Le vote pour l'abolition du registre des armes à feu est un gain pour les lobbyistes et une perte pour les Canadiens, selon le Syndicat des TCA English
TORONTO, le 4 avril 2012 /CNW/ - Le président du Syndicat des TCA, Ken Lewenza, a qualifié de gain pour les lobbyistes de l'industrie des armes à feu et de perte pour les Canadiens le vote final d'aujourd'hui pour l'adoption du projet de loi C-19 et l'abolition officielle du registre canadien des armes d'épaule. Le projet de loi C-19 a pour but le démantèlement complet du registre des armes d'épaule, l'affaiblissement des exigences relatives à la supervision des achats d'armes à feu et la destruction des données accumulées depuis des années et utilisées pour retracer les propriétaires d'armes à feu.
« Aujourd'hui, je ne peux pas m'empêcher de penser à toutes les victimes d'actes de violence commis avec des armes à feu et aux familles de ces victimes d'hier et d'aujourd'hui, et de hocher la tête face aux motivations du gouvernement Harper », a déclaré M. Lewenza.
« Ce registre était un outil important qui servait à empêcher des armes dangereuses de tomber dans de mauvaises mains. Le gouvernement Harper met de l'avant un programme de responsabilisation zéro en matière de possession d'armes à feu. Cette situation est honteuse et inacceptable. »
Le lobby canadien des armes à feu a clairement précisé que le démantèlement du registre des armes d'épaule n'est qu'une première étape dans l'affaiblissement du programme national de contrôle des armes à feu. Des membres du Comité consultatif canadien sur les armes à feu mis sur pied par le ministre de la Sécurité publique ont appelé à un assouplissement des exigences de permis; entre autres, un membre qui témoignait aux audiences du Sénat a déclaré qu'il y avait lieu d'éliminer l'avis donné au conjoint, ainsi que les questions servant à dépister les problèmes de santé mentale.
M. Lewenza a déclaré qu'il est honteux que le Comité sénatorial permanent des affaires juridiques et constitutionnelles ait choisi de n'inviter ni des spécialistes de la sécurité des femmes, ni des organisations de première ligne de défense des femmes à participer, à titre de témoins, au processus d'examen du projet de loi C-19 - en dépit du fait que de nombreux organismes avaient demandé à prendre la parole et qu'il est bien connu que ce problème a une incidence disproportionnée sur la sécurité des femmes.
La province de Québec, qui appuie vigoureusement le maintien du registre des armes d'épaule, a déposé une demande d'injonction à la Cour suprême provinciale afin d'empêcher le gouvernement fédéral d'effacer les données existantes du registre. On s'attend à ce que l'audience relative à cette injonction ait lieu après que le projet de loi C-19 aura reçu la sanction royale (prévue pour cette semaine).
M. Lewenza s'est dit encouragé par les efforts mis de l'avant par le gouvernement du Québec. Il espère que les autres provinces canadiennes se feront entendre, qu'elles mettront un frein à la destruction des données actuelles du registre et qu'elles envisageront d'établir des registres sous-nationaux.
« On constate une absence de leadership et un manque de vision chez les plus hauts dirigeants, et il incombe à nos provinces de prendre le relais, dans l'intérêt supérieur des Canadiens. »
Depuis longtemps, le Syndicat des TCA prône un contrôle strict des armes à feu et appuie le registre national des armes d'épaule. En 1993, le Conseil des TCA (le parlement démocratique du syndicat, composé de représentants des milieux de travail) a voté en faveur de l'appui aux initiatives visant à resserrer le contrôle des armes à feu, à la suite de la fusillade qui, en 1989, a coûté la vie à 14 femmes à l'École Polytechnique de Montréal.
En 1994, les délégués au congrès constitutionnel des TCA ont déclaré leur appui au projet de loi C-68, qui allait devenir la Loi sur les armes à feu et qui prévoyait l'obtention d'un permis par tous les propriétaires d'armes à feu et l'enregistrement des armes à feu.
Angelo DiCaro, Communications, TCA, 416-606-6311
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