Les dynamiques marchés de l'habitation du Canada montrent des signes d'essoufflement, selon les économistes de la Banque Scotia
TORONTO, le 8 août 2012 /CNW/ - Les risques de détérioration du marché de l'habitation au Canada sont de plus en plus nombreux, selon un rapport spécial sur le marché canadien de l'habitation publié aujourd'hui par la Banque Scotia.
« Au Canada, le marché de l'habitation devrait éviter l'important repli observé aux États-Unis et en Europe », indique Adrienne Warren, économiste principale à la Banque Scotia. « Cependant, les risques d'une baisse majeure de l'activité domiciliaire au pays sont de plus en plus nombreux. Les effets de ce ralentissement ne se feront peut-être pas pleinement sentir avant le milieu de la décennie. »
Selon le rapport, les prix records combinés au resserrement de plus en plus marqué de la réglementation ont pour effet de réduire l'accessibilité économique et le dynamisme qui caractérisait le marché de l'habitation ces dernières années, et ce, même si les coûts d'emprunt se situent à un creux historique. La décennie de boom immobilier a fini par épuiser la demande comprimée, et le taux canadien d'accession à la propriété atteint des niveaux records. De plus, les perspectives mondiales se sont beaucoup assombries.
« Les prix moyens des maisons au Canada reculeront cumulativement de 10 % au cours des deux ou trois prochaines années alors que la demande de logements diminuera et que les conditions du marché favoriseront les acheteurs pour la première fois en plus de dix ans », affirme Mme Warren. « La correction se fera surtout sentir sur les marchés de Toronto et de Vancouver où les risques liés à l'offre et les tensions s'exerçant sur l'accessibilité économique pourraient être à l'origine d'importants ajustements de prix. »
La situation financière des ménages canadiens demeure relativement bonne, alors que la part de l'habitation dans l'avoir net des propriétaires se situe en moyenne à 67 %, comparativement à 41 % aux États-Unis. Néanmoins, le taux d'endettement élevé des particuliers et la prédominance des actifs immobiliers dans le patrimoine rendent les Canadiens vulnérables à un choc négatif, notamment à une hausse considérable du chômage ou à une chute du prix des maisons.
« Les prix des maisons ont augmenté pendant de nombreuses années au Canada, ce qui a propulsé les évaluations à des sommets, que ce soit en fonction du ratio entre les prix à l'échelle nationale et le revenu disponible des ménages ou du ratio prix-location », explique Mme Warren. « Ces deux mesures sont peut-être en train de plafonner, mais il est peu probable qu'elles reculent avant que le prix des maisons et les ventes unitaires ne baissent de façon marquée. »
On peut également lire dans le rapport que l'offre risque d'être excédentaire sur certains segments de marché, notamment celui des appartements en copropriété qui est en pleine croissance dans plusieurs des grands centres canadiens, notamment à Toronto et à Vancouver. Les projets actuels d'immeubles de grande hauteur sont soutenus par la vigueur de la demande. Cependant, l'intensité actuelle de l'activité liée à la construction d'appartements en copropriété, combinée au nombre élevé d'unités invendues en perspective, accroît le risque qu'un ralentissement de la demande provoque une correction très importante des prix.
Études économiques Scotia propose à sa clientèle une analyse approfondie des facteurs qui façonnent les perspectives du Canada et de l'économie mondiale, notamment l'évolution macroéconomique, les tendances des marchés de change et des capitaux, le rendement des produits de base et de l'industrie ainsi que les enjeux relatifs aux politiques monétaires, fiscales et gouvernementales.
SOURCE : Banque Scotia
Adrienne Warren, Études économiques Scotia, 416-866-4315, [email protected]; ou Devinder Lamsar, Relations avec les médias, Banque Scotia, 416-933-1171, [email protected]
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