Le titre d'infirmière réservé aux bachelières : c'est non !
Nouvelles fournies par
Association des enseignantes et enseignants en soins infirmiers des collèges du Québec20 mai, 2021, 06:00 ET
SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU, QC, le 20 mai 2021 /CNW Telbec/ - Aujourd'hui même débutent les États généraux initiés par l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) sur l'avenir de la profession infirmière et des soins à la population, auxquels sont conviés tous les acteurs et actrices de la société pour discuter sur le champ d'exercice et la contribution infirmière, l'innovation et la spécialisation infirmières ainsi que la formation initiale et le développement professionnel.
En ce qui concerne la formation, l'Association des enseignantes et des enseignants en soins infirmiers des collèges du Québec (AEESICQ) réitère que l'enseignement collégial forme adéquatement les infirmières techniciennes répondant aux besoins des milieux de soins et ce, depuis plus de 50 ans. En 2019-2020, 2 680 des 4 183 diplômées étaient issues du programme collégial (64% des finissantes) et aucune donnée probante ne démontre que ces finissantes du collégial ne sont pas formées suffisamment et il n'y a donc aucune raison valable pour la modification du niveau de la formation à l'université tel que recommandé par l'OIIQ.
Pour preuve, le Ministère de la Santé et des Services sociaux a demandé à celles-ci de mettre sur pause la formation universitaire qu'elles poursuivaient pour aller porter main forte en pleine pandémie.
Nous sommes toujours d'avis que les infirmières détentrices d'un diplôme d'études collégiales (DEC) et les infirmières bachelières peuvent agir de manière complémentaire en fonction de leurs compétences.
Aussi nous craignons que la formation universitaire restreigne l'accessibilité à la profession. Seules celles provenant de milieux favorisés et des régions où la formation universitaire est disponible y auraient accès.
Les autres arguments apportés par l'Ordre nous laissent pantoises. Au niveau international, on réitère que la formation est universitaire. Nous souhaitons rappeler qu'au Québec, les cégeps font partie de l'enseignement supérieur et cela n'existe nulle part ailleurs dans le monde. Quant aux difficultés de rétention de la main d'œuvre qui perdurent depuis plus de 30 ans, la situation du système de santé québécois est davantage liée à la dégradation des conditions de travail des professionnels qu'à leur formation. En ce qui concerne l'image de la profession, elle réside dans la reconnaissance de tous les acteurs : gouvernement, ordre professionnel, réseaux de la santé et des services sociaux etc…
Les devis de la formation collégiale ont été adaptés au fur et à mesure de l'évolution des connaissances, et le dernier date de 2007. L'AEESICQ est tout à fait en accord qu'il soit revu afin de répondre mieux aux besoins de soins en 2021. C'est pour cela que nous réclamons depuis plusieurs années une réelle analyse de situation de travail (ou analyse prospective) et de travailler en collaboration avec les autres paliers d'enseignement pour ce faire.
SOURCE : Association des enseignantes et enseignants en soins infirmiers des collèges du Québec
L'AEESICQ est une association à laquelle l'adhésion des membres, des enseignantes et enseignants en soins infirmiers des collèges, est volontaire. Chaque année, environ 400 d'entre eux adhèrent à l'association, née en 1985, dans le but de promouvoir la formation collégiale en soins infirmiers et de représenter les intérêts de ses membres auprès de diverses instances en faisant valoir la complexité du rôle d'enseignante et d'enseignant en soins infirmiers. L'AEESICQ accueille aussi comme membres particuliers les infirmières techniciennes en travaux pratiques qui œuvrent au sein des laboratoires de soin des collèges. Toutes les enseignantes en soins infirmiers sont membres de l'OIIQ.
SOURCE Association des enseignantes et enseignants en soins infirmiers des collèges du Québec
Andrée Bouchard, pour Marlène McNicoll, présidente, 418 321-0369, [email protected]
Partager cet article