Les consommateurs et les producteurs profiteraient d'une réforme de la gestion de l'offre dans le secteur des produits laitiers English
Cette réforme propose de mettre un terme à la fixation des prix, d'ouvrir les marchés d'exportation et d'indemniser les producteurs qui n'auraient dorénavant plus droit à des quotas de production laitière.
OTTAWA, le 6 mars 2014 /CNW/ - Grâce à une proposition de réforme du régime de gestion de l'offre rendue publique aujourd'hui par le Conference Board du Canada, les consommateurs pourraient bénéficier d'une réduction à long terme du prix des produits laitiers. En outre, ce secteur serait plus rentable qu'il ne l'est en vertu du régime actuel.
Ce rapport intitulé « Plaidoyer pour la croissance : Réformer la gestion de l'offre » propose une refonte en trois temps qui engendrerait des économies d'environ
2,4 G$ par année pour les consommateurs. Les producteurs, eux, pourraient engranger des gains de près de 2,5 G$ grâce à l'exportation de produits laitiers de haute qualité vers des marchés où la demande est en forte croissance.
« Toute réforme couronnée de succès doit s'accompagner d'une nouvelle vision axée sur la croissance de l'industrie, a déclaré le vice-président, Stratégies industrielles et d'affaires, Michael Bloom. Les producteurs laitiers ainsi que les communautés rurales ont beaucoup à gagner d'une réforme axée sur la croissance. Les exploitants les plus efficaces pourront probablement tirer leur épingle du jeu. Mais il faut changer la façon de faire des affaires. »
FAITS SAILLANTS |
|
Selon ce rapport, la transition de l'ancien régime de gestion de l'offre vers un nouveau régime doit, de façon globale, tenir compte des questions de financement, d'efficience, d'équité et de la durée du processus.
« La réforme de la gestion de l'offre doit tenir compte de trois aspects principaux : la politique de fixation des prix, les quotas et les obstacles au commerce, a signalé M. Bloom. Si l'on écarte ne serait-ce qu'un seul volet de cette réforme, cela risque de déstabiliser l'ensemble du régime. »
Réforme proposée des contingents de production
Un quota de production est, dans les faits, un permis pour produire du lait, ce qui a l'effet de limiter l'approvisionnement sur les marchés. Dans le secteur des produits laitiers, le quota est devenu un actif de grande valeur puisque d'importantes sommes d'argent sont échangées au moment de son achat et de sa vente. Si l'on veut opérer des changements dans ce contexte, une refonte de la politique de contingentement devient incontournable. À cet égard, le Conference Board du Canada recommande qu'une politique de rachat tienne compte de la valeur comptable (le prix payé pour le quota au moment de l'achat). La mise en œuvre d'une telle réforme pourrait coûter entre 3,6 G$ et 4,7 G$.
Cette approche s'avère particulièrement déterminante pour les exploitants agricoles qui ont récemment acheté des quotas, mais qui n'ont pas encore réalisé un bénéfice sur ceux-ci, ce qui pourrait prendre de 10 à 15 ans. Un rachat qui tiendrait compte de la valeur marchande serait injuste parce qu'il aurait pour effet d'indemniser les producteurs qui auraient déjà réalisé un profit sur leurs quotas. C'est donc dire qu'ils seraient payés deux fois pour le même quota.
Réforme proposée des prix
Le rachat de quotas pourrait être financé par une taxe à la consommation sur les produits laitiers, à l'image de ce qui s'est fait en Australie. À court terme, les consommateurs canadiens ne verraient probablement aucun changement significatif par rapport au prix actuel des produits. Selon l'Organisation de coopération et du développement économiques, le coût du soutien des prix du marché au Canada s'élève à environ 2,6 G$ de plus que les prix actuels sur le marché mondial, soit 276 $ par famille. À moyen terme, le prix des produits serait probablement ajusté à la baisse et atteindrait le prix mondial dans une période de cinq ans.
Réforme proposée des règles commerciales
Pendant que les réformes relatives aux prix et aux quotas prendraient forme, les négociateurs dans le domaine des relations commerciales auraient intérêt à tout mettre en œuvre pour trouver des débouchés aux produits laitiers canadiens sur les marchés mondiaux. Scénario à éviter, il ne faudrait pas que le marché intérieur canadien ouvre ses portes aux importations de produits laitiers avant que les exploitations agricoles canadiennes ne puissent augmenter leur production destinée aux marchés internationaux.
Ce rapport est l'un des 20 rapports qui seront produits par le Centre pour l'alimentation au Canada (Centre for Food in Canada). Depuis 2010, ce Centre fait appel à des partenaires du gouvernement, de l'industrie ainsi que des milieux universitaire, associatif et communautaire en vue de l'élaboration d'une stratégie pour l'alimentation. Cette stratégie vise à répondre aux besoins en matière de prospérité du secteur ainsi qu'aux objectifs d'alimentation salubre et saine, de sécurité alimentaire pour les ménages et de durabilité environnementale.
Cette stratégie sera lancée lors du 3e Sommet de l'alimentation 2014 : De la stratégie à l'action (3rd Canadian Food Summit 2014: From Strategy to Action) qui se tiendra les 18 et 19 mars au Centre des congrès de Toronto.
SOURCE : Le Conference Board du Canada
COMPLÉMENT D'INFORMATION
Brent Dowdall, Relations avec les médias, tél. : 613-526-3090, poste 448
Courriel : [email protected]
Partager cet article