L'élargissement de l'éducation et des soins à la petite enfance au Canada a des retombées importantes pour l'économie et la société English
OTTAWA, le 26 oct. 2017 /CNW/ - L'élargissement de l'éducation de la petite enfance (EPE) et des soins à la petite enfance au Canada aurait des retombées importantes, permettant notamment d'améliorer les résultats scolaires et les salaires futurs des enfants, de réduire les inégalités de revenu et de sortir beaucoup de familles de la pauvreté. Selon un nouveau rapport du Conference Board du Canada, chaque dollar dépensé pour accroître le taux d'inscription des enfants de moins de cinq ans aux programmes d'EPE afin qu'il atteigne la moyenne de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) aurait des retombées économiques de près de 6 $.
« L'utilisation plus généralisée des programmes d'éducation de la petite enfance contribuerait à réduire les inégalités de revenu en améliorant l'accès à une éducation chez les enfants défavorisés et en permettant aux familles à faible revenu de gagner des salaires plus élevés. Quand les mères participent au marché du travail et quand les enfants ayant bénéficié de programmes d'éducation de la petite enfance se joignent à la population active, l'économie et la société y gagnent », déclare Craig Alexander, premier vice-président et économiste en chef du Conference Board du Canada. « Pourtant, malgré les avantages évidents d'un accès élargi, le Canada accuse du retard par rapport à des pays comparables. »
Faits saillants
- Au Canada, le nombre d'enfants de moins de cinq ans inscrits à un programme d'éducation de la petite enfance est considérablement inférieur à la moyenne de l'OCDE.
- En élargissant l'éducation et les soins à la petite enfance au Canada, on augmenterait la participation des femmes au marché du travail, on améliorerait les résultats scolaires chez les enfants (en particulier les enfants défavorisés) et on réduirait les inégalités de revenu.
- Dans chaque scénario examiné dans notre rapport, les avantages économiques de l'élargissement des programmes d'éducation de la petite enfance l'emportent sur le coût.
- Jusqu'à 23 000 familles canadiennes, dont beaucoup sont monoparentales, pourraient sortir de la pauvreté grâce à la mise en place de programmes élargis d'éducation de la petite enfance.
Les enfants qui bénéficient d'un programme efficace d'EPE - dispensé à la maternelle, à la prématernelle ou dans une garderie agréée - acquièrent des capacités cognitives, de même que des compétences en mathématiques et en lecture plus solides. Ces meilleurs résultats scolaires se traduisent par des salaires plus élevés par la suite.
Le Canada obtient de bons résultats pour ce qui est de garantir l'accès universel des enfants de cinq ans aux programmes d'EPE à la maternelle, mais le nombre d'enfants de moins de cinq ans inscrits à de tels programmes se situe bien en deçà de la moyenne de l'OCDE. Au Canada, le taux d'inscription des enfants de deux à quatre ans est de 58,4 %, soit beaucoup moins élevé que la moyenne de l'OCDE de près de 70 %. Dans certains pays comme la France et la Belgique, on estime à plus de 90 % le taux d'inscription des enfants de deux à quatre ans. Si le Canada augmentait le taux d'inscription des enfants de deux à quatre ans pour qu'il atteigne la moyenne de l'OCDE, 134 000 enfants de plus auraient accès à des programmes d'EPE. S'il se rendait jusqu'au taux d'inscription optimal de l'OCDE, ce sont près de 400 000 autres enfants qui suivraient des programmes d'EPE.
Parallèlement, si le Canada augmentait les taux d'inscription à l'EPE jusqu'au niveau atteint par les pays de l'OCDE les plus performants, 76 500 femmes de plus se joindraient à la population active. La participation accrue des femmes au marché du travail accroîtrait les revenus des ménages, ce qui ferait augmenter le pouvoir d'achat et le PIB. De même, les recettes fiscales perçues par les gouvernements provinciaux et le gouvernement fédéral seraient plus élevées.
Notre analyse montre que les investissements dans l'EPE qui permettent aux mères d'accéder au marché du travail mèneront à une répartition plus équitable des revenus familiaux. En 2015, les familles canadiennes ayant de jeunes enfants où la mère ne travaillait pas représentaient 43 % des ménages à faible revenu (moins de 36 000 $) contre 12 % seulement des familles où la mère travaillait. L'élargissement des programmes d'EPE ferait baisser les inégalités de revenu chez les familles ayant de jeunes enfants de 2,3 % (selon le coefficient de Gini, qui mesure la dispersion de la distribution du revenu dans la population d'un pays donné par rapport à une distribution parfaitement égale). Ce résultat est remarquable, étant donné que l'élargissement de l'accès à la maternelle à plein temps aux enfants de moins de cinq ans ne toucherait que 0,5 % des familles de recensement. Surtout, quelque 23 000 familles, dont beaucoup sont monoparentales, sortiraient de la pauvreté après la mise en place d'un programme d'EPE élargi.
Il ressort de notre rapport, intitulé Ready For Life: A Socio-Economic Analysis of Early Childhood Education and Care (résumé en français sous le titre Prêts pour la vie : Analyse socio-économique de l'éducation et des soins à la petite enfance), que les dimensions les plus importantes à définir pour les décideurs sont l'inscription aux programmes et la durée de ceux-ci. C'est un des aspects où le Canada accuse un net retard sur les normes de l'OCDE et le principal facteur d'amélioration des résultats scolaires futurs. Le rapport recommande que les provinces qui n'offrent pas encore de programmes de maternelle à plein temps pour les enfants de quatre et cinq ans élaborent et mettent en œuvre un plan d'accès à ces services, de sorte que tous les enfants canadiens bénéficient d'un accès égal à l'EPE, peu importe la province ou le territoire de résidence. Les provinces qui offrent déjà des programmes à plein temps aux enfants de quatre et cinq enfants devraient envisager de les élargir aux enfants de trois ans. Les autres provinces et territoires devraient entreprendre des démarches pour atteindre une couverture semblable une fois qu'ils auront mis en place leurs programmes à plein temps pour les enfants de quatre et cinq ans.
Pour s'assurer que tous les enfants de quatre et cinq ans au Canada aient des places de maternelle à plein temps, il en coûterait environ 2 G$ en coûts de fonctionnement annuels et 1,8 G$ en coûts de construction ponctuels. En revanche, les avantages économiques de cet investissement l'emporteraient sur le coût.
Le financement de cette recherche a été assuré par la Margaret and Wallace McCain Family Foundation.
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SOURCE Le Conference Board du Canada
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