Les hommes encore les grands gagnants du partage des tâches domestiques
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Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS)09 oct, 2014, 03:00 ET
MONTRÉAL, le 9 oct. 2014 /CNW Telbec/ - Alors que plusieurs commentateurs plastronnent dans l'espace public que l'égalité entre les hommes et les femmes est atteinte, une note de l'Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS) publiée aujourd'hui vient dresser un portrait peu reluisant du partage des tâches dans les ménages. Les résultats sont sans équivoque : encore aujourd'hui, les femmes assument une plus grande part des tâches domestiques.
Bien que du progrès ait été accompli, le partage des tâches domestiques reste inéquitable au Canada. «Quand on se compare aux pays de l'OCDE, le Canada fait effectivement meilleure figure. Mais c'est malheureusement seulement parce que le partage dans certains autres pays comme l'Inde ou la Corée est complètement déséquilibré. Reste qu'ici, la femme assumera quotidiennement en moyenne une heure et demie de plus de travail domestique que l'homme, l'inégalité est une réalité vécue au quotidien», expose Julia Posca, chercheure à l'IRIS et co-auteure de la note.
C'est quand on se penche sur les différentes situations familiales que l'inégalité est d'autant plus frappante. «Lorsque la femme est au travail à temps plein et que l'homme reste à la maison, chacun.e assumera environ quinze heures de travail domestique hebdomadairement. Or, lorsque c'est l'inverse, la femme sans emploi et l'homme le seul soutien financier, la femme s'occupera de quinze heures de plus que l'homme à chaque semaine. Le déséquilibre est flagrant», constate la chercheure.
Les résultats de la note socio-économique démontrent également que sur le plan de la conciliation travail-famille, les femmes sont davantage enclines à faire des sacrifices. «Systématiquement, les femmes sont plus prêtes à diminuer leurs revenus en acceptant de travailler à temps partiel ou s'absenter du travail pour des raisons familiales», affirme Mme Posca.
On constate aussi que, lorsque les ménages sous-traitent les tâches domestiques, ce sont principalement des femmes immigrantes qui se font engager, moyennant un salaire bas et des conditions difficiles. «À travers le programme des aides familiales résidentes (PARF), les inégalités entre les hommes et les femmes ne sont que transférées vers des femmes en situation encore plus précaire, ne pouvant souvent changer d'employeur sans perdre leur statut», déplore Julia Posca.
Tâches domestiques : encore loin d'un partage équitable est disponible gratuitement sur : www.iris-recherche.qc.ca.
SOURCE : Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS)
Gabrielle Brais Harvey, responsable aux communications, 438-862-6662
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