Les commerçants des quartiers centraux désavantagés par la taxe d'affaires montréalaise
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Ville de Montréal - Opposition officielle à l'Hôtel de Ville de Montréal18 févr, 2016, 11:39 ET
MONTRÉAL, le 18 févr. 2016 /CNW Telbec/ - En effectuant une analyse de données publiques, Projet Montréal a constaté à quel point le système fiscal actuel de la Ville de Montréal est inéquitable envers les commerçants des quartiers centraux et favorise l'étalement commercial. « Comment la Ville de Montréal peut-elle espérer attirer des commerces de proximité quand elle pénalise outrageusement ceux qui souhaitent s'installer dans les quartiers centraux en les étouffant avec des taxes surélevées? », dénonce Luc Ferrandez, chef de l'Opposition officielle.
Depuis 2003, Montréal applique une taxe non résidentielle basée uniquement sur la valeur de la propriété, sans égard à la performance économique du marché commercial. Cela fait en sorte que, à valeur égale, le compte de taxes augmente beaucoup plus rapidement pour les commerces établis dans des bâtiments des quartiers centraux plutôt que ceux situés en périphérie. « Une Rôtisserie Saint-Hubert dans un quartier central va payer ses taxes jusqu'à 23 fois plus cher au mètre carré qu'une Rôtisserie Saint-Hubert à Rivière-des-Prairies. Pourtant la cuisse de poulet est le même prix et on ne peut pas assoir plus de clients au mètre carré! C'est absolument incohérent », tranche Magda Popeanu, conseillère de ville du district Côte-des-Neiges.
La taxe d'affaires pénalise particulièrement les commerçants qui s'établissent sur les rues commerciales des quartiers centraux et qui occupent des immeubles mixtes. C'est ainsi qu'un Tim Hortons banal de la rue Jean-Talon se retrouve à payer deux fois moins de taxes, au mètre carré, que le petit café indépendant de la rue de Castelnau, situé à quelques pas de là. « La taxe non résidentielle tue les artères commerciales et agit comme une prime à la médiocrité architecturale. Cette situation perdure depuis près de 15 ans et, malgré ce qu'il laisse prétendre, rien n'indique que le maire Coderre s'apprête à la corriger. Montréal doit agir d'urgence et mener une réforme de sa fiscalité afin de donner un répit aux commerçants », ajoute Luc Ferrandez.
Depuis 10 ans, la taxe commerciale a explosé bien au-delà de l'inflation avec des hausses allant de 25 % à 73 %, alors que la taxe résidentielle n'a que très légèrement dépassé le niveau d'inflation, soit 17 %, pendant la même période. « Les commerçants montréalais sont aujourd'hui les plus taxés au Canada. Et notre analyse démontre que ce ne sont pas les grandes surfaces, mais bien les petits commerçants des quartiers centraux qui portent le plus grand fardeau. Ce qui crée nos milieux de vie, notre identité, ce sont nos rues commerciales. Or, Denis Coderre les étouffe. Il est temps de s'attaquer au problème et seule la Ville centre peut le faire puisqu'elle contrôle entre 95 % et 98 % de la taxe non résidentielle », ajoute Magda Popeanu.
En réponse au mutisme de Denis Coderre, Projet Montréal propose que la Ville étudie publiquement la question de la taxe commerciale afin d'entamer une révision en profondeur de la fiscalité. « Il s'agit d'un enjeu majeur qui mérite d'être débattu en public et non derrière des portes closes, contrairement à ce que fera le maire Coderre avec son groupe de travail sur la fiscalité. Ce groupe n'a pas d'orientation claire, pas de leadership. Le maire doit définir une vision pour le développement commercial afin que des solutions fiscales soient élaborées en conséquence. Les commerçants méritent beaucoup mieux que cette mascarade », conclut Luc Ferrandez.
SOURCE Ville de Montréal - Opposition officielle à l'Hôtel de Ville de Montréal
Marie-Eve Gagnon, Attachée de presse, Cabinet de l'opposition officielle, 514 872-0247, 514 516-3120, [email protected]
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