Les coupes envisagées par NAV Canada compromettront la sécurité, selon les contrôleurs aériens sondés English
Les résultats du sondage ont été présentés au ministre des Transports
par l'Association qui presse le gouvernement d'intervenir
OTTAWA, ON, le 25 mars 2021 /CNW/ - Plus de 80 % des contrôleurs de la circulation aérienne canadiens affirment que la sécurité du public serait compromise si NAV Canada allait de l'avant avec les mises à pied dans les centres de contrôle régional et la fermeture des tours de contrôle de la circulation aérienne qu'elle envisage, selon un sondage commandé plus tôt ce mois-ci par l'Association canadienne du contrôle du trafic aérien (ACCTA), auquel ont participé 1400 des 1800 contrôleurs qualifiés du Canada. Un peu plus de 40 % des contrôleurs estiment que les coupes imminentes poseraient un risque élevé pour la sécurité du public si elles étaient effectuées, alors qu'environ 39 % affirment qu'elles présenteraient un risque modéré. Notons que seuls 2 % des personnes interrogées ont déclaré qu'elles n'entraîneraient aucun risque pour la sécurité.
Dans le cadre de l'étude en cours menée par NAV Canada, des avis de mise à pied ont été envoyés à plus de 100 contrôleurs de la circulation aérienne en poste dans des centres de contrôle régional (Edmonton, Montréal, Moncton et Gander) et des tours de contrôle de la circulation aérienne d'un océan à l'autre. Tous les employés des sept tours visées par l'étude (Saint-Jean (QC), Windsor, Sault Ste. Marie, Regina, Fort McMurray, Prince George et Whitehorse) ont reçu des avis les informant de l'intention de NAV Canada de fermer définitivement ces tours. Ces postes qu'on envisage d'éliminer s'ajouteraient aux 1000 autres abolis à l'échelle de l'organisation dans la dernière année.
« Les professionnels dévoués qui sont chargés d'assurer la sécurité du transport aérien au Canada sonnent l'alarme et pressent le gouvernement de mettre fin à cette étude à courte vue, a déclaré Doug Best, président et chef de la direction de l'ACCTA. La semaine dernière, notre Association a rencontré le ministre des Transports, M. Alghabra, afin de lui faire part des résultats du sondage et de l'informer des répercussions qu'auront sur la sécurité et l'efficacité du système de navigation aérienne ces mises à pied et coupes dans les services -- particulièrement quand le volume de la circulation aérienne augmentera et qu'il reviendra forcément à ce qu'il était avant la pandémie. »
Avant que survienne la pandémie, NAV Canada faisait face à une pénurie de contrôleurs aériens (il lui manquait 13 % des effectifs nécessaires) et dépensait plus de 100 millions de dollars par année en heures supplémentaires. Plus de 80 % des contrôleurs aériens interrogés ont déclaré qu'avant même la diminution de la circulation aérienne à cause de la COVID-19, le manque d'effectifs, la gestion de la fatigue et le recours excessif aux heures supplémentaires par NAV Canada les inquiétaient (31,9 %) et les inquiétaient beaucoup (39,5 %). Qui plus est, 89 % des répondants croient que les fermetures et les coupes envisagées par NAV Canada pourraient nuire au rétablissement du système canadien de l'aviation lors du retour à la normale de la circulation aérienne.
« On ne saurait surestimer les répercussions d'une perte d'emploi imminente ou potentielle sur la santé mentale des employés, en particulier de ceux qui exercent l'une des professions les plus exigeantes et les plus stressantes qui soient, a ajouté M. Best. Nous avons exhorté NAV Canada à tenir compte des effets de ses décisions sur les employés et des risques qu'elles impliquent, mais la direction a choisi d'aller de l'avant. »
Pas moins de 92 % des contrôleurs aériens sondés ont affirmé que les réaménagements des effectifs annoncés par NAV Canada, dont les avis de mise à pied, ont entraîné une augmentation du stress.
Finalement, à peine plus de 6 % des personnes interrogées ont dit faire confiance à la direction de NAV Canada pour faire passer la sécurité du public avant toute chose au moment de prendre des décisions concernant d'éventuelles fermetures et coupes; 83 % des contrôleurs ont, quant à eux, déclaré ne pas faire confiance à la direction pour cela.
Les résultats du sondage tiendront une place importante dans le témoignage que l'ACCTA livrera plus tard aujourd'hui devant le Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie de la Chambre des communes, dans le cadre de son étude sur le développement et le soutien de l'industrie aérospatiale et de sa relance économique.
SOURCE Canadian Air Traffic Control Association
Sumeeta Narula, conseillère en communication, Association canadienne du contrôle du trafic aérien, Tél. : 613 225-7032, Courriel : [email protected]
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