Les hôpitaux canadiens visent la réduction des taux de mortalité, mais les
infections graves posent toujours un défi
Le RNMH incite à mettre l'accent sur la sepsie, un sujet qui préoccupe les hôpitaux canadiens
Cette année, les ratios normalisés de mortalité hospitalière (RNMH) des hôpitaux canadiens, rendus publics par l'Institut canadien d'information sur la santé (ICIS), sont axés sur les taux de sepsie à l'hôpital. Diffusé publiquement pour la première fois par l'ICIS en 2007, le RNMH est une mesure de la qualité des soins qui permet aux hôpitaux canadiens d'évaluer les taux de mortalité au fil du temps et de trouver des possibilités d'amélioration.
Ainsi, en étudiant les données sur le RNMH des cinq dernières années, nombre d'hôpitaux ont convenu que la sepsie était une cause de décès qui demandait une attention particulière.
"On sait que les hôpitaux ne parviendront jamais à des taux de mortalité nuls, mais pour beaucoup d'entre eux, la réduction du taux de mortalité est devenue une priorité", déclare Mme Indra Pulcins, directrice des indicateurs et de la mesure du rendement à l'ICIS. "En effet, les RNMH semblent baisser de façon générale au
La sepsie, cette réponse de l'organisme à une infection, peut s'aggraver au point d'exiger des soins médicaux urgents. Si elle devient sévère, elle peut provoquer des dommages graves aux tissus, la défaillance d'organes ou le décès. La sepsie peut être occasionnée par de nombreuses infections bactériennes, fongiques ou virales qui se répandent dans le sang. Même si la sepsie peut être consécutive à des infections bénignes, en particulier la grippe ou une infection urinaire, elle tend à se manifester davantage chez les personnes souffrant de blessures graves, dont le système immunitaire est extrêmement affaibli et qui présentent des lésions ouvertes ou exposées résultant de la présence de cathéters.
Les taux de mortalité des patients atteints de sepsie sont le triple de ceux des patients victimes d'une crise cardiaque
Chaque jour, à travers le monde, près de 1 400 personnes meurent de la sepsie. Au
"La sepsie peut être très difficile à détecter. Toutefois, des études ont mis en évidence divers facteurs pouvant contribuer à réduire la mortalité liée à la sepsie, notamment la détection et le traitement précoces", indique le Dr
On apprend également de l'étude de l'ICIS que les patients atteints de sepsie courent un plus grand risque de décéder s'ils sont âgés, s'ils présentent des comorbidités et s'ils sont de sexe féminin.
En 2008-2009, presque le quart (23,6 %) de tous les patients atteints de sepsie ont reçu un diagnostic de sepsie après leur admission à l'hôpital. Or, selon les données de l'ICIS, 56 % de ces patients couraient un plus grand risque de décès que les patients chez qui la sepsie a été diagnostiquée avant l'admission.
La sepsie occasionne des séjours prolongés à l'hôpital
En général, les patients qui ont reçu un diagnostic de sepsie nécessitent un traitement plus agressif et utilisent, au bout du compte, davantage de ressources hospitalières que les autres patients. La durée médiane du séjour d'un patient atteint de sepsie admis en soins de courte durée excède de neuf jours celle d'un patient typique admis en raison d'autres affections. Environ la moitié (45,1 %) de tous les patients atteints de sepsie sont admis aux soins intensifs durant leur séjour.
Le combat contre la sepsie et les intervenants de première ligne
Grâce aux campagnes Surviving Sepsis Campaign et Des soins de santé plus sécuritaires maintenant! - deux initiatives sur la sécurité des patients qui visent à limiter les effets indésirables et les décès évitables - la mortalité liée à la sepsie peut être réduite. Ayant pris conscience des forts taux de mortalité associés à la sepsie, les hôpitaux ont pu concentrer leurs efforts sur le contrôle de la maladie et utiliser le RNMH pour suivre leurs progrès au fil du temps.
Le Southlake Regional Health Centre de Newmarket en Ontario est un de ces hôpitaux où les premiers résultats du RNMH ont poussé le personnel à se pencher de plus près sur le problème de la sepsie. Dès lors, même si ses taux de mortalité liée à la sepsie étaient inférieurs à la moyenne nationale, l'établissement a voulu savoir si les taux de décès liés à d'autres diagnostics, ceux-là supérieurs à la moyenne, pouvaient aussi être attribués à la sepsie. L'établissement a donc procédé à l'examen de tous les cas de sepsie, confirmant ainsi l'existence probable d'un retard dans la détection du syndrome, car les protocoles en place à l'échelle de l'hôpital n'étaient pas uniformes.
Un groupe de travail a donc été formé afin d'adopter les meilleures pratiques connues et ébaucher des directives normalisées pour la détection et le traitement précoces dans les services et en salle d'urgence. De plus, l'hôpital a fait appel à son équipe d'intervention rapide, qui est un prolongement de son unité des soins intensifs. Les infirmières ont été formées pour reconnaître très rapidement la sepsie et ont reçu comme instruction d'appeler l'équipe si l'état d'un patient était jugé grave. Depuis, les cas qui se manifestent dans le service sont détectés plus vite et le traitement est amorcé plus tôt, entraînant la réduction du nombre d'admissions aux soins intensifs de même que du RNMH de l'hôpital.
"Le RNMH a constitué le point de départ crucial de l'analyse de nos taux de mortalité", commente
Les résultats du RNMH de cette année
Le rapport sur le RNMH de cette année comprend les résultats sur cinq ans (de 2004-2005 à 2008-2009) de 75 hôpitaux et de 38 régions sanitaires de partout au
"L'un des objectifs principaux du RNMH est de fournir aux hôpitaux un outil qui révèle les tendances relatives à la mortalité. Cette information peut aider les hôpitaux à suivre les changements au fil du temps et à déterminer les stratégies les plus efficaces pour réduire les taux de mortalité", explique le Dr
Renseignements: Christina Lawand, Tél.: (613) 694-6310, Cell.: (613) 299-5695, [email protected]
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