Les actuaires Canadiens publient un rapport sur le risque de dommages causés par l'eau et la tarification de l'assurance des biens English
OTTAWA, le 25 févr. 2014 /CNW/ - L'importance grandissante des dommages causés par l'eau que subissent les résidences et les édifices commerciaux au Canada a incité les actuaires à améliorer les méthodes employées pour estimer les coûts associés à ce risque.
Une nouvelle étude commandée par l'Institut canadien des actuaires (ICA) et réalisée par KPMG s'est intéressée à la tarification actuarielle du risque de dommages causés par l'eau dans les polices d'assurance des biens des particuliers (les inondations par les crues des eaux ont été exclues du champ de l'étude car elles ne sont pas couvertes par ces polices au Canada).
Le coût des sinistres étant le principal déterminant des primes d'assurance, l'analyse du risque de dommages causés par l'eau revêt donc une importance capitale. Selon le Bureau d'assurance du Canada :
- En 2011, les indemnités versées pour les dommages causés par l'eau ont franchi la barre des 500 millions de dollars dans la seule province de Québec;
- La moitié des primes versées aux assureurs d'habitation couvrent les dommages causés par l'eau.
Par ailleurs, des représentants de sociétés d'assurance ont affirmé que le montant moyen des réclamations pour dommages causés par l'eau avait plus que doublé de 2002 à 2012.
De nombreux actuaires se demandent s'il ne faudrait pas repenser la méthode traditionnelle employée pour déterminer les primes d'assurance des biens.
Selon l'approche actuelle, les actuaires établissent les primes de base en se servant d'abord des sinistres historiques qu'ils corrigent ensuite pour l'inflation. Ils supposent que, sur un grand ensemble de risques, le passé sera garant de l'avenir - une hypothèse que les actuaires commencent à remettre en question en ce qui concerne les dommages causés par l'eau.
L'une des lacunes des méthodes traditionnelles de tarification basées sur les données historiques est qu'elles ne tiennent pas compte, par exemple, de l'impact des changements climatiques sur les pertes causées par l'eau. Les assureurs savent que cet impact existe, mais celui-ci s'est avéré difficile à évaluer et à tarifer. Selon Jacques Lafrance, président de l'ICA : « Il ne fait aucun doute que les changements climatiques et d'autres facteurs ont un impact, et cette étude représente un bon premier pas dans la diffusion de cette reconnaissance au sein de la profession. Ces cinq dernières années, l'Institut a commandité des projets de recherche sur les changements climatiques, et la profession est très intéressée à en savoir plus.
« Un autre facteur important à l'origine de la hausse des indemnités versées est l'état actuel des infrastructures des municipalités canadiennes. Des recherches ont montré qu'une bonne partie de ces infrastructures étaient exploitées au-delà de leur capacité et de leur durée de vie prévues. Et les problèmes sont exacerbés en période d'intempéries extrêmes. »
D'autres facteurs sont aussi venus empirer le problème. Plus de gens qu'auparavant vivent dans des copropriétés, dont le revêtement extérieur peut présenter des failles, et un plus grand nombre d'unités contiennent une laveuse et un lave-vaisselle, dont les tuyaux peuvent se rompre et causer des dégâts d'eau qui se répandent dans les autres unités de l'édifice.
De nos jours, un nombre croissant de propriétaires d'habitation aménagent leur sous-sol, qui auparavant servait surtout de lieu d'entreposage. Aujourd'hui la tendance est d'aménager le sous-sol en pièce habitable ou en logement, ce qui a eu une incidence sur les réclamations pour dommages causés par l'eau. De plus, les recherches indiquent qu'un grand nombre de personnes subissent les effets de contraintes budgétaires ou encore sous-estiment le risque et s'intéressent avant tout à la question de la sécurité de leur résidence. En outre, certains propriétaires ont tendance à retarder le moment d'effectuer des réparations préventives. Enfin, les gens s'absentent de la maison plus souvent, ce qui a pour effet de diminuer l'importance qu'ils accordent à la prévention des dommages causés par l'eau dans leur maison.
Et M. Lafrance ajoute : « Ce rapport aura très certainement un impact sur la profession, car il s'efforce d'intégrer ces facteurs dans nos pratiques professionnelles. Mais le temps presse. Les prochaines étapes consisteront notamment à recueillir les commentaires et les points de vue sur le problème soulevé dans ce rapport. »
L'Institut canadien des actuaires (ICA) est l'organisme national de la profession actuarielle au Canada. L'Institut est voué au service de la population en veillant à ce que les services et les conseils actuariels fournis par la profession soient de la plus haute qualité. En fait, l'Institut fait passer l'intérêt du public avant les besoins de la profession et de ses membres.
SOURCE : Institut canadien des actuaires
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