L'étendue des perturbations réfute la notion d'un pays riche en eau propre
OTTAWA, le 12 juin 2017 /CNW/ - La toute première évaluation nationale des ressources canadiennes en eau douce a permis de constater que les bassins versants de partout au pays subissent les impacts des activités humaines. Les résultats publiés aujourd'hui font ressortir la nécessité d'implanter un système national continu et standardisé de surveillance de l'eau douce, afin de permettre la prise de décisions fondées sur des preuves tangibles en ce qui a trait à cette précieuse ressource.
Les quatre années de recherche ayant mené aux Rapports sur les bassins versants, conduites par le Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada) afin d'en savoir plus sur cette ressource dont dépendent les communautés et les espèces, dévoilent d'importantes perturbations. Ces dernières sont engendrées par les barrages hydroélectriques, le ruissellement en milieu agricole, l'industrie des pâtes et papiers, la fragmentation du territoire, l'urbanisation, les incidents causés par les oléoducs, le développement pétrolier et gazier, et autres activités humaines.
Ces rapports révèlent aussi une carence significative en données pour les indicateurs de l'état de santé des cours d'eau, ce qui empêche une connaissance approfondie de l'impact des activités humaines sur nos bassins versants.
Dans un monde de plus en plus assoiffé, la pénurie d'eau douce est une préoccupation croissante. Malgré le fait que le Canada soit détenteur de 20 % des ressources mondiales en eau douce, les données sur sa santé ne sont ni collectées ni partagées à l'échelle nationale. Cette carence en données est un problème dans 15 des 25 bassins versants du pays, qui sont constitués de 167 sous-bassins versants.
Les données disponibles permettent de tirer les conclusions suivantes :
Ampleur du manque de données
À propos des rapports
Elizabeth Hendriks, vice-présidente Conservation de l'eau douce, WWF-Canada :
- Les changements climatiques affectent déjà chaque sous-bassin versant du Canada.
- La perte d'habitat causée par l'agriculture, l'urbanisation et l'industrie forestière est significative dans la majorité des sous-bassins versants.
- La pollution provenant du milieu agricole, du traitement des eaux usées, des activités minières, des fuites d'oléoducs, du développement pétrolier et gazier et d'autres activités est élevée ou très élevée dans plus d'un tiers des sous-bassins versants.
- Pour une majorité de sous-bassins versants, les données sur la qualité de l'eau ne sont pas collectées ou rendues disponibles. Pour les 67 sous-bassins versants pour lesquels des données sont disponibles, 42 ont qualité de l'eau faible ou très faible.
- La fragmentation est un élément perturbateur dans les bassins versants canadiens. Les données sur cet indicateur sont disponibles pour 142 des 167 sous-bassins versants. Parmis ceux-ci, 61 (sur 142) sont très ou très fortement fragmentés.
- Près des deux tiers (110/167) des sous-bassins versants manquent de données pour dresser un portrait général de base de la santé du bassin versant.
- Dans la plupart des cas, les lacunes concernent les poissons et invertébrés benthiques (mouches, vers aquatiques, escargots, sangsues et autres petits organismes qui constituent un lien important de la chaîne alimentaire aquatique).
- Seuls 11 sous-bassins versants sur 167 ont des données pour la totalité des 11 indicateurs de menaces et de l'état de santé.
- L'évaluation de l'état de santé mesure le débit et la qualité de l'eau, les invertébrés benthiques et les poissons. Ces indicateurs représentent des éléments-clés des écosystèmes d'eau douce communément contrôlés dans la plupart des provinces et territoires canadiens.
- L'évaluation des menaces mesure la pollution, la fragmentation et la perte d'habitats, l'usage excessif de l'eau, les espèces envahissantes, l'altération des débits et les changements climatiques. Ces indicateurs ont été sélectionnés en fonction de la documentation existante sur les menaces pesant sur les écosystèmes d'eau douce.
David Miller, président et chef de la direction, WWF-Canada :
« Les Canadiens devraient être alarmés d'apprendre que seuls 67 des 167 sous-bassins versants disposent de données sur la qualité de l'eau et que parmi ceux-ci, 42 n'obtiennent pas de bons résultats. L'analyse du WWF-Canada démontre que nous devons nous attarder sérieusement à la qualité de notre douce et que nous ne pouvons nous permettre de continuer ainsi avec une approche de surveillance à ce point fragmentée. Nous devons restaurer la santé des bassins versants où nous avons détecté des problèmes et assurer la mise en place d'un système pancanadien de surveillance de l'eau douce. Pour notre santé et celle de la nature, il est essentiel que nous ayons la capacité de prendre des décisions éclairées sur les façons dont nous utilisons et protégeons nos écosystèmes d'eau douce. »
SOMMET COURS D'EAU EN SANTÉ
Quoi : Le WWF-Canada dévoile les résultats des Rapports sur les bassins versants au Sommet Cours d'eau en santé. Les chefs de file de l'eau douce de partout au pays discuteront des enjeux principaux concernant l'eau douce et travailleront à la recherche de solutions
Quand : Lundi 12 juin 2017, de 8h30 à 17. Horaire détaillé du sommet ici.
Où : Hôtel Lord Elgin, 100 rue Elgin, Ottawa
À propos du WWF-Canada
Le WWF propose des solutions aux grands défis de conservation qui nous tiennent tous à cœur. Nous menons des projets dans des lieux uniques et de grande valeur environnementale afin que la nature, les espèces et les communautés puissent cohabiter en toute harmonie. wwf.ca/fr
SOURCE Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada)
Laurence Cayer-Desrosiers, Spécialiste communications, événements et relations avec la communauté, WWF-Canada, 514-394-1106, [email protected]
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