montant à la disposition des provinces et des territoires aux fins d'autres programmes.
« Les constatations de ce rapport confirment que même sans qu'aucune modification ne soit apportée au TCS, les provinces et territoires auront du mal à financer les dépenses futures en santé », affirme Gary Walters, FSA, FICA, FIA et membre du groupe chargé de la supervision du projet. « J'espère que les responsables des politiques tiendront compte des résultats de cette recherche dans l'élaboration de stratégies de financement, notamment pour ce qui est de contenir les coûts associés à la prestation des soins de santé et de mettre en œuvre des mesures de relance économique afin d'accroître les revenus des provinces et territoires tout en maintenant la qualité du système de santé pour tous les Canadiens. »
Pour accéder au rapport Viabilité du système de soins de santé du Canada et répercussions sur la révision du Transfert canadien en matière de santé en 2014 intégral, visiter http://www.cia-ica.ca/docs/default-source/2013/213075f.pdf.
À propos de l'Institut canadien des actuaires
L'Institut canadien des actuaires est l'organisme professionnel de la profession actuarielle au Canada. L'Institut est voué au service de la population en veillant à ce que les services et les conseils actuariels fournis par la profession soient de la plus haute qualité. L'ICA fait passer l'intérêt du public avant les besoins de la profession et de ses membres. Les actuaires font appel à leurs connaissances spécialisées en mathématiques financières, en statistique et en théorie des risques afin de résoudre les problèmes auxquels sont confrontés les régimes de retraite, les organismes de réglementation, les sociétés d'assurance-vie et d'assurances IARD, les institutions financières, les programmes sociaux et les particuliers.
À propos de la Society of Actuaries
La Society of Actuaries (SOA) est un organisme professionnel d'éducation et de recherche qui se voue au service de la population ainsi que de ses membres et candidats. La SOA a pour mission de faire progresser le savoir actuariel et d'accroître la capacité des actuaires de fournir des conseils spécialisés et des solutions pertinentes aux problèmes d'ordre financier, commercial et sociétal. La SOA aspire à ce que les actuaires soient les chefs de file en matière de mesure et de gestion des risques.
SOURCE : Institut Canadien des Actuaires
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