Les centres intégrés un an plus tard : sombre bilan et appréhensions pour la suite

SHERBROOKE, QC, le 5 avril 2016 /CNW Telbec/ - Il y a un an, plus de 14 établissements et 110 points de services étaient fusionnés pour faire place à un unique méga établissement, le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l'Estrie - Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CIUSSS-CHUS). Avec 17 000 employés et un budget de plus de 1,1 milliard de dollars, il couvre les missions Jeunesse, Soins à domicile, Santé mentale et Réadaptation. Le ministre promet des résultats d'ici deux ans. Pour le moment, l'équipe régionale de l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) dresse un sombre bilan.

Gel d'embauche, perte de 298 postes résultant de la réorganisation administrative seulement, tentative de déplacement de personnes salariées sans considération pour les conventions collectives toujours valides, etc. « Cette fusion, avec les perspectives de transferts et de déplacements qu'elle entraîne, crée beaucoup d'anxiété au sein des équipes de soins, déclare Emmanuel Breton, porte-parole régional de l'APTS. La direction gère cet énorme établissement où coexistent plusieurs conventions collectives distinctes en voulant disposer du personnel comme il lui convient. Or, travailler à Granby ou à Mégantic, ce n'est pas la même chose. » Dans ces conditions, les syndiqués s'inquiètent de la prochaine étape de réorganisation clinique, qui leur fait craindre le pire.

Qui plus est, un an après l'entrée en vigueur de la réforme, le budget réservé à la formation et au perfectionnement des employés n'est toujours pas disponible bien que la convention collective nationale prévoie que de l'argent soit mis à la disposition des employés pour assurer le maintien de la qualité des services.

Le CIUSSS-CHUS annonce aussi de nouvelles compressions de 30 millions de dollars pour 2016-2017 en reprenant le discours du ministre Barrette selon lequel tous les services seront maintenus malgré les réductions budgétaires récurrentes. Or, les listes d'attente ne cessent de s'allonger, jusqu'à atteindre plusieurs mois, pour obtenir des services en santé mentale par exemple. « On ne parle pas ici d'un rendez-vous au garage pour changer des pneus, mais de soins de santé pour des gens en détresse! », s'indigne Emmanuel Breton.

Le syndicat déplore également l'alourdissement de la bureaucratie et l'augmentation de la pression exercée sur le personnel afin d'offrir plus de soins plus rapidement, sans considération pour le temps réel requis auprès des patients pour offrir un service de qualité.

« La loi 10 est une opération de standardisation qui porte atteinte à l'autonomie professionnelle de nos membres. C'est une réforme qui vise la centralisation du pouvoir décisionnel dans le bureau du ministre et celle des services dans les villes les plus importantes, au détriment des services de proximité et des communautés autrefois bien desservies », conclut le responsable syndical régional.

À propos de l'APTS
L'APTS représente près de 32 000 membres parmi le personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux, dont près de 2 300 membres au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l'Estrie-CIUSSS. C'est un acteur incontournable du réseau public de la santé et des services sociaux car ses membres représentent plus d'une centaine de titres d'emploi distincts, et occupent des postes professionnels et techniques dans les domaines du diagnostic, de la réadaptation, de la nutrition, de l'intervention psychosociale, du soutien clinique et de la prévention.

SOURCE Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS)

Emmanuel Breton, responsable politique de l'Estrie pour l'APTS, Cell : 819-574-5026