Les agences de placement privées - Des pompiers qui coûtent cher
BAIE-COMEAU, QC, le 20 mars 2023 /CNW/ - Le Conseil central de la Côte-Nord se questionne sur la neutralité du sondage du PDG de l'Association des entreprises privées de personnel soignant du Québec (EPPSQ) selon lequel 95 % des employé-es d'agences de placement privées ne veulent pas retourner dans le secteur public. « Nous sommes dans le "syndrome de la tarte aux pommes" » dénonce Guillaume Tremblay, président du Conseil central de la Côte-Nord-CSN. Celui-ci aimerait bien voir la méthodologie du sondage, car cette catégorie de travailleuses et de travailleurs a le beurre et l'argent du beurre.
« Imaginez à quoi ressemblerait les relations de travail dans nos deux alumineries si des travailleuses et des travailleurs provenant de l'extérieur de la région pouvaient choisir leurs horaires, bénéficier du logement, du transport et de la nourriture fournis, en plus d'avoir salaire plus élevé ? », s'interroge le président.
« Avec la hausse constante du nombre de travailleuses et de travailleurs d'agence, le climat de travail se détériore sur certains sites, surtout lorsque ces personnes sont majoritaires. On parle d'un taux de 85 % parfois. Il en résulte que les travailleuses et les travailleurs locaux postulent pour travailler sur d'autres sites afin d'éviter les climats de travail toxiques. Malgré la bonne volonté de celles et de ceux qui viennent des agences, la qualité des soins pourrait laisser à désirer, puisqu'ils ne connaissent pas les lieux ni la clientèle », explique Daniella Thorn, présidente du STTSPAM.
« Alors que le PDG de l'association nous dit à quel point ces travailleuses et ces travailleurs provenant des agences sont des partenaires importants pour donner des soins à la population, les coûts, eux, sont exorbitants. Pour les citoyennes et les citoyens, cela représente plus de 100 millions de dollars en 2022, en plus d'être des contrats fermes. Donc lorsque le CISSS de la Côte-Nord doit prendre des engagements avec les agences longtemps d'avance, il doit aussi garder le personnel qui était d'abord prévu, même si les besoins ont changé entretemps », estime Steve Heppel, vice-président de la Fédération de la Santé et des Services sociaux-CSN.
« Toujours selon le PDG, les syndicats sont trop rigides, alors que nous avons des propositions qui sont faites avec les comités de relations de travail, comme l'horaire 7/7 », explique Ian Morel, président du syndicat de la catégorie 3.
Nous saluons l'annonce du projet de loi 10. C'est la première fois qu'un ministre de la Santé des Services sociaux va aussi loin en dénonçant publiquement l'impact négatif des agences privées en santé. Cependant, l'annonce de la construction d'hôpitaux privés envoie un message contradictoire. La CSN estime par ailleurs que le projet de loi 10 n'est pas assez précis et ne contient pas d'échéance claire.
La CSN va poursuivre sa campagne nationale pour un réseau de santé Vraiment public.
SOURCE CSN
Guillaume Tremblay, président du Conseil central de la Côte-Nord-CSN, 418-295-6722
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