Les cols bleus de Lévis manifestent contre les risques d'un aréna en PPP
LÉVIS, QC, le 1er oct. 2012 /CNW Telbec/ - Ce soir, une centaine d'employés municipaux cols bleus de la Ville de Lévis ont manifesté devant l'hôtel de ville alors que siégeait le conseil. Les syndiqués voulaient ainsi attirer l'attention sur le projet de partenariat public-privé (PPP) d'un nouvel aréna municipal dans le quartier Saint-Romuald. Ils souhaitent sensibiliser les Lévisiens et les élus aux défauts du modèle PPP : opacité, coûts de financement excessifs, inefficacité, manque de concurrence, etc.
En septembre 2011, la Ville avait annoncé son intention de construire un aréna de deux patinoires en mode PPP et d'en confier la gestion à un organisme à but non lucratif (OBNL).
« Comme n'importe quelle autre municipalité, Lévis aurait avantage à emprunter elle-même pour financer ses infrastructures. Elle pourra obtenir de bien meilleurs taux d'intérêt qu'un promoteur privé », selon Gérard Poirier, président du syndicat des cols bleus de Lévis (SCFP 2334).
« Avec un OBNL, il n'est pas obligatoire d'aller en appels d'offres publics, et une entente de gré à gré peut être conclue. Les citoyens sont aussi perdants parce que l'OBNL est exempté des obligations de transparence en vertu de la loi d'accès à l'information », a souligné Pierre-Guy Sylvestre, économiste au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) et spécialiste des PPP. « Est-ce que les contribuables de Lévis pourront connaître les vrais coûts? »
Alors que le directeur du développement économique de la Ville fait systématiquement la promotion des PPP, le SCFP recommande fortement de les éviter. « Ce soir, nous demandons simplement à la Ville d'y penser à deux fois. Les PPP sont un risque inutile pour les contribuables de Lévis », a conclu Gérard Poirier.
Le SCFP, qui compte près de 620 000 membres à travers le Canada, a développé une vaste expertise sur les PPP. Les nombreuses recherches qu'il a effectuées ou compilées démontrent que les PPP limitent la concurrence, ne permettent pas de diminuer les dettes publiques et sont carrément risqués pour les contribuables.
Plusieurs exemples de ratés du modèle PPP sont disponibles au www.nonauxppp.com
Le SCFP a également produit un document de référence intitulé Poser les bonnes questions : un guide à l'intention des élus municipaux envisageant les PPP, disponible au http://scfp.ca/municipalites/poser-les-bonnes-questions-un-guide-a
Les quelque 500 cols bleus de la Ville de Lévis sont membres de la section locale 2334 du SCFP. Ils sont au service des citoyens en tant qu'ouvriers à l'Écocentre, à l'entretien ménager, à la voirie, à la signalisation, aux centres récréatifs, aux arénas, aux parcs, au traitement de l'eau ainsi qu'aux aqueducs et égouts. On compte également parmi eux des mécaniciens, mécaniciens de bâtiment, arboriculteurs, horticulteurs, etc.
Comptant plus de 111 000 membres au Québec, le SCFP représente environ 70 % de l'ensemble des employés municipaux au Québec, soit 29 400 membres. Le SCFP est de plus présent dans les secteurs suivants : les affaires sociales, les communications, l'éducation, l'énergie, les sociétés d'État et organismes publics, les transports aérien et urbain, le secteur mixte, ainsi que les universités.
SOURCE : SYNDICAT CANADIEN DE LA FONCTION PUBLIQUE (FTQ)
Sébastien Goulet, Information SCFP, 438 882-3756
Pierre-Guy Sylvestre, économiste et conseiller syndical, 514 462-6787
Partager cet article