Les exportations canadiennes à la traîne de la reprise américaine : Marchés
mondiaux CIBC
Le lien traditionnel est affaibli par la vigueur du huard et les pressions que subissent les ménages américains
TORONTO, le 8 déc. /CNW/ - Le lien entre les exportations canadiennes et la croissance de l'économie américaine fléchit sous le poids d'un huard vigoureux et d'une production axée plus vers les ménages américains surchargés que vers les marchés émergents, souligne un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC.
Alors que « les exportations trimestrielles des États-Unis ont regagné presque tout le terrain perdu pendant la récession », les exportations réelles du Canada demeurent 15 % inférieures à leur sommet d'avant récession, indique Avery Shenfeld, économiste en chef, Banque CIBC, dans le dernier rapport Global Position Strategies.
« Le sous-rendement [du Canada] remonte directement au début de la présente reprise », affirme M. Shenfeld, citant l'indice de l'activité aux États-Unis de la Banque du Canada, mesure combinée du rendement économique américain qui possède traditionnellement un lien avec les exportations canadiennes. Récemment toutefois, tous deux ont divergé, révélant que les exportations canadiennes « n'atteignent pas le niveau de leur lien historique » avec la croissance américaine.
Les reprises divergentes reflètent différents axes d'exportation au nord et au sud de la frontière, souligne le rapport. Des pays comme la Chine, le Brésil et l'Inde « consomment un grand nombre de machinerie, d'aéronefs, de véhicules et autres marchandises des États-Unis. Par conséquent, les exportations [des États-Unis] vers les marchés émergents dépassent constamment les expéditions américaines vers leurs partenaires commerciaux industrialisés comme le Canada, l'Europe et le Japon. Les dépenses en immobilisations des entreprises américaines pour répondre à ces besoins ont également bondi. »
Alors que la demande des pays outremer fait grimper les prix des ressources canadiennes, la « part [du pays] dans les marchés émergents demeure modeste par rapport à ses exportations vers les États-Unis », a expliqué M. Shenfeld. En raison de la faiblesse des mises en chantier domiciliaires et des ventes d'automobiles (moteurs traditionnels des exportations canadiennes vers les États-Unis) qui persiste aux États-Unis, M. Shenfeld croit que les « exportateurs canadiens devront mieux s'intégrer aux chaînes d'approvisionnement américaines en ce qui concerne les biens destinés aux marchés émergents, dont la demande croît le plus rapidement. »
Jusqu'à maintenant, la reprise du Canada a été stimulée par le marché domiciliaire financé par des emprunts, la consommation et les dépenses gouvernementales. Étant donné que la réduction du déficit devrait commencer en 2011, ce qui aura une incidence négative sur les dépenses du gouvernement, une amélioration du rendement des exportations canadiennes et des investissements des entreprises représenteraient un apport bienvenu aux facteurs de croissance du Canada, souligne M. Shenfeld. Toutefois, « ce sera un exercice très délicat d'élaborer une politique visant à lancer l'économie sur cette voie ».
On pourrait hausser les taux d'intérêt pour empêcher les ménages d'accumuler trop de dettes, mais des taux trop élevés par rapport à ceux des États-Unis pourraient propulser le dollar canadien vers de nouveaux sommets. Étant donné que le taux de change « nuit déjà aux exportations comme moteur de croissance », la Banque du Canada doit agir avec précaution, de peur d'ériger un obstacle encore plus grand face aux sociétés qui tentent de concurrencer sur le marché américain, a déclaré M. Shenfeld.
« La Banque du Canada devra donc adopter une démarche très graduelle pour hausser les taux d'intérêt, démarche destinée à empêcher une hausse soudaine du huard nuisant au commerce. Les taux pourraient ainsi demeurer stables jusqu'au milieu de 2011 et ne devraient pas grimper de plus de 2 % avant que la [Réserve fédérale américaine] amorce ses propres hausses.
Dans son rapport, M. Shenfeld hausse de 0,5 % ses prévisions de 2011 en ce qui concerne les États-Unis, les plaçant maintenant à 2,4 %, à la lumière du programme de réduction d'impôts prévu du gouvernement américain, mais également en raison des rendements des obligations qui devraient connaître une certaine hausse. Il a également revu à la hausse ses prévisions de 2011 pour le PIB du Canada, le faisant passer de 1,9 % à 2,2 %, lequel profitera du courant ascendant provoqué par la réduction du frein budgétaire aux États-Unis.
Vous pouvez consulter la version intégrale de ce rapport de Marchés mondiaux CIBC à l'adresse : http://research.cibcwm.com/economic_public/download/gps_dec10.pdf.
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Renseignements:
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec Avery Shenfeld, économiste en chef, au 416 594-7356, [email protected], ou avec Tom Wallis, Communications et affaires publiques, au 416 980-4048, [email protected]
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