Les Chefs Innus demandent une rétractation de Québec - Les excuses ne suffisent pas
NITASSINAN, QC, le 16 mars 2018 /CNW Telbec/ - Les Chefs de la Nation Innue demandent plus que des excuses de la part du gouvernement du Québec, suite aux positions honteuses prises par le Québec dans une lettre adressée au Canada datée du 6 février 2018 et portant sur le projet de loi fédéral 69. La lettre visait ni plus ni moins qu'à limiter le rôle des Premières Nations dans le processus d'évaluation environnementale fédéral et doit être officiellement retirée et reformulée en collaboration avec les Premières Nations.
« Le Québec sait ce qu'il a à faire s'il souhaite réellement faire les choses de la bonne manière : le gouvernement doit adopter la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones en droit québécois et l'appliquer de manière concrète », a dit le Chef Mike McKenzie du Conseil Innu Takuaikan Uashat mak Mani-utenam. « La mise en œuvre de la Déclaration au niveau fédéral est loin d'être satisfaisante, mais au moins, avec le Canada, on sait qu'on s'en va dans la bonne direction alors qu'avec le Québec, soit on n'avance pas, soit on recule ».
La lettre d'excuse du Québec fait place à des propos insultants sur la valeur et la pertinence du savoir traditionnel des Premières Nations, mais ne fait nullement référence au fait que le Québec cherchait aussi par cette correspondance à limiter le rôle des Premières Nations dans les projets. Alors que le Canada pour sa part ouvre la porte à certaines possibilités prometteuses pour les Premières Nations dans le cadre de son projet de loi 69, par exemple l'idée de mener leur propre évaluation d'un projet, le Québec, lui, tente plutôt d'y faire obstacle, indiquant que si le projet n'est pas sur réserve, cela revient uniquement au Canada et au Québec de décider des mesures à prendre.
« Nos territoires et nos compétences ne s'arrêtent pas aux frontières de nos réserves. Avec la lettre du Québec, on retourne aux attitudes colonialistes des gouvernements du 19e siècle », ajoute le Chef Tshani Ambroise du Conseil de la Nation Innue de Matimekush-Lac John. « Nos territoires traditionnels, on ne les a jamais cédés ni autrement perdus. ».
Les Premières Nations mettent déjà en pratique le principe fondamental reconnu par la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones à l'effet qu'il faille absolument obtenir leur consentement libre, préalable et éclairé pour des projets sur leurs territoires.
« Ce n'est pas en continuant de jouer à l'autruche quant à ce droit inhérent reconnu en droit international que davantage de projets se réaliseront », a dit le Chef Rodrigue Wapistan de la Première Nation de Nutashkuan. « Demandez à TransCanada avec son projet Énergie Est, aux promoteurs de projets uranifères, ou bien aux pétrolières sur Anticosti si c'est une bonne idée de faire fi du manque de consentement des Premières Nations. »
SOURCE Innu Takuaikan Uashat Mak Mani-Utenam (ITUM)
Source : Nation Innue; Pour plus d'informations : Serge Ashini Goupil - 1 418 609 0491 - [email protected]
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