Les Chefs régionaux du Manitoba, du Québec et de l'Union des Chefs Indiens de la Colombie-Britannique ne sont pas satisfaits de la réforme de l'examen des oléoducs
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Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador28 janv, 2016, 16:57 ET
TERRITOIRE SALISH DE LA CÔTE/VANCOUVER, C.B., le 28 janv. 2016 /CNW Telbec/ - L'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL), l'Assemblée des Chefs du Manitoba (ACM) et l'Union des Chefs Indiens de la Colombie-Britannique (UCICB) exigent des changements plus importants que ceux annoncés hier par le gouvernement Trudeau pour l'oléoduc Énergie Est de TransCanada et l'oléoduc Trans Mountain de Kinder Morgan quant au processus d'examen mis en place par Stephen Harper. Dans une lettre ouverte datée du 17 décembre 2015 et adressée au premier ministre Justin Trudeau, l'APNQL, l'ACM et l'UCICB ont demandé, conformément aux promesses électorales de Trudeau lors de sa campagne, une refonte complète du processus truqué et illégitime mis en place pour ces deux oléoducs d'exportation de sables bitumineux, ainsi que pour l'oléoduc Ligne 3 d'Enbridge (possibilité de 760 000 bpj de pétrole extrait des sables bitumineux).
Malgré l'annonce du gouvernement fédéral hier, les principaux échecs du système actuel, qui est un produit des lois Omnibus C-38 et C-45, lesquelles ont été vivement opposées par les Premières Nations, demeurent, incluant : des chronologies irréalistes, la mise à l'écart des critiques, une absence de la possibilité de faire oralement un examen contradictoire de la preuve des compagnies et l'exclusion d'éléments clés de preuve, comme le comportement du Dilbit qui coule dans l'eau et cause des ravages environnementales. De plus, l'Office national de l'énergie (ONE) demeure une agence politisée et au service de l'industrie qui approuve automatiquement les projets et qui ne manifeste qu'un intérêt de pure forme au respect des positions et des droits des Premières Nations.
« Au bout du compte, comment peut-on prétendre que nous sommes dans une meilleure position aujourd'hui à l'égard du projet Kinder Morgan? », se demande le Président et Grand Chef d'UCICB Stewart Phillip. « Le processus est terminé et il a été mené en vertu des règles truquées de Harper. Selon cette nouvelle annonce faite hier par le gouvernement Trudeau, des consultations additionnelles auront lieu, mais le Canada a déjà cette obligation de nous consulter en vertu de la Constitution : ce que le gouvernement fédéral doit nous démontrer maintenant c'est l'ouverture d'accepter un NON comme réponse par des Premières Nations, comme la Nation Tsleil-Waututh qui exerce ses pouvoirs décisionnels souverains. »
« Il est très malheureux qu'on n'ait pas été consulté au sujet des réformes planifiées, parce qu'on aurait pu faire part du fait qu'elles ne vont pas aussi loin que nécessaire, » a déclaré le Chef régional de l'APNQL Ghislain Picard. « Nous sommes rendus à un moment dans l'histoire où les Premières Nations subissent des impacts majeurs à leurs modes de vie causés par les changements climatiques et une de nos préoccupations principales est que le nouveau test climatique mis en place pour l'examen des oléoducs ne reflètera pas suffisamment l'urgence avec laquelle nous devons réduire les émissions et éliminer les combustibles fossiles. »
« Ces problèmes avec les oléoducs sont faussement perçus comme un conflit entre l'économie et l'environnement - la menace des changements climatiques est telle qu'elle met en péril la survie même de l'économie et notre existence comme civilisation », a ajouté le Grand Chef d'ACM Derek Nepinak. « Nos Premières Nations étaient donc étonnées de voir qu'aucune mesure n'a été annoncée pour adresser le projet d'oléoduc Ligne 3 d'Enbridge qui a aussi été examiné sous le processus dysfonctionnel de l'ONE. »
L'APNQL est constituée de 43 Premières Nations au Québec et au Labrador, l'ACM est constituée de 60 Premières Nations au Manitoba et l'UCICB est constituée de plus de 100 Premières Nations en Colombie-Britannique, donc, représentant collectivement plus du tiers de Premières Nations au Canada, dont plusieurs sont sur le parcours de Trans Mountain, la Ligne 3 et Énergie Est. D'ailleurs, toutes nos Premières Nations seront grandement affectées par la crise des changements climatiques à laquelle contribueraient de manière importante ces oléoducs.
SOURCE Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador
Grand Chef Stewart Phillip, UCICB, (250) 490-5314; Kayla Frank, Assemblée des Chefs du Manitoba, (204) 230-8166, [email protected]; Mélanie Vincent, APNQL, [email protected], (418) 580-4442
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