Un nouveau rapport de la FCEI révèle que le problème est généralisé. Les leaders municipaux devraient faire preuve de modération.
MONTRÉAL, le 28 mai 2014 /CNW/ - En prévision de la rencontre des leaders municipaux dans le cadre du Congrès annuel de la Fédération canadienne des municipalités (FCM) qui débutera le 30 mai à Niagara Falls, la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) a publié un nouveau rapport intitulé Regard sur les dépenses municipales au Canada. Les résultats montrent qu'au cours des douze dernières années, les dépenses excédentaires de fonctionnement des villes canadiennes, grandes et petites, s'élèvent à plus de 100 milliards de dollars et ont coûté plus de 7 800 $ à chaque ménage canadien au cours de cette période. « Ce que ces données nous disent, c'est que si les municipalités avaient maintenu la hausse de leurs dépenses au niveau de l'inflation annuelle et de la croissance démographique, les ménages auraient pu bénéficier d'économies non négligeables », a indiqué Martine Hébert, vice-présidente principale et porte-parole nationale de la FCEI.
Ce rapport examine également de près les dépenses de 14 municipalités au Canada - Vancouver, Victoria, Calgary, Edmonton, Regina, Winnipeg, Toronto, Ottawa, Montréal, Québec, Moncton, Halifax, Charlottetown et St. John's. On note, ici aussi, que les dépenses des municipalités ont crû à un niveau nettement plus élevé que l'inflation et la croissance de la population. À Montréal, par exemple, où la croissance démographique a été de 4 % entre 2007 et 2012, les dépenses de la Ville, ajustées en fonction de l'inflation, ont augmenté de 23 %. Québec n'a pas fait mieux au cours de cette même période pendant laquelle ces pourcentages se chiffrent respectivement à 6 % et 22 %.
Montréal parmi les plus dépensières au pays…
À l'échelle canadienne, les municipalités les plus dépensières sont St. John's, Halifax, Montréal et Victoria. Pour elles, la hausse des dépenses ajustées en fonction de l'inflation a été six fois plus importante que la croissance démographique au cours des périodes visées par l'étude. Par comparaison, dans l'ensemble des municipalités au pays, la hausse des dépenses est en moyenne quatre fois supérieure à l'augmentation de la population. « On savait déjà que les grandes villes vivaient au-dessus de leurs moyens, affirme Simon Gaudreault, économiste à la FCEI, mais il semble que les petites municipalités en mènent large aussi quand il s'agit de dépenser. Tôt ou tard, c'est l'ensemble des contribuables qui en payeront la note en hausses de taxes. »
Le problème des villes n'est pas dans la colonne des revenus, mais dans celle des dépenses
On note également que la rémunération et les avantages sociaux des fonctionnaires constituent la principale dépense des municipalités de l'ensemble du pays alors que ceux-ci bénéficient d'un net avantage sur le secteur privé. « C'est préoccupant pour les PME et pour les travailleurs qui ont déjà de la difficulté à joindre les deux bouts et à épargner pour leur retraite, ajoute Mme Hébert. Il est temps d'arrêter de penser que les villes ont un problème de revenus, parce que le vrai problème, c'est vraisemblablement plutôt du côté de leurs dépenses qu'il se situe. »
La FCEI demande depuis longtemps aux municipalités de limiter la hausse de leurs dépenses de fonctionnement à l'inflation et à la croissance démographique. Certaines d'entre elles ont fait des progrès, comme Toronto et Ottawa, par exemple, qui ont réduit leurs dépenses, ou ralenti leur hausse, au cours des deux dernières années. Toutefois, la croissance des dépenses de toutes les villes analysées dans le rapport demeure nettement supérieure au rythme de l'inflation et de la croissance démographique au cours de la période étudiée.
« Cela prendra un engagement à long terme et de la discipline pour renverser cette tendance à la hausse, conclut Mme Hébert. Des élections municipales étant prévues cette année en Colombie-Britannique, au Manitoba, en Ontario et à l'Île-du-Prince-Édouard, les électeurs auront l'occasion de dire clairement qu'il faut mettre un terme au festival des dépenses. La même logique s'applique au Québec où les municipalités réclament toujours plus de pouvoirs, ce à quoi la FCEI répond : non à plus de taxation, oui à davantage de responsabilisation! »
Le rapport intégral est disponible ici.
À propos de la FCEI
La FCEI est le plus grand regroupement de petites et moyennes entreprises du Canada, comptant 109 000 membres dans tous les secteurs et toutes les régions, dont 24 000 au Québec.
SOURCE : Fédération canadienne de l'entreprise indépendante
Amélie Desrosiers, attachée de presse, FCEI, Téléphone : 514 861-3234 (poste 224), Cellulaire : 514 817-0228, [email protected]
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