Les exportateurs canadiens au point mort pour ne pas avoir profité des marchés émergents : CIBC English
L'expérience chinoise montre aux sociétés canadiennes qu'elles peuvent être concurrentielles et faire des gains
TORONTO, le 16 avril 2013 /CNW/ - Les exportateurs canadiens ont démontré qu'ils peuvent rivaliser et faire des gains sur le marché chinois fortement concurrentiel, mais trop peu de sociétés tirent parti des possibilités offertes ailleurs dans le vaste marché émergeant, ce qui limite la capacité de croissance de l'économie, selon un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC inc.
Selon le rapport, malgré le fait que le Canada est signataire de neuf accords de libre-échange outre celui avec les États-Unis, nous avons largement échoué à pénétrer un marché mondial qui a connu une croissance de quelque 70 % depuis 2002.
« Le volume des exportations canadiennes est au même niveau qu'il y a dix ans », a déclaré Benjamin Tal, économiste en chef adjoint à la Banque CIBC et co-auteur du rapport avec Andrew Grantham, économiste à la Banque CIBC. « Peu importe l'angle sous lequel on l'observe, ce fut une décennie perdue en ce qui concerne les exportations canadiennes. La seule lueur d'espoir réside dans le marché chinois fortement concurrentiel. »
« Bien que la part qu'occupe le Canada dans les importations chinoises demeure à un peu plus de un pour cent, elle a au moins commencé à grimper depuis dix ans. En comparaison, la plupart des pays industrialisés ont vu leur part chuter parmi les importations de la Chine durant la même période. Par ailleurs, ce n'est pas dû au pétrole, car le pétrole représente seulement une petite proportion des expéditions canadiennes vers la Chine. »
M. Tal souligne que les sociétés canadiennes ont eu un solide rendement par rapport à leurs voisins du sud. Parmi les 15 plus importants exportateurs canadiens vers la Chine, dix font face à une concurrence provenant des États-Unis. « Cependant, même avec le renforcement du dollar canadien, c'est un combat que certains secteurs remportent. Les améliorations des parts de marché dans des domaines comme le pétrole, les graines, les grains et les fruits, ainsi que la pâte et les aéronefs, témoignent de ce fait. »
Il affirme également que les exportateurs canadiens tiennent bon contre les fabricants chinois qui veulent étendre leurs exportations aux principaux partenaires commerciaux du Canada.
Ce succès démontre que le Canada peut et devrait rivaliser dans d'autres marchés émergents selon M. Tal. Celui-ci souligne que le Canada a connu un certain succès dans la diversification. La part des exportations canadiennes destinées ailleurs qu'aux États-Unis est passée de 13 % au début de la décennie à 25 % aujourd'hui. Cependant, nous sommes coincés à 25 % depuis plus de quatre ans. D'ailleurs, presque toute l'amélioration provenait de deux sources : le Royaume-Uni et les pays en développement.
« Si on observe étroitement le flux des échanges commerciaux vers le Royaume-Uni, on constate que ce gain est pratiquement complètement attribuable à la hausse de 300 % du prix de l'or (histoire de diversification difficilement inspirante). Donc, il nous reste les pays en développement comme principale source de diversification des exportations canadiennes au cours de la dernière décennie. Cette histoire de diversification est également très concentrée et le devient encore plus.
« Depuis 2003, la Chine compte pour plus de la moitié de la croissance des exportations vers les marchés en développement. Cependant, au cours des cinq dernières années, elle a été à l'origine de la totalité de la croissance. De toutes nos exportations vers les marchés émergents, les parts allant vers tous les autres pays en développement (à l'exception de la petite Bulgarie) ont diminué. Ainsi, malgré l'intensification des efforts, la diversification des exportations canadiennes perd de son dynamisme. En fait, en glissement annuel, nos exportations vers les destinations autres que les États-Unis sont actuellement en chute. »
Les auteurs du rapport soulignent que cette dépendance excessive à la Chine représente également un risque, car la croissance y connaît un ralentissement et les autorités chinoises commencent à orienter davantage leur économie vers la consommation intérieure. Cela nécessitera une offre de produits différente à laquelle les sociétés canadiennes peuvent ne pas être en mesure de répondre. Au même moment, la concurrence devient « vive et en croissance rapide » alors que de plus en plus de sociétés cherchent à répondre aux besoins d'un groupe de consommateurs en croissance.
Alors que de nombreux analystes ont associé le glissement des exportations canadiennes à la forte hausse du dollar canadien, M. Tal affirme que cet argument est trop simple.
« Un simple coup d'œil laisse croire qu'une appréciation de 35 % de la valeur du huard de 2000 à 2007 a en effet contribué à ralentir l'expansion des exportations. Cependant, malgré cette forte appréciation, les exportations réussissent à afficher une hausse d'un peu plus de 1,5 % par année. »
M. Tal et M. Grantham ont réalisé une analyse sectorielle détaillée sur l'impact qu'a eu la hausse du dollar canadien sur le secteur de la fabrication au Canada et n'ont trouvé aucune corrélation directe entre la valeur du huard et la performance économique.
Bien que certains secteurs très vulnérables, comme la fabrication du papier et les meubles, aient connu de mauvais résultats, d'autres secteurs également vulnérables, comme la machinerie et l'équipement électrique, en ont connu de très bons. Il a également constaté ce fait à l'autre extrémité du spectre, où des secteurs qui ne dépendent pas d'un dollar faible, comme le textile et la fabrication de substances chimiques, ont perdu des parts de marché.
« La question clé est dans quelle mesure les exportateurs canadiens s'adaptent-ils rapidement pour inverser la tendance [à la baisse] », a déclaré M. Tal. « Ce que l'expérience en Chine démontre toutefois, c'est que les sociétés canadiennes peuvent rivaliser et réussir dans tous les marchés en développement. Cela devrait les inciter à élargir leurs horizons vers d'autres marchés en croissance au cours de la prochaine décennie. »
Vous pouvez consulter le rapport intégral de Marchés mondiaux CIBC à : http://research.cibcwm.com/economic_public/download/if_2013-0416.pdf
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SOURCE : Marchés Mondiaux CIBC
Benjamin Tal, économiste en chef adjoint, Marchés mondiaux CIBC inc., 416 956-3698, [email protected] ou Kevin Dove, chef, Communications externes, 416 980-8835, [email protected].
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