Les délais dans le déploiement des énergies renouvelables coûteront cher aux communautés arctiques
La modélisation informatique confirme que des millions de dollars pourront être économisés
IQALUIT, le 22 déc. 2016 /CNW/ - Des économies encore plus importantes que prévu pourraient être obtenues grâce au déploiement des énergies renouvelables dans certaines communautés arctiques, annonce une étude commandée par le Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada). La communauté d'Iqaluit pourrait à elle seule économiser près de 30 millions de dollars sur une période de 20 ans.
Cette étude (en anglais seulement), réalisée par le Waterloo Institute for Sustainable Energy, révèle que le déploiement d'un cocktail d'énergies renouvelables peut entraîner d'importantes réductions des émissions des gaz à effet de serre (GES) et des millions de dollars d'économies pour les collectivités déjà identifiées comme ayant un fort potentiel de rentabilité en ce qui a trait au déploiement des énergies renouvelables.
Les résultats :
Communauté |
Taux potentiel moyen d'intégration des énergies renouv. |
Réduction des émissions de GES |
Économies sur une période de 20 ans |
Baker Lake |
81,6 % |
74,1 % |
13,4 millions $ |
Sanikiluaq |
81,5 % |
70 % |
10,2 millions $ |
Arviat |
66,5 % |
55 % |
9,3 millions $ |
Rankin Inlet |
53,3 % |
47 % |
26,8 millions $ |
Iqaluit |
28,8 % |
26 % |
29,7 millions $ |
À propos de l'étude :
- Le Waterloo Institute for Sustainable Energy (WISE) a élaboré un modèle mathématique personnalisé pour chacune des communautés identifiées - en utilisant des calendriers et des données spécifiques à ces communautés et divers types de technologies - pour fournir des simulations réalistes sur une période de 20 ans.
- Règle générale, l'énergie éolienne est l'option préférable pour le Nunavut, bien que la combinaison solaire-éolien-diesel soit la plus rentable pour les communautés d'Iqaluit, Arviat et Sanikiluaq.
- Les cinq communautés considérées par cette étude de rentabilité des énergies renouvelables ont été préalablement identifiées dans le cadre d'une étude de préfaisabilité de phase I réalisée par WISE (anglais seulement), aussi commandée par le WWF-Canada. (L'étude de phase II porte aussi sur le potentiel d'énergies renouvelables pour la communauté de Sachs Harbour, T. N.-O.)
David Miller, président et chef de la direction, WWF-Canada :
« Dans la déclaration commune des dirigeants du Canada et des États-Unis sur l'Arctique, le gouvernement du Canada s'engage à réduire la dépendance des communautés nordiques au diesel par le déploiement des énergies renouvelables. Si la réduction des émissions de gaz à effet de serre n'est pas un argument suffisamment convaincant, les bénéfices économiques permis par le passage à un mix énergétique intégrant les énergies renouvelables sont trop importants pour être ignorés. Nous savons que les diverses technologies d'énergies renouvelables sont déjà utilisées pour répondre aux besoins énergétiques des habitations et des entreprises de certaines communautés arctiques d'Alaska et de Sibérie. Nous savons qu'elles permettent des économies substantielles pour les gouvernements et qu'elles sont préférables pour l'environnement. Ce dont les communautés ont maintenant besoin, c'est du financement nécessaire à une transition rapide vers les énergies renouvelables. »
Paul Crowley, vice-président Arctique, WWF-Canada :
« Les groupes électrogènes au diesel utilisés dans les communautés arctiques ont atteint ou dépassé leur durée de vie utile. Les dirigeants de ces communautés et le gouvernement du Nunavut seront donc forcés de prendre rapidement des décisions quant au remplacement de leurs infrastructures énergétiques. Les dirigeants inuits qui ont assisté à notre Sommet sur les énergies renouvelables en Arctique en septembre dernier ont clairement indiqué qu'ils étaient prêts à adopter des sources d'énergie propres et fiables qui leur permettraient de s'affranchir des combustibles expédiés du sud, puis d'accroître leur résilience face à un climat en rapide évolution. Il est temps d'accélérer la mise en œuvre des technologies éprouvées au profit des communautés nordiques et de l'environnement arctique. »
Claudio Canizares, professeur et chercheur principal au WISE :
« Inévitablement, des interrogations surviennent lorsqu'il est question de la fiabilité des systèmes énergétiques hybrides, en particulier pour les situations d'urgence : que faire si une génératrice au diesel fait défaut? S'il ne vente pas assez? S'il fait trop froid ou qu'il vente trop? Plusieurs déploiements de ces systèmes, dans le Nord canadien et surtout en Alaska, ont démontré que les systèmes hybrides sont tout aussi fiables et performants que les systèmes au diesel existant actuellement. En fait, les modèles de simulation que nous avons développés - qui ont été exécutés pendant plusieurs jours pour chacune des communautés et ont été validés par des outils et des modèles existants - prennent en considération les scénarios les plus défavorables possible. Nous sommes donc très confiants que nos études démontrent que les communautés arctiques peuvent techniquement et économiquement se fier sur les énergies renouvelables. »
À propos du WWF-Canada
Le WWF propose des solutions aux grands défis de conservation qui nous tiennent tous à cœur. Nous menons des projets dans des lieux uniques et de grande valeur environnementale afin que la nature, les espèces et les communautés puissent cohabiter en toute harmonie. Parce que lorsque la nature va, tout va. wwf.ca/fr
SOURCE Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada)
Laurence Cayer-Desrosiers | Spécialiste communications, événements et relations avec la communauté, WWF-Canada | 514-394-1106 | [email protected]
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