Les baby-boomers devront innover en vieillissant
N'ayant que peu d'enfants, ils devront compter sur la famille élargie et les réseaux non traditionnels
MONTRÉAL, le 31 mai /CNW Telbec/ - Lorsqu'elles se retrouveront en perte d'autonomie, les personnes âgées de demain devront créer des réseaux de soutien non traditionnels ou payer pour recevoir des soins.
Voilà ce qu'affirme Jacques Légaré, un professeur de l'Université de Montréal qui étudie le vieillissement des baby-boomers, une génération chez qui les enfants sont relativement rares et les couples stables presqu'une exception.
Dans une communication présentée à l'édition 2010 du Congrès des sciences humaines à l'Université Concordia à Montréal, M. Légaré présente l'évolution jusqu'en 2030 de l'entourage familial disponible auprès de la personne âgée.
Généralement, c'est l'entourage de la personne âgée qui lui prodigue des soins. M. Légaré note qu'environ 70 p. cent des soins offerts aux personnes en perte d'autonomie viennent aujourd'hui du réseau informel - essentiellement le conjoint ou les enfants. Mais si cela est possible, c'est que les personnes âgées d'aujourd'hui - les parents des baby-boomers - ont eu relativement beaucoup d'enfants pour s'occuper d'eux et vivent le plus souvent en couples stables.
La situation va bientôt changer. Il faudra tenir compte du divorce, des unions libres, des familles reconstituées et du nombre relativement peu élevé d'enfants par couple. Il faut aussi tenir compte du fait que la mortalité a beaucoup reculé au point où il n'est plus rare de voir des personnes d'un âge très avancé. Les couples dont l'union n'a pas été brisée vont vivre plus longtemps ensemble.
"Les vieux de demain - les boomers actuels - ont eu beaucoup moins d'enfants. Qui va s'occuper d'eux? se demande-t-il. "Ils risquent de se trouver dans une situation difficile. Ils risquent aussi d'avoir à se tourner vers le système formel et à payer."
S'ils ne veulent pas avoir à payer, les baby-boomers devront, selon lui, innover et faire appel à des réseaux non traditionnels - à leurs amis, à leurs frères et soeurs, et même aux cousins et cousines.
Même la recherche sur les boomers doit s'adapter. Les démographes qui utilisent de plus en plus la microsimulation pour faire des projections devront tenir compte du recours à ces réseaux non traditionnels. Selon M. Légaré, il faudra développer de nouveaux programmes qui pourront modéliser ces familles élargies et nouveaux types de réseaux de soutien.
Si les services informels changent, le réseau formel devra lui aussi s'adapter. "Les boomers n'ont rien fait comme les autres, note M. Légaré. Ils se distinguent des autres cohortes et nous croyons qu'ils vont le faire encore une fois."
Organisé par la Fédération canadienne des sciences humaines, le Congrès 2010 des sciences humaines réunit quelque 9,000 chercheurs, étudiants aux cycles supérieurs, praticiens et responsable de politiques publiques pour partager leur recherche et examiner les plus importantes questions sociales et culturelles d'aujourd'hui. Le congrès des sciences humaines se déroule à l'Université Concordia à Montréal du 28 mai au 4 juin 2010.
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Organisé par la Fédération canadienne des sciences humaines, le Congrès 2010 réunit quelque 9 000 chercheurs, érudits, étudiants aux cycles supérieurs, praticiens et responsables de politiques publiques pour partager leurs recherches novatrices et examiner les plus importantes questions sociales et culturelles d'aujourd'hui. Le Congrès des sciences humaines 2010 a lieu à l'Université Concordia (Montréal, Canada) du 28 mai au 4 juin.
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