Les femmes cadres au Canada signalent de sérieux obstacles à leur progression dans l’entreprise : une nouvelle étude de Randstad Canada English
L'image personnelle, la gestion travail famille et le sexe du superviseur jouent un rôle déterminant dans l'avancement professionnel des femmes
TORONTO, le 15 oct. 2013 /CNW Telbec/ - On a beaucoup discuté des progrès dans l'environnement de travail au Canada grâce auxquels les femmes auraient brisé le « plafond de verre » dans les emplois qu'elles occupaient. Récemment encore, une étude réalisée par Ipsos-Reid auprès de 501 femmes d'affaires influentes, à la demande de Randstad Canada, montre que les freins à l'avancement des femmes au travail ne peuvent être aisément détachés d'autres facteurs contributifs que pourraient contrer les politiques des entreprises ou des règles propres aux milieux de travail. Ces facteurs comprennent notamment la perception générale et généralisée des femmes au travail ainsi que les relations multidimensionnelles entre hommes et femmes dans l'entreprise.
L'image joue un rôle important
Lorsqu'on leur demande si l'image personnelle, incluant notamment l'apparence physique, peut avoir un rôle à jouer quant à la progression de leur carrière, 90% des répondantes croient en effet qu'il s'agit d'un facteur susceptible d'influencer grandement leur avancement professionnel, alors que seulement 37% croient que l'image contribue de façon notable à la progression de carrière d'un homme.
« C'est un sujet sensible, mais qui suscite des divergences d'opinions chez les femmes de plus de 55 ans et celles de moins de 35 ans, ce qui donne à penser que les choses évoluent », affirme Gina Ibghy, chef des Ressources humaines à Randstad Canada. Alors que 55% des travailleuses plus expérimentées croient que l'image personnelle favorise la progression de la carrière des femmes, cette opinion n'est partagée que par 42% des plus jeunes. En fait, 33% des travailleuses de moins de 35 ans croient que l'image n'exerce aucun poids à cet égard.
L'étude se penche sur d'autres questions controversées. Ainsi, on a demandé aux femmes gestionnaires si la progression de leur carrière peut être influencée par le sexe de leur superviseur. Les résultats suggèrent des opinions divergentes : la moitié des répondantes croit que le sexe du superviseur n'a pas de lien avec les chances d'une femme d'obtenir un poste de direction et l'autre moitié pense le contraire. Fait intéressant, les répondantes qui croient à l'influence du sexe du superviseur croient aussi qu'une femme risque davantage de freiner sa progression dans l'entreprise qu'un homme.
« Ces résultats peuvent surprendre, car on a généralement l'impression que les femmes s'entraident dans le milieu de travail. De plus, l'étude révèle que les femmes accordent beaucoup d'importance aux programmes de mentorat et de parrainage », s'étonne madame Ibghy.
Les femmes sont-elles de meilleurs leaders?
L'étude soulève également une question intéressante : les femmes font-elles de meilleurs leaders que les hommes? Quelque 65% des répondantes pensent que les femmes font de meilleurs leaders, citant à l'appui de leur opinion les aptitudes à la communication, l'empathie, les habiletés organisationnelles et la flexibilité. Mais 77% croient aussi que les femmes doivent travailler plus fort et consacrer plus d'heures au travail que leurs homologues masculins pour accéder à ces postes supérieurs.
Les femmes doivent aussi composer avec d'autres défis, tels la conciliation travail famille. Trois femmes sur cinq affirment que l'équilibre entre le travail et la famille constitue le principal défi à relever (62% l'affirment, soit une augmentation de 2% sur les données de l'an dernier). Lorsqu'on demande aux femmes si les entreprises tiennent compte de leurs obligations familiales, près de 50% d'entre elles affirment que les entreprises s'accommodent mal des absences dues aux obligations personnelles de leurs employées, ce qui handicaperait leur progression de carrière. Ces femmes mentionnent aussi la prise éventuelle d'un congé de maternité pour illustrer la situation, et 24 % des répondantes disent que la prise effective d'un tel congé a entravé leur promotion dans l'entreprise.
« Il existe des écarts significatifs au sein des entreprises canadiennes sur la manière dont on traite les femmes; il ne s'agit pas que de questions liées simplement à la rémunération ou encore à l'accessibilité à un poste prestigieux. On doit tenir compte du jeu complexe de décisions d'affaires cruciales plus difficilement mesurables et néanmoins critiques quant à l'avancement ou au surplace des femmes dans l'entreprise », déclare madame Ibghy. « Nous avons réalisé cette étude et mis sur pied la campagne Femmes leaders au cœur des affaires pour modifier ce tableau d'ensemble. En reconnaissant que de tels enjeux posent encore problème aujourd'hui, nous visions à amorcer un changement bénéfique aux femmes dans les milieux de travail au Canada. »
Randstad Canada lançait récemment la seconde édition de son programme Femmes leaders au cœur des affaires, et présente cette année le Prix Femme leader, pour honorer les femmes qui se sont démarquées dans leur organisation et dans leur communauté. Nos concitoyens peuvent ainsi participer à cette activité de reconnaissance en racontant l'histoire de femmes d'entreprise qu'ils tiennent en haute estime à www.femmesleaders.ca
« Il ne fait aucun doute que les femmes exercent un fort leadership dans l'entreprise. Nous voulons que les dirigeants d'entreprise, les employés et tous les Canadiens discutent ouvertement des stéréotypes qui existent encore dans les milieux de travail et qui font des obstacles à l'accès des femmes aspirant à des postes de direction », ajoute Gina Ibghy.
Quels sont les facteurs qui favorisent l'accès des femmes aux postes de haute direction? Selon l'étude, ce sont les dirigeantes elles-mêmes, quand elles réclament l'égalité des chances au travail, qui constituent le levier principal pour modifier les politiques d'entreprises et favoriser l'accès des femmes aux postes de direction.
Voici quelques autres faits saillants de l'étude :
- Les femmes continuent de voir une disparité importante entre les hommes et les femmes quant aux salaires (78%), aux promotions (72%), aux projets de qualité et aux tâches plus intéressantes qui leur sont confiés (70%), à la possibilité de participer au processus décisionnel (67%, aux occasions de voyages pour affaires (57%).
- 60% des répondantes croient que des conditions de travail plus souples favoriseraient l'accessibilité des femmes aux postes de haute direction. On observe un léger déclin par rapport aux résultats enregistrés l'an dernier.
- Les répondantes accordent de plus en plus d'importance cette année aux programmes de formation et de développement conçus pour les femmes, une hausse de 7% par rapport à l'an passé.
- Le pourcentage de femmes qui ont bénéficié d'un mentor est demeuré inchangé depuis 2012 (6%), malgré une légère baisse au Québec. Une femme sur cinq en Ontario et en Colombie-Britannique a reçu le soutien d'un mentor.
- Comme en 2012, 52% des répondantes s'attendent à voir davantage de femmes occuper des postes de gestion. Au Québec, les répondantes se montrent plus optimistes que l'an dernier (soit une augmentation de 6%). Par ailleurs, les jeunes femmes (de 34 ans et moins) sont légèrement plus optimistes que les femmes de 35 ans et plus.
- 65% des répondantes croient que des efforts importants ont été déployés pour encourager une meilleure représentation des femmes dans des secteurs non traditionnels comme l'industrie pétrolière, la construction, les technologies de l'information. On note toutefois quelques différences sur le plan régional : 72% des répondantes en Ontario partagent cet avis, contre 56% au Québec.
Les résultats complets de l'étude sont disponibles en ligne ici : www.femmesleaders.ca
Méthodologie
Ces conclusions sont tirées d'un sondage Ipsos-Reid mené du 9 au 13 août 2013 pour le compte de Randstad Canada. Un échantillon de 501 femmes occupant un poste de direction ou de cadre dans leur entreprise ont été interviewées en ligne. Les personnes qui ne répondaient pas aux critères de gestion furent exclues. La pondération fut donc utilisée afin d'équilibrer la composition géographique en fonction des données de recensement et pour fournir des résultats permettant d'estimer un échantillon universel. La précision des sondages Ipsos en ligne est mesurée à l'aide d'un intervalle de crédibilité. Le sondage est précis à plus ou moins 4,5 points de pourcentage si toutes les Canadiennes dans des postes de direction avaient participé au sondage. Toutes les enquêtes par sondage et les études sont sous réserve d'autres sources d'erreurs, y compris mais sans se limiter aux erreurs de champs d'observation et aux erreurs de mesure.
À propos de Randstad Canada
Randstad Canada est le chef de file canadien en placement de personnel, recrutement et solutions RH. Seule entreprise de dotation en personnel entièrement intégrée au pays, nous comprenons les besoins des employeurs et des chercheurs d'emploi de tous niveaux et de toutes industries. Grâce à une fine connaissance des marchés locaux et des tendances en emploi et à notre réseau global d'experts, nous façonnons le monde du travail canadien. Visitez randstad.ca
SOURCE : Randstad Canada
James Rubec
Marie-Noelle Morency
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