L'économiste des TCA détruit le « mythe » de la pénurie de main-d'œuvre et affirme que le taux de chômage réel est supérieur à 12 % English
OTTAWA et TORONTO, le 31 mai 2012 /CNW/ - L'économiste des TCA, Jim Stanford, a affirmé aujourd'hui que le Canada fait face à des années de surplus de main-d'œuvre et non à une imminente pénurie.
Jim Stanford s'est présenté devant le Comité permanent des Finances de la Chambre des communes à propos du projet de loi budgétaire omnibus du gouvernement fédéral, le projet de loi C-38.
Il a présenté des données indiquant que le marché du travail au Canada a connu une reprise uniquement marginale par rapport aux plus mauvais jours de la récession de 2008-2009. Depuis le mois de juillet 2009, au pire moment de la récession, le taux d'emploi (qui mesure la proportion de la population active canadienne détenant un emploi quelconque) n'a récupéré qu'un cinquième du terrain perdu pendant la crise. En avril 2012, le taux d'emploi global (désaisonnalisé) s'établissait à 61,9 %, encore bien en dessous du niveau de 63,8 % d'avant récession, et soit seulement 0,6 point de plus que le faible 61,3 % enregistré pendant l'été de 2009.
« L'allégation récurrente selon laquelle le marché du travail canadien s'est complètement rétabli depuis la récession est manifestement et empiriquement fausse », a affirmé Jim Stanford. « En fait, le marché du travail demeure presque aussi faible que pendant les pires jours du ralentissement économique. »
La baisse du taux de chômage officiel reflète surtout une diminution du taux d'activité des Canadiens et non pas des conditions d'emploi plus solides, a-t-il souligné.
Du fait que des centaines de milliers de Canadiens sans travail sont exclus par définition des statistiques officielles du chômage, le taux de chômage conventionnel sous-estime gravement le chômage réel, a soutenu Jim Stanford. Il a présenté au Comité des estimations du chômage réel, établissant le nombre de chômeurs à quelque 2,3 millions de Canadiens, soit plus de 12 % (voir le tableau). Ces chiffres tiennent compte non seulement de ceux qui correspondent à la définition officielle, mais aussi du recul du taux d'activité depuis la récession, de l'emploi à temps partiel imposé et des travailleurs en attente de futurs quarts de travail.
« Le Canada continue de vivre une situation de sous-emploi grave et chronique de notre main-d'œuvre », a déclaré M. Stanford. « Il n'est tout simplement pas crédible de parler de « pénurie de main-d'œuvre » qui curieusement freine notre croissance économique. Cette pénurie de main-d'œuvre redoutée est un mythe invoqué pour justifier des réductions douloureuses et injustifiées dans d'importants programmes sociaux. »
« Les politiques gouvernementales dirigées vers une pressante offre de main-d'œuvre (comprenant des propositions de retarder l'accès à la Sécurité de la vieillesse, de réduire les prestations d'assurance-emploi, et d'élargir considérablement le Programme des travailleurs étrangers temporaires) sont motivées non pas par une pénurie de main-d'œuvre, mais plutôt par une volonté de supprimer des salaires. »
Le projet de loi budgétaire omnibus modifierait plus de 60 textes de loi fédérale, dont plusieurs modifications majeures aux programmes de la Sécurité de la vieillesse et de l'Assurance-emploi.
Chômage « officiel » et chômage réel Avril 2012 |
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Chômage officiel | 1 412 500 |
Activité perdue1 | 282 415 |
Temps partiel involontaire2 | 450 031 |
En attente de commencer un emploi | 150 010 |
Chômage total réel | 2 294 956 |
En pourcentage de la main-d'œuvre3 | 12,1 % |
Source : Les calculs de l'auteur sont tirés des tableaux CANSIM 282-0085 et 282-0087 de Statistique Canada. Données non désaisonnalisées. 1. Déclin du taux d'activité désaisonnalisé appliqué à la population active. 2. Équivalents temps plein. 3. Ajusté pour inclure les participants perdus. |
Pour en savoir plus, veuillez communiquer avec Shannon Devine, directrice des communications des TCA, au 416-302-1699, ou avec Jim Stanford, économiste des TCA, au 416-230-2046
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