Les chiens d'assistance: Ex aequo s'oppose vivement à la marche arrière du
MSSS dans ce dossier
MONTRÉAL, le 23 févr. /CNW Telbec/ - Ex aequo était présent le 17 février dernier à l'Assemblée nationale, avec la fondation Mira, pour faire part de son vif mécontentement et de sa profonde déception au ministère de la Santé et des Services sociaux, qui a fait marche arrière dans le dossier Chiens d'assistance en ne respectant pas une décision prise en mai 2008 par l'ex-ministre Philippe Couillard. En effet, ce dernier nous informait, dans une lettre datée du 28 mai 2008, de la mise sur pied prochaine d'un programme qui allait permettre le remboursement des personnes ayant une déficience motrice qui possèdent un tel animal, pour les dépenses qu'elles effectuent pour l'entretien de celui-ci et pour l'achat d'accessoires lors de son acquisition. Soulignons que les chiens d'assistance à la mobilité sont entraînés et fournis gratuitement par la fondation Mira.
Le 17 février, en réponse à une question posée par Mme Danielle Doyer, la députée du Parti québécois de Matapédia, la ministre déléguée aux Services sociaux, Mme Lise Thériault, a soutenu que le MSSS n'avait pas "brisé un engagement" par rapport à ce programme. Selon elle, le ministre Couillard avait seulement promis que le ministère "se pencherait sur la question". Ces propos ne correspondent pas à la réalité puisque, dans sa lettre de mai 2008, M. Couillard nous indiquait bel et bien que le ministère "entreprendrait sous peu des démarches visant à définir les modalités d'organisation et de gestion qui permettront de couvrir ces frais" et que, "incessamment", nous allions être informés de "la planification des travaux qui mèneront à l'actualisation de cette nouvelle couverture de service." Et, comme convenu, dans un autre envoi daté du 9 septembre 2008, le ministère nous transmettait "l'échéancier des travaux qui devraient mener à la couverture des frais d'acquisition et d'entretien des chiens d'assistance." Dans cet envoi, le MSSS nous avisait également qu'il planifiait "l'entrée en vigueur de la mesure à l'automne 2009."
Le 17 février 2010, Mme Thériault a en outre mentionné, qu'il y "aura d'autres études" car "il est important, lorsque nous faisons des choix, de s'assurer de la viabilité de tout ce qu'on met en place et de sa pérennité."
Selon nous, le temps des études est terminé et le MSSS se doit de passer à l'action. Rappelons, entre autres, qu'Ex aequo et Mira ont contribué activement aux travaux de l'Agence d'évaluation des technologies et des modes d'intervention en santé (AETMIS) qui ont mené à la publication, au printemps 2007, d'un rapport très étoffé sur les chiens d'assistance, rapport qui recommandait formellement le remboursement aux personnes ayant une déficience motrice des dépenses qu'elles font pour leur animal. Notons également que l'AETMIS est un organisme indépendant qui relève du MSSS dont la mission est de conseiller le ministre et d'appuyer les décideurs du milieu québécois de la santé et des services sociaux. Ses évaluations portent sur l'introduction, l'acquisition et l'utilisation des technologies en santé et en services sociaux, ainsi que sur les modalités de prestation et d'organisation des services.
Pour de nombreuses personnes ayant des limitations fonctionnelles, un chien d'assistance s'avère essentiel pour qu'elles puissent vivre pleinement leur inclusion sociale.
À titre d'exemples, les chiens d'assistance peuvent ramasser des objets par terre, sortir des aliments du réfrigérateur, aider les personnes à marcher et à faire leur épicerie; ils peuvent aussi leur apporter une aide indispensable dans leur milieu de travail.
Actuellement, il y a, au Québec, plus de 250 personnes qui possèdent un chien d'assistance à la mobilité et la fondation Mira en dresse un maximum de 100 par année. Si le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) mettait sur pied le programme de remboursement promis, il lui en coûterait au plus entre 400 000 $ et 600 000 $ annuellement, soit environ 1 200 $ par chien par année.
Il est important de mentionner que les personnes ayant une déficience visuelle qui ont recours aux services d'un chien-guide sont remboursées depuis la fin des années 70 pour les dépenses effectuées pour leur animal.
Selon M. Pierre-Yves Lévesque, directeur général d'Ex aequo, la marche arrière du MSSS dans ce dossier est tout à fait inacceptable, surtout si on considère toutes les démarches qu'Ex aequo et Mira ont effectuées depuis 2003 auprès du ministère et les rencontres qu'ils ont eues avec ses représentants afin de les sensibiliser et de les informer de l'utilité des chiens d'assistance à la mobilité.
Contre toute attente, c'est dans une lettre datée du 22 octobre 2009 que la sous-ministre adjointe de l'époque, Mme Marie-Claude Champoux, nous a appris qu'elle avait "le regret de nous informer que, pour des raisons financières, le projet" était "actuellement en suspens."
Pour M. Lévesque, le MSSS a déjà beaucoup trop tergiversé dans ce dossier et, pour notre part, nous avons perdu assez de temps! C'est pourquoi Ex aequo, de concert avec Mira, demande que les montants prévus pour la création de ce programme de remboursement soient prévus dans le budget provincial de 2010-2011.
Fondé en 1980, Ex aequo est un organisme à but non lucratif dont la mission est de défendre les droits et intérêts des personnes ayant une déficience motrice, en concertation avec d'autres associations de l'île de Montréal. De plus, le milieu associatif des personnes handicapées nous amène à faire de nombreuses démarches et interventions à l'échelle provinciale.
Renseignements: Marc-André Laurier Thibault, Agent de promotion, (514) 288-3852, Cell.: (514) 583-6383; Michel Larochelle, Membre du comité Chiens d'assistance, (514) 525-2320, Cell.: (514) 943-7925
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