Les PME affirment que le logement est le plus grand risque pour l'économie, et que les solutions nécessitent des partenariats public-privé et des mesures d'allégement fiscal novatrices, selon un récent sondage de KPMG au Canada.
MONTRÉAL, le 27 mars 2024 /CNW/ - Presque tous les chefs d'entreprise du Québec (96 %) croient que le logement devrait être la grande priorité du prochain budget fédéral, le qualifiant de plus grand risque pour l'économie, selon un récent sondage de KPMG au Canada.
L'enquête menée le mois dernier auprès de 112 petites et moyennes entreprises québécoises révèle que 9 entreprises sur 10 affirment que la hausse du coût de la vie, attribuable en grande partie au coût de logement, les oblige à payer davantage pour leur main-d'œuvre et nuit à leur capacité d'attirer et de retenir des talents qui se font déjà rares.
« Les répercussions du coût élevé du logement et du manque d'offre se font sentir dans l'ensemble de l'économie, affirme Caroline Charest, économiste et associée chez KPMG au Canada, à Montréal. Les nouveaux arrivants et les jeunes Canadiens sont exclus de l'achat et trouvent que les locations sont rares et coûteuses. Ceux qui ont été en mesure d'entrer sur le marché il y a quelques années en raison de la faiblesse record des taux d'intérêt sont aujourd'hui confrontés au risque de se retrouver en situation de défaut de paiement lorsque leurs taux seront réévalués à plus de trois fois ce qu'ils paient actuellement. Tout cela pèse lourdement sur les chefs d'entreprise qui ont de la difficulté à attirer et à conserver du personnel et des talents clés, en particulier dans les régions urbaines qui ont connu les plus fortes augmentations du coût de logement et dans les régions où le logement est rare. »
L'étude révèle que le milieu des affaires du Québec souhaite voir davantage de solutions novatrices en matière de logement dans les secteurs public et privé, près de 9 personnes sur 10 (88 %) affirmant qu'une collaboration entre les secteurs public et privé sera nécessaire.
« Cependant, le défi pour les collectivités ne se limite pas au logement, mais englobe l'infrastructure et les services qui seront nécessaires pour soutenir la croissance démographique, affirme Mathieu Bouchard, directeur exécutif et leader, Stratégie d'impact, Innovation industrielle et commerciale, à KPMG, à Montréal.
Les questions centrales sont les suivantes : pour qui construisons-nous des logements, comment seront-ils desservis et comment créer des villes et des collectivités dans lesquelles nous avons tous envie de vivre?, dit-il.
En réalité, malgré l'engagement commun des gouvernements fédéral et provincial d'accélérer la construction d'unités résidentielles au Québec grâce à une combinaison de financement supplémentaire et de réglementation plus intelligente, de nombreuses municipalités ne disposent pas de la bande passante ou de la technologie nécessaire pour atteindre les objectifs fixés par les deux autres ordres de gouvernement, affirme M. Bouchard. Il ne s'agit pas seulement du montant d'argent disponible pour démarrer la construction, mais aussi de la fiabilité et de la durabilité de la source de financement de toutes les infrastructures qui seront nécessaires pour appuyer le développement du logement. »
- 96 % des 112 chefs d'entreprise du Québec disent que le coût élevé de logement et le manque d'offre sont les plus grands risques auxquels fait face l'économie canadienne et devraient constituer la principale priorité du budget fédéral
- 90 % affirment que la hausse du coût de la vie (attribuable en grande partie au coût de logement) oblige leur entreprise à payer davantage pour attirer et retenir les talents
- 86 % prévoient des coûts de main-d'œuvre plus élevés en raison de la concurrence pour les talents, de l'inflation et du coût élevé des logements abordables
- 88 % affirment que la résolution de la crise du logement nécessitera une collaboration entre les secteurs public et privé
- 86 % affirment que le coût élevé et le manque de logements abordables ont nui à leur capacité d'attirer et de maintenir en poste des employés
- 88 % s'attendent à ce que les pressions inflationnistes au Canada persistent jusqu'à ce que la pénurie de logements et les loyers élevés soient réglés
- 81 % affirment que le coût élevé ou le manque de logements abordables constitue une menace ou un risque plus important pour l'économie que l'inflation
Un peu plus de huit personnes sur dix (82 %) croient que le gouvernement devrait utiliser le régime d'impôt sur le revenu pour rendre le logement plus abordable, notamment en rendant les intérêts hypothécaires déductibles d'impôt. Neuf personnes sur dix affirment que le gouvernement fédéral devrait maintenir le taux d'inclusion actuel des gains en capital (50 %), ainsi que l'exonération à vie des gains en capital et l'exemption de résidence principale.
Par ailleurs, 88 % des personnes interrogées estiment que le gouvernement doit mettre en place des mesures fiscales novatrices et remboursables afin d'aider les propriétaires confrontés au renouvellement de leur prêt hypothécaire et de les protéger contre les défauts de paiement d'hypothèques massifs, un peu comme le compte d'épargne libre d'impôt pour l'achat d'une première propriété pour les Canadiens qui épargnent pour acheter une propriété.
Le gouvernement fédéral, en partenariat avec d'autres ordres de gouvernement, s'est efforcé de réduire les formalités administratives et d'encourager la construction, et a instauré diverses mesures fiscales fédérales liées au logement au cours des dernières années, affirme Yara Bossé-Viola, associée chez KPMG du groupe Incitatifs fiscaux, à Montréal. Ces mesures comprennent la taxe sur les logements sous-utilisés, un remboursement de la TPS sur la construction d'habitation locative, une taxe « anti-basculement » et une prolongation de deux ans de l'interdiction imposée aux acheteurs étrangers, soit jusqu'au 1er janvier 2027. Le gouvernement a également l'intention d'interdire les dépenses déductibles sur certaines locations à court terme, dit-elle.
Notre sondage a révélé un fort soutien du milieu des affaires en faveur de mesures fiscales novatrices visant à accroître l'offre et la construction de logements et à alléger les propriétaires aux prises avec des taux d'intérêt plus élevés et des renouvellements de prêts hypothécaires, déclare Mme Bossé-Viola. Bien que nous puissions débattre de la question de savoir si le régime fiscal est le mécanisme le plus efficace pour aider à relever les défis du Canada en matière de logement, les chefs d'entreprise sont clairement d'avis qu'il faut repenser davantage la question et que le gouvernement a un rôle essentiel à jouer. »
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KPMG au Canada a sondé 534 entreprises canadiennes du 3 au 27 février 2024, en utilisant la plateforme de recherche en ligne Methodify de Sago. Tous les répondants sont des propriétaires d'entreprise ou des décideurs membres de la haute direction. Parmi les 112 répondants interrogés au Québec, 35 % dirigent des entreprises dont le chiffre d'affaires annuel brut est de l'ordre de 500 millions à 1 milliard de dollars, 28 % dirigent des entreprises ayant un chiffre d'affaires annuel brut de 300 à 499 millions de dollars, 31 % sont à la tête d'entreprises dont la fourchette du chiffre d'affaires annuel brut est de 100 à 299 millions de dollars, et 7 % entre 10 et 99 millions de dollars. Quatre-vingts pour cent des entreprises sont privées et 20 % sont cotées en bourse. Quarante-cinq pour cent sont des entreprises familiales.
KPMG au Québec, cabinet d'audit, de fiscalité et de services-conseils, compte plus de 2 000 professionnels et employés dans 4 bureaux au Québec, qui servent des clients des secteurs privé et public. .
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SOURCE KPMG LLP
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