L'écosystème du fleuve Saint-Jean compromis par la décision concernant le barrage de Mactaquac English
Énergie NB doit publier les recherches scientifiques sur lesquelles s'appuie sa décision
FREDERICTON, le 20 déc. 2016 /CNW/ - En réaction à l'annonce faite aujourd'hui par Énergie NB concernant sa décision de rebâtir partiellement la centrale de Mactaquac afin d'atteindre sa durée de vie utile initiale de 2068, le Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada) déclare ce qui suit.
Elizabeth Hendriks, vice-présidente eau douce, WWF-Canada :
« Le WWF-Canada est déçu qu'Énergie NB ait décidé de dépenser des milliards de dollars afin de prolonger la durée de vie du barrage de Mactaquac au lieu d'investir cet argent dans une option qui favoriserait la résilience et la santé à long terme de l'écosystème du fleuve Saint-Jean, au bénéfice de la faune et des communautés.
Le WWF-Canada n'appuie pas les grandes centrales hydroélectriques à réservoir. Les grands barrages comme celui de Mactaquac fragmentent les habitats, sont nuisibles pour les espèces et perturbent les flux naturels essentiels à un écosystème fluvial sain et résilient.
Si à court terme, cette option semble la plus abordable pour les contribuables, ces dépenses nous confinent dans un futur où l'écosystème du fleuve Saint-Jean déclinera sans cesse, ce qui s'avérera encore plus coûteux. Nous avions ici l'occasion d'investir dans la restauration d'un écosystème en nous orientant plutôt vers des solutions énergétiques renouvelables respectueuses des habitats adaptées au Nouveau-Brunswick, tel que le démontre l'outil Renouvelables pour la nature du WWF-Canada (en anglais seulement). Au lieu de cela, le Nouveau-Brunswick dépensera au moins 2,9 milliards de dollars pour panser d'un petit diachylon un gros problème que les générations futures devront résoudre à un coût encore plus élevé. »
Simon J. Mitchell, spécialiste principal Eau douce, fleuve Saint-Jean, WWF-Canada :
« Nous reconnaissons l'importance sociale et culturelle que représente le barrage pour les communautés riveraines. Nous comprenons également que les gens se sont habitués et apprécient la présence d'achigans à petite bouche, de maskinongés et d'autres animaux sauvages ayant bénéficié de la création d'un réservoir. Cependant, dans l'ensemble, l'impact d'un grand barrage est nuisible pour la biodiversité, puisqu'il diminue la capacité du bassin versant à fournir de précieux services écosystémiques.
Les décisions qui concernent les infrastructures ayant un effet aussi important sur la nature et les collectivités devraient toujours être fondées sur des données factuelles et être élaborées dans le cadre d'un processus décisionnel régional qui tienne en compte les effets cumulatifs subis par l'écosystème du fleuve Saint-Jean.
Énergie NB a cependant déclaré qu'elle ne partagerait pas les éléments-clés des études consultées dans le cadre de son processus décisionnel, rendant impossible l'analyse des fondements scientifiques soutenant cette décision. Nous demandons donc à Énergie NB, une société d'État, de partager ses recherches avec le public. La prochaine étape de ce processus est la mobilisation de la communauté, mais sans accès à l'information, cette mobilisation ne pourra être suffisamment éclairée et significative.
Le WWF-Canada recommande que :
- Énergie NB, une organisation financée par les deniers publics, diffuse immédiatement les études réalisées afin d'évaluer les quatre options (nouvelle centrale, reconstruction partielle, barrage laissé tel quel sans production d'électricité, démantèlement du barrage pour restaurer la rivière à son état naturel).
- Énergie NB et la province du Nouveau-Brunswick démontrent au public que des preuves scientifiques irréfutables sont utilisées afin d'élaborer et mettre en oeuvre une réglementation sur les flux environnementaux - le quantité, le rythme et la qualité de l'eau s'écoulant dans le fleuve - suffisante au maintien d'un écosystème fluvial en santé
- Énergie NB respecte son engagement à s'attaquer aux problèmes de longue date concernant le passage du poisson, à la fois en ce qui a trait au réservoir qu'au barrage, en particulier pour les poissons comme le saumon et l'esturgeon qui remontent le fleuve pour frayer, lors de la migration. Il s'agit là d'un point d'intérêt particulier pour bon nombre de parties prenantes et une préoccupation importante pour les communautés autochtones.
- Que tout futur projet concernant le barrage Mactaquac soit guidé par le protocol d'évaluation Hydropower Sustainability Protocol (anglais seulement) internationalement reconnu.
À propos du WWF-Canada
Le WWF propose des solutions aux grands défis de conservation qui nous tiennent tous à cœur. Nous menons des projets dans des lieux uniques et de grande valeur environnementale afin que la nature, les espèces et les communautés puissent cohabiter en toute harmonie. Parce que lorsque la nature va, tout va. wwf.ca/fr
SOURCE Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada)
Laurence Cayer-Desrosiers, Spécialiste communications, événements et relations avec la communauté, WWF-Canada, 514-394-1106, [email protected]
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