Les dépenses en R-D des fabricants de médicaments brevetés tombent à leur
plus bas niveau en 20 ans
La tendance se confirme : l'Ontario dépasse désormais le Québec pour la R-D pharmaceutique
TORONTO, le 25 juin /CNW Telbec/ - Les dépenses en recherche et développement effectuées par les fabricants de médicaments brevetés au Canada ont chuté à leur plus bas niveau en 20 ans, selon le dernier rapport annuel du Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés (CEPMB).
Le rapport du CEPMB révèle qu'en 2009 les fabricants de médicaments d'origine ne réinvestissent que 7,5 % des recettes tirées de leurs ventes dans la R-D au Canada. C'est ainsi que pour la neuvième année consécutive ils ont manqué à leur engagement de dépenser au moins 10 % de leurs recettes canadiennes en R-D.
Le rapport du CEPMB indique également qu'en 2009 ces fabricants n'ont consacré que 1,8 % de leurs revenus canadiens en recherche fondamentale qui peut mener à la découverte de nouveaux médicaments.
"Depuis 1987, le gouvernement fédéral a renforcé pas moins de huit fois les monopoles des fabricants de médicaments brevetés," rappelle Jim Keon, président de l'Association canadienne du médicament générique (ACMG). "Au Canada, les droits de propriété intellectuelle dépassent nos obligations commerciales internationales, et pourtant ces monopoles renforcés n'ont pas apporté les investissements promis aux Canadiens depuis 1987. Pire encore, les fabricants de médicaments brevetés continuent à faire des pressions pour la prolongation de leurs monopoles, ce qui augmenterait encore les coûts des médicaments d'ordonnance."
Les conclusions du CEPMB et d'autres renseignements relatifs aux prix des produits pharmaceutiques au Canada figurent dans un nouveau rapport publié aujourd'hui par l'ACMG, sous le titre La vérité sur les dépenses en R-D des fabricants de médicaments d'origine au Canada, que vous pouvez consulter à l'adresse suivante : www.canadiangenerics.ca.
Voici certaines des principales conclusions du rapport annuel de 2009 du CEPMB :
- Les dépenses en R-D des fabricants de médicaments brevetés au Canada ne représentent que 7,5 % de leurs recettes canadiennes - un pourcentage bien inférieur au seuil de 10 % auquel ils s'étaient engagés en 1987 au moment de la prolongation de la durée de leurs monopoles. Le ratio des dépenses en R-D par rapport aux recettes se situe aujourd'hui à son plus bas niveau depuis 1988. - Les brevetés ont déclaré des investissements de 237 millions de dollars en recherche fondamentale, soit 1,8 % de leurs recettes canadiennes. - En 2009, 22 nouvelles substances actives ont été commercialisées au Canada. De ce nombre, une seule appartenait à la catégorie 2, que le CEPMB définit comme une substance "qui constitue une découverte ou une amélioration importante". Les 21 autres entraient dans la catégorie 3, substances que le CEPMB classe comme apportant "une amélioration modeste, peu importante ou nulle par rapport à des médicaments comparables".
Le Québec a perdu son rôle de leader au Canada : la "règle des 15 ans" ne fonctionne pas
Le rapport de l'agence fédérale confirme une autre tendance, celle-ci visible depuis 2008. Pour une deuxième année de suite, l'Ontario a dépassé le Québec en 2009 au chapitre des dépenses en R-D des fabricants de médicaments brevetés. Notons que l'an dernier, il s'agissait d'une première depuis les années 1990, remettant en cause plusieurs idées reçues et soulevant de nombreuses préoccupations.
Dans ce contexte, on comprendrait mal que le gouvernement du Québec maintienne certains avantages qu'il consent à l'industrie pharmaceutique de marque. En effet, la "règle des 15 ans", dont le coût représentait 160 millions de dollars pour le gouvernement l'an dernier, est appelé à augmenter encore considérablement cette année.
"La 'règle des 15 ans' ne se justifie absolument plus. À plus forte raison alors que le gouvernement cherche à résorber son déficit. Le rapport du CEPMB lui apporte un argument supplémentaire et inesquivable pour mettre fin à cette politique datant de 1994", conclut Jim Keon.
Renseignements: Daniel Charron, Association canadienne du médicament générique (ACMG), Tél.: 514 286-6061, Cellulaire: 514 586-1233, Courriel: [email protected]
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