Les Canadiens veulent que les soins de fin de vie sortent de l'ombre - L'AMC souhaite présenter les conclusions du Dialogue national à la Cour suprême du Canada English
OTTAWA, le 10 juin 2014 /CNW/ - Même si les Canadiens ont des points de vue variés sur les soins de fin de vie, partout au pays, ils soutiennent fermement qu'il faut offrir plus de services de soins palliatifs pour aider à assurer une « mort sereine », a dit aujourd'hui l'Association médicale canadienne (AMC).
C'est la principale conclusion du rapport final préparé par l'AMC à la suite de son Dialogue national sur les soins de fin de vie tenu de février à la fin de mai 2014.
« Ces consultations pancanadiennes ne visaient pas à exposer aux Canadiens la position de l'AMC, mais plutôt à écouter les Canadiens dire ce que leur système de santé devrait faire pour leur assurer non seulement une vie longue et saine, mais aussi une mort sereine », a dit le président de l'AMC, le Dr Louis Hugo Francescutti.
« Nous avons entendu à maintes reprises que les gens veulent être mieux renseignés sur les soins de fin de vie et utiliser ces connaissances pour avoir des discussions informées et prendre des décisions avisées avec leurs être chers au sujet de leurs volontés de fin de vie. »
Moins de 30 % des Canadiens qui mourront en 2014 auront accès à des soins palliatifs.
Le rapport présente un certain nombre de conclusions fondées sur les consultations, notamment :
- Tous les Canadiens devraient discuter de leurs volontés de fin de vie avec leur famille ou d'autres êtres chers.
- Tous les Canadiens devraient préparer des directives préalables appropriées et exécutoires dans la province ou le territoire où ils vivent.
- Il faut élaborer une stratégie nationale sur les soins palliatifs.
- Tous les Canadiens devraient avoir accès à des services de soins palliatifs appropriés.
- Les étudiants en médecine, les médecins résidents et les médecins praticiens doivent être mieux informés au sujet des approches des soins palliatifs et des directives préalables.
- Si le Canada modifie les lois afin de permettre l'aide médicale à mourir, il faudra établir des garanties et des protocoles rigoureux pour protéger les personnes et les populations vulnérables.
Le Dialogue national était axé sur trois principaux enjeux : les directives préalables, les soins palliatifs et l'aide médicale à mourir. En plus de recueillir le point de vue des Canadiens sur l'état des soins de fin de vie au Canada, le Dialogue national visait à établir une terminologie et des définitions communes pour diriger et encadrer les discussions sur les enjeux des soins de fin de vie. Le dialogue prévoyait également un volet informatif sur la situation judiciaire et législative qui prévaut au Canada et à l'étranger.
« Le rapport du dialogue national sur les soins de fin de vie ne sera pas relégué au fond d'un tiroir », a ajouté le Dr Francescutti. « En fait, nous avons recueilli les sages réflexions formulées par les Canadiens au cours du Dialogue et nous les avons intégrées à la demande que présente l'AMC pour obtenir le statut d'intervenant devant la Cour suprême du Canada dans l'affaire Carter. »
Le Dialogue national prévoyait également un clavardage en direct tenu le 12 mai sur le site Web du Maclean's. De plus, les Canadiens pouvaient formuler des commentaires en ligne pendant et après chaque assemblée publique. Tous ces commentaires ont été pris en considération dans la préparation du rapport final. Les assemblées publiques ont eu lieu aux endroits suivants :
- St. John's (T.-N.-L.), le 20 février;
- Vancouver (C.-B.), le 24 mars;
- Whitehorse (Yukon), le 16 avril;
- Regina (Sask.), le 7 mai;
- Mississauga (Ont.), le 27 mai.
Pendant le Dialogue, les membres du grand public ont souvent exprimé des opinions diamétralement opposées sur la question controversée de l'aide médicale à mourir. Cependant, il est clair qu'ils s'entendent sur nombre d'autres questions importantes, de la pertinence des directives préalables à la nécessité d'avoir une stratégie exhaustive sur les soins palliatifs au Canada.
Le Dr Francescutti a souligné que le 28 mai des députés fédéraux des trois partis ont voté à l'unanimité en faveur d'une résolution exhortant à la création d'une stratégie pancanadienne sur les soins palliatifs.
« Ce fut une avancée très positive pour les soins palliatifs, a dit le Dr Francescutti. Nous avions craint que la question de l'aide médicale à mourir ait accaparé toute l'attention et fait oublier le besoin criant de soins palliatifs dans ce pays, et nous avons exprimé cette préoccupation à plusieurs députés. »
Le Dialogue national a aussi mis au jour une situation paradoxale : en grande majorité, les Canadiens n'ont pas accès aux services de soins palliatifs, et pourtant d'excellents soins palliatifs sont offerts à divers endroits du pays. Malheureusement, les exemples d'excellence des soins ont été assombris par des témoignages d'expériences tragiques relatées par certains participants au sujet des soins de fin de vie reçus par des proches.
« La capacité des Canadiens d'avoir accès à des soins palliatifs de qualité ne doit jamais dépendre de l'endroit où ils vivent », a dit le Dr Francescutti. De nombreux participants au Dialogue national ont souligné l'importance d'offrir des services de soins palliatifs complets à tous, précisant qu'il arrive souvent que la qualité des soins « s'écroule » hors des grands centres urbains.
Le Dialogue a également révélé qu'il existe un vaste consensus sur l'importance des directives préalables et sur la nécessité d'avoir des discussions franches et ouvertes avec les membres de sa famille et ses êtres chers sur leurs volontés de fin de vie, à différents stades de leur vie.
« Les gens sont conscients de l'importance des discussions sur la mort et veulent avoir accès à de l'information et à des ressources pour soutenir de telles discussions », a ajouté le Dr Francescutti.
« Le projet de loi 52 ne clôt pas la discussion; il amorce plutôt le dialogue sur ces enjeux qui nous interpellent profondément », a-t-il dit.
Les conclusions du rapport contribueront à informer les délégués qui participeront à l'assemblée annuelle du Conseil général de l'AMC, du 17 au 20 août prochains à Ottawa, où les membres de la profession discuteront d'enjeux clés des soins de santé, notamment les soins de fin de vie.
Pour obtenir une copie du rapport Dialogue national sur les soins de fin de vie, consultez le lien suivant : http://www.cma.ca/representationamc/soins-de-fin-de-vie
L'Association médicale canadienne (AMC) est le porte-parole national des médecins du Canada. Fondée en 1867, l'AMC est un organisme professionnel à participation volontaire qui représente plus de 80 000 médecins du Canada et réunit 12 associations médicales provinciales et territoriales ainsi que 60 organisations médicales nationales. L'AMC a pour mission de servir et d'unir les médecins du Canada et de défendre sur la scène nationale, en collaboration avec la population du Canada, les normes les plus élevées de santé et de soins de santé.
SOURCE : Association médicale canadienne

Lucie Boileau, Conseillère principale, Communication et Rayonnement public, Courriel : [email protected], Tél. : 613-731-8610, poste 1266, Cell. : 613-447-0866
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