Les entreprises canadiennes ne sont pas prêtes pour les nouvelles normes et règles en matière d'information ESG English
Selon la publication Perspectives canadiennes 2024 sur les rapports ESG de PwC, très peu d'organisations affichent le degré de préparation que nécessite la Directive sur la publication d'informations en matière de durabilité par les entreprises (CSRD) et les autres exigences en matière d'information à fournir.
- Plus de quatre entreprises sur cinq (81 %) n'ont pas recours à des données financières quantifiables sur les changements climatiques.
- 73 % des entreprises n'expliquent pas entièrement comment elles analysent les enjeux ESG et les intègrent à leur stratégie à long terme.
- 62 % des entreprises ne font certifier aucun de leurs indicateurs ESG.
TORONTO, le 22 nov. 2023 /CNW/ - Les pressions exercées sur les entreprises canadiennes en ce qui concerne la communication d'informations sur la durabilité s'intensifient et se complexifient. En outre, aux termes de la nouvelle Directive sur la publication d'informations en matière de durabilité par les entreprises (Corporate Sustainability Reporting Directive, CSRD), les entreprises de l'Union européenne - et du reste du monde - doivent produire des rapports sur la durabilité et les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).
Les entreprises canadiennes sont nombreuses à ignorer que la CRSD s'applique à elles ou à ne pas connaître les obligations qu'elle leur impose. Celles qui ne se seront pas dûment préparées à respecter les nouvelles exigences réglementaires risquent non seulement des sanctions financières, mais aussi de voir leur réputation entachée.
Pour découvrir si les entreprises canadiennes sont prêtes à répondre aux normes ESG, PwC Canada a analysé les informations publiées par plus de 250 des plus grandes d'entre elles sur le plan de la capitalisation boursière et des revenus. Cette analyse exhaustive, qui en est à sa troisième année, portait sur la prise en compte de l'importance relative et sur la présence de stratégies, d'indicateurs, de cibles et d'autres facteurs dans les rapports ESG.
Les lacunes observées vont au-delà de simples risques liés à la conformité. Les entreprises qui ne répondent pas adéquatement aux questions de leurs clients et de leurs investisseurs sur la gestion des risques et des opportunités ESG et qui n'ont pas de données fiables pour appuyer leur version des faits s'exposent à une diminution de leur part de marché et des difficultés d'accès au financement.
Par exemple, bon nombre d'investisseurs souhaitent que les entreprises en disent davantage sur leurs risques climatiques et qu'elles réduisent les émissions générées par leurs activités (champs d'application 1 et 2) et leur chaîne d'approvisionnement (champ d'application 3). Fait encourageant, plus des trois quarts (78 %) des entreprises analysées communiquent leurs émissions des champs d'application 1 et 2. Cela dit, moins de la moitié (47 %) font de même avec leurs émissions du champ d'application 3, ce qu'exige pourtant le Conseil des normes internationales d'information sur la durabilité (ISSB).
« Les entreprises devront adopter une approche stratégique en ce qui concerne la publication d'informations sur la durabilité, depuis l'élaboration d'une stratégie d'information ESG globale jusqu'à la mise en place de contrôles et de processus clairs et solides pour faire le suivi de leurs activités. Cela leur permettra de produire des rapports fiables, conformes aux attentes des investisseurs, qui seront porteurs de valeur à long terme », explique Meghan Harris-Ngae, leader nationale, Conseils et stratégie ESG, PwC Canada.
Arrivée de nouvelles normes et obligations d'information. De nombreuses entreprises au pays devront bientôt produire des rapports pour se conformer à différentes normes ESG. Parmi ces normes, citons la CSRD qui impose aux entreprises appliquant les règles européennes pour la première fois de publier leur premier rapport au cours de leur exercice 2025. Il y a aussi les règles de production de rapport sur le climat de la Californie qui exigent la publication en 2026 de rapports sur les données de 2025.
De plus, le Conseil canadien des normes d'information sur la durabilité (CCNID) procède actuellement à l'examen du référentiel mondial de l'ISSB en vue de son utilisation au Canada, tandis que les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) se demandent si ces normes devraient être contraignantes et, le cas échéant, à quel moment elles devraient le devenir.
Notre analyse a révélé plusieurs lacunes que les entreprises canadiennes doivent combler pour se conformer aux nouvelles normes en matière de rapports ESG. Par exemple, l'ISSB exige que les entreprises présentent des données quantifiables sur la manière dont les risques et les opportunités liés à la durabilité affectent leur situation et leur performance financières actuelles et futures. Or, plus de quatre entreprises sur cinq (81 %) ne quantifient pas les risques climatiques en termes financiers dans leurs rapports.
Recommandations du Groupe de travail sur les informations financières liées à la nature (Taskforce on Nature-related Financial Disclosures, TNFD). La création du TNFD a donné lieu à de nouvelles normes de communication en matière de gestion des risques et d'informations à fournir relatives à la nature.
La conformité à ces normes est toutefois à l'état embryonnaire pour une grande partie des organisations canadiennes : seulement 6 % des entreprises analysées ont mentionné le TNFD dans leurs communications. De plus, seulement 7 % ont traité de l'incidence de leurs activités sur la nature, de leur dépendance à la nature et des risques et opportunités liés à la nature.
« La production d'information ESG fiable prend du temps. L'entreprise doit déterminer les questions à aborder dans son rapport, recueillir et analyser les bonnes données et instaurer des processus et des contrôles en vue de la certification. Les investisseurs et les autorités de réglementation s'attendent à ce que les entreprises agissent dès maintenant », ajoute Scott Morrison, associé, Rapports et certification ESG, PwC Canada
Les recommandations du TNFD s'articulent autour des quatre piliers définis par le Groupe de travail sur l'information financière relative aux changements climatiques (Task Force on Climate-related Financial Disclosures, TCFD) : la gouvernance, la stratégie, la gestion des risques et les indicateurs et objectifs. Parmi les entreprises analysées, 38 % ne mentionnent pas le TCFD ou ne s'appuient que très sommairement sur ces piliers.
Il reste encore fort à faire pour que les entreprises puissent communiquer leurs risques climatiques avec crédibilité et exhaustivité.
L'avenir de la communication des enjeux ESG. La communication d'informations sur les enjeux ESG doit s'appuyer sur une stratégie intégrée axée à la fois sur l'entreprise et sur le développement durable. L'entreprise qui communique efficacement avec ses parties prenantes est à même de mettre le doigt sur ses principaux risques et opportunités. Sans une telle stratégie de communication, l'entreprise peut diluer la valeur de ses initiatives et de ses rapports ESG en publiant des informations inutilement longues et non ciblées.
Cependant, lorsque cette communication est bien faite, l'entreprise peut prendre des décisions plus éclairées et bénéficier d'un avantage stratégique au chapitre du rendement opérationnel et de la valeur à long terme.
Dans sa publication Perspectives sur les rapports ESG, PwC Canada examine en profondeur le degré de maturité des rapports ESG au Canada. Elle présente une analyse exhaustive de la qualité des rapports ESG de plus de 250 des plus grandes entreprises au Canada sur le plan de la capitalisation boursière et des revenus. S'appuyant exclusivement sur des données accessibles au public, l'équipe de recherche a appliqué le cadre exclusif (Building Public Trust Insights) de PwC, qui tient compte des principaux référentiels dans le domaine de la durabilité. Ce cadre s'appuie sur plus de 50 questions pour évaluer des éléments comme la stratégie, l'importance relative, les indicateurs de performance, la certification et d'autres composantes clés des rapports ESG.
Chez PwC, notre mission est de donner confiance au public et de résoudre des problèmes importants. Plus de 9 000 associés et employés, répartis dans l'ensemble du pays, se consacrent à offrir des services de qualité en certification, en fiscalité, en conseils et en transactions. PwC s'entend du cabinet canadien, et quelquefois du réseau mondial de PwC, chaque société étant une entité distincte sur le plan juridique. Pour obtenir de plus amples renseignements, visitez notre site Web à l'adresse www.pwc.com/structure. Pour en savoir plus, veuillez nous rendre visite à : http://www.pwc.com/ca/fr.
SOURCE PwC Management Services LP
Anuja Kale-Agarwal, Directrice principale nationale et chef des communications, PwC Canada, [email protected]
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