TORONTO, le 27 nov. 2014 /CNW/ - Selon un nouveau rapport de la Fondation canadienne des relations raciales (FCRR), s'il est vrai que la plupart des Canadiens perçoivent le multiculturalisme comme une force positive, ils continuent de se sentir mal à l'aise devant certaines manifestations publiques d'appartenance religieuse, telles que le port du hidjab ou du turban.
Le Rapport sur les valeurs canadiennes, qui s'appuie sur les résultats d'un récent sondage mené par la firme Leger Marketing auprès de quelque 2 005 adultes, fournit des indications opportunes sur des questions sociétales, dont le multiculturalisme et les accommodements religieux, qui sont à l'avant-plan des préoccupations de bien des Canadiens.
« La plupart des Canadiens s'entendent sur le fait que le multiculturalisme contribue à la cohésion sociale, qu'il a des effets positifs sur les minorités ethniques et religieuses et qu'il facilite l'adaptation des nouveaux arrivants et l'adoption par ceux-ci de valeurs canadiennes communes, a déclaré Anita Bromberg, directrice générale de la FCRR. Pourtant, a-t-elle ajouté, lorsqu'on en vient à l'expression de sa religion dans la sphère publique, une question persiste : celle de savoir jusqu'où les Canadiens sont prêts à aller pour respecter la promesse d'intégration et d'inclusion associée au multiculturalisme. »
La FCRR a mandaté l'Association d'études canadiennes et Leger Marketing pour mener un sondage par panel Web durant la semaine du 6 octobre 2014. La marge d'erreur pour un sondage téléphonique équivalent est de 1,9, et ce, 19 fois sur 20.
À la question de savoir quelle était, selon eux, la valeur la plus importante parmi une liste de dix valeurs, le respect des droits de la personne et des libertés venait en tête avec un taux de 21 pour cent. Aux questions portant spécifiquement sur le multiculturalisme, 60 pour cent des répondants s'entendaient sur le fait qu'il nécessitait des accommodements raisonnables en matière de pratiques culturelles, notamment des pratiques devant lesquelles les répondants pouvaient se sentir mal à l'aise. Toutefois, des réponses à d'autres questions relatives au multiculturalisme révèlent un schisme inquiétant entre l'acceptation au plan théorique et son application dans la pratique, ce qui indique le besoin urgent d'avoir un dialogue pancanadien permanent à ce sujet mené par la FCRR.
Il y aurait un inconvénient au multiculturalisme d'après 64 pour cent des répondants pour lesquels celui-ci semble autoriser l'exercice de pratiques culturelles incompatibles avec les lois et les normes canadiennes. Lorsqu'on a demandé aux répondants de fournir des exemples de telles pratiques, 28 pour cent d'entre eux ont mentionné le port de vêtements religieux (hidjabs, burqas et turbans) en public ou dans un cadre sécuritaire, de même que le port du turban et du hidjab par des agents de police et des membres de la GRC. Par ailleurs, 10 pour cent des répondants ont cité comme étant incompatibles les pratiques religieuses en général et 8 pour cent, l'observation des fêtes religieuses. En comparaison, la loi de la charia et les crimes dits « d'honneur » ont été peu cités, avec des taux de 5 pour cent et 4 pour cent respectivement.
Près de la moitié des répondants (46 pour cent) ont indiqué que le gouvernement devrait décourager ces pratiques et 40 pour cent ont dit que cela devrait se faire en mettant en application et en imposant les lois à tous les Canadiens. L'idée d'éduquer les immigrants au sujet de la citoyenneté canadienne venait ensuite, avec un taux de 15 pour cent.
« Il reste encore du travail à faire pour favoriser une meilleure compréhension et un plus grand respect d'une pleine expression du multiculturalisme, a conclu Albert Lo, président de la FCRR. Le Rapport sur les valeurs canadiennes nous aide à mieux comprendre les enjeux qui menacent de nous diviser, tout en fournissant les clés essentielles au renforcement de nos valeurs fondamentales communes. Il offre aussi un point de départ solide pour entamer le travail lié au tout nouveau projet de la FCRR, Le Canada, notre pays, financé par Citoyenneté et Immigration Canada et qui vient d'être lancé la semaine dernière à Ottawa. »
Pour avoir accès au rapport intégral en ligne, rendez-vous à l'adresse : www.crrf-fcrr.ca
SOURCE : Fondation canadienne des relations raciales
Anita Bromberg, directrice générale de la FCRR; [email protected], 416-508-9033
Partager cet article