Les experts en nutrition se réunissent pour discuter de la nouvelle recherche sur la malnutrition des patients English
Le Groupe de travail canadien sur la malnutrition souligne un problème de santé publique non reconnu dans nos hôpitaux canadiens
VANCOUVER, le 24 mai 2012 /CNW/ - Aujourd'hui et demain, lors de l'Assemblée annuelle de la Société canadienne de nutrition à Vancouver, le Groupe de travail canadien sur la malnutrition (GTCM) présente les résultats préliminaires de l'Étude sur les soins nutritionnels dans les hôpitaux canadiens, qui démontre qu'en milieu hospitalier, la malnutrition est très répandue et que l'état nutritionnel peut se détériorer chez de nombreux patients, ce qui peut influer sur les résultats cliniques. Les soins nutritionnels doivent être améliorés afin de favoriser le processus de rétablissement. Le Groupe de travail est composé de professionnels et de chercheurs de la santé préoccupés, qui cherchent à résoudre les problèmes de malnutrition dans les hôpitaux canadiens.
Le GTCM vise l'atteinte d'un état nutritionnel optimal chez les patients adultes et pédiatriques dans les hôpitaux, ainsi que les personnes âgées vivant dans la communauté et les établissements de soins de longue durée (SLD), par l'élaboration et la promotion de processus de soins nutritionnels valables dans le cadre de soins cliniques standard. La malnutrition est un problème largement répandu au pays qui exige l'attention du public, et ce dans le but de combler les lacunes entre la recherche et la pratique dans les domaines de la prévention, de la détection et du traitement de la malnutrition chez les Canadiens par un continuum de soins.
Des études antérieures confirment que la nutrition optimale pose un problème important au Canada.
« Le GTCM effectue actuellement une nouvelle étude pour évaluer la question de la malnutrition et des soins nutritionnels dans les hôpitaux canadiens à l'échelle du pays. Il s'agit d'une étude importante, étant donné que le rétablissement du patient dépend non seulement du traitement particulier de sa maladie, mais aussi d'une bonne nutrition. Malheureusement, le rôle des soins nutritionnels est souvent ignoré dans notre système de soins de santé », explique Dre Johane Allard, professeure de médecine à l'Université de Toronto et co-présidente du GTCM.
Cette nouvelle étude, l'Étude sur les soins nutritionnels dans les hôpitaux canadiens, aura lieu dans des centres partout au pays afin d'évaluer l'état nutritionnel et la prévalence de la malnutrition, d'évaluer la pratique des soins nutritionnels, de repérer des outils permettant d'améliorer la situation, ainsi que de décrire l'incidence physique, psychologique et économique de la malnutrition et des mauvais soins nutritionnels.
Selon les résultats préliminaires, la prévalence de la malnutrition est d'environ 40 pour cent dans nos hôpitaux canadiens, les patients souffrant de malnutrition grave étant plus âgés et présentant davantage de maladies concomitantes. Les résultats laissent également entendre que l'état nutritionnel se détériore chez certains patients à l'hôpital et que la mortalité est plus élevée chez les patients souffrant de malnutrition. Un bon état nutritionnel à l'admission permet de prédire une courte durée d'hospitalisation, tout comme le fait de consommer plus de 50 pour cent des repas fournis et d'être âgé de moins de 60 ans. Cela indique que nous devons déployer plus d'efforts pour maintenir et améliorer l'état nutritionnel et l'apport alimentaire chez les patients hospitalisés pour accélérer leur rétablissement.
Fait important ressorti de cette étude, les médecins n'évaluent pas toujours l'état nutritionnel des patients à l'admission et lors de leur congé de l'hôpital, et même si la plupart des patients étaient satisfaits de la qualité des aliments, la moitié d'entre eux consommaient moins de 50 pour cent de leurs repas pour diverses raisons. Un sondage de satisfaction des patients, qui faisait partie de l'étude, a fait ressortir que les patients ont de la difficulté avec la taille des portions servies, n'arrivent pas à atteindre leurs plateaux-repas ni à ouvrir les emballages, et sautent des repas pour subir des interventions médicales.
RÉSULTATS PRÉLIMINAIRES DE L'ÉTUDE CONCERNANT LA SATISFACTION DES PATIENTS
- Le taux de participation était de 90,6 % (n = 290 lorsque la totalité ou une partie du sondage a été effectuée); l'âge moyen des répondants était de 62 ans et 46 % étaient de sexe féminin.
- La majorité des répondants étaient satisfaits du goût (75 %), de l'odeur (82 %), de la température (85 %) et de l'apparence (86 %) des aliments.
- Plus de la moitié (52 %) des patients ont été dérangés (odeurs, bruit, activité), et 53 % ont été interrompus au moins une fois durant leur repas, alors que 36 % d'entre eux ont manqué au moins un repas en raison de procédures médicales.
- Des difficultés ont été rapportées avec ce qui suit : mauvaise position pour manger (28 %), difficulté à couper les aliments (19 %), difficulté à atteindre les plateaux-repas (19 %) ou à ouvrir les emballages (34 %).
Le Groupe de travail continuera de mettre la dernière main à l'étude afin de recueillir des renseignements importants qui permettront d'améliorer la situation de malnutrition pour d'innombrables patients canadiens. La collecte des données a débuté en août 2010, et l'on prévoit achever l'étude vers la fin de l'automne 2012.
« Bien que le problème soit endémique, nous allons dans la bonne direction pour comprendre comment nous pouvons améliorer les pratiques de nutrition chez les patients canadiens et changer considérablement l'avenir de leur bien-être », explique Dre Allard.
L'Assemblée annuelle de la Société canadienne de nutrition se poursuit jusqu'au 26 mai à Vancouver et abordera d'autres questions liées à la nutrition au pays. Pour plus d'information sur le Groupe de travail, visitez www.nutritioncareincanada.ca.
Sylvie Lafrance
beSpeak Communications
514 472-0372
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