Les incendies dévastateurs dans des foyers de groupe ne sont que la pointe de l'iceberg; l'Ontario continue à laisser pour compte les enfants des Premières Nations et d'autres enfants pris en charge English
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Bureau de l'intervenant provincial en faveur des enfants et des jeunes03 mai, 2017, 18:29 ET
TORONTO, le 3 mai 2017 /CNW/ - Il y a deux semaines, les médias ont rapporté qu'un jeune d'une collectivité des Premières Nations du Nord était décédé dans un incendie survenu dans un foyer de groupe à Ottawa. En février, un autre incendie dans un foyer de groupe a coûté la vie à deux personnes. Ces tragédies ne sont que deux exemples de cas où des jeunes font face à de nombreux risques inimaginables alors qu'ils sont pris en charge et protégés par la province.
En ce qui concerne les enfants des Premières Nations, qui sont surreprésentés au sein du système, leur situation est exacerbée : trop souvent, nombre d'entre eux se retrouvent « placés » dans des maisons situées à des centaines, parfois à des milliers, de kilomètres de leur collectivité. Ils restent isolés et coupés de leurs proches et de leurs collectivités, de leur langue et de leur culture, ainsi que des défenseurs naturels dans leur vie.
Le fardeau déconcertant que la province impose sur les enfants des Premières Nations et, par conséquent, sur leurs collectivités, renforce plutôt que répare les séquelles permanentes du système des pensionnats indiens. Les enfants des Premières Nations continuent d'en payer le prix.
Le système de bien-être de l'enfance de l'Ontario est responsable d'environ 3 000 jeunes vivant dans des foyers de groupe, tandis que 15 000 autres enfants et jeunes vivent dans des foyers d'accueil gérés par des organismes et des fournisseurs de services.
Trop souvent, les jeunes pris en charge n'ont pas grand-chose à dire, voire rien à dire, sur le choix de l'endroit où on les envoie vivre. Parfois, il est difficile de savoir si les sociétés d'aide à l'enfance, responsables de trouver aux jeunes une place dans un environnement de foyer de groupe, font confiance à la qualité des soins fournis à ces jeunes. Il est tout aussi difficile de savoir si la province a une image précise de ce que vivent les enfants et les jeunes dans un tel environnement.
Les enfants pris en charge par les services de la protection de la jeunesse et qui se retrouvent dans des familles d'accueil ou des foyers de groupe devront lutter pour survivre dans ce système profondément inadéquat. Certains de ces jeunes profiteront des services qu'ils reçoivent pendant qu'ils sont sous la protection de l'État. Beaucoup d'entre eux n'en profiteront pas. Et certains vont mourir en raison de l'instabilité et du chaos qui règnent au sein du système.
Comme l'illustrent les récents décès, il s'agit d'une crise et les enfants les plus vulnérables de l'Ontario souffrent. Des mesures doivent être prises sans délai pour veiller à ce que les jeunes hébergés dans le cadre du système de services en établissement vivent dans des foyers sûrs, favorables à l'épanouissement et exempts de risque. Il est inconcevable que nous vivions dans une province où il est devenu nécessaire d'affirmer que nous devons, à tout le moins, prendre des mesures pour nous assurer que les enfants survivent à nos initiatives visant à les protéger.
Alors que nous exhortons tous les paliers de gouvernement à continuer à travailler avec les partenaires autochtones et autres intervenants afin de changer fondamentalement les soins pour bénéficiaires internes, nous demandons à la province de prendre immédiatement ces mesures :
- Repérer les enfants et les foyers à risque et parler aux enfants qui s'y trouvent. Il faut déterminer quel type d'aide s'avère nécessaire afin d'améliorer le foyer;
- Mettre sur pied un groupe de cliniciens (comme des professionnels de la santé mentale) et de travailleurs auprès des enfants et des jeunes qualifiés pouvant être rapidement déployés dans les foyers en crise afin de soutenir les jeunes;
- Former un groupe de praticiens et d'éducateurs, y compris ceux ayant des connaissances des interventions et des services ancrés dans la culture des enfants autochtones afin de les guider lors d'une intervention d'urgence;
- Déterminer le nombre d'enfants des Premières Nations vivant dans des foyers de groupe dans le sud de l'Ontario, et définir leur situation, et prendre des mesures pour s'assurer qu'on répond à leurs besoins.
Notre bureau soutient la Nation Nishnawbe Aski qui réclame du coroner en chef la tenue d'une enquête discrétionnaire sur le décès de deux jeunes dans deux foyers de groupe distincts, et qui demande au gouvernement de l'Ontario de rendre obligatoire la tenue d'une enquête chaque fois qu'un enfant meurt dans un environnent de foyer de groupe.
Irwin Elman, intervenant provincial en faveur des enfants et des jeunes
Bureau de l'intervenant provincial en faveur des enfants et des jeunes
Le Bureau de l'intervenant provincial en faveur des enfants et des jeunes (le Bureau de l'intervenant) relève directement de l'Assemblée législative de l'Ontario et assure une représentation indépendante aux enfants et aux jeunes, y compris les enfants ayant des besoins particuliers et les enfants des Premières Nations. L'intervenant provincial répond aux préoccupations des enfants, des jeunes et des familles qui cherchent à obtenir ou qui reçoivent des services visés par la Loi sur les services à l'enfance et à la famille et la Loi sur l'éducation (écoles provinciales et d'application). L'intervenant provincial peut cerner les problèmes systémiques touchant les enfants et les jeunes, mener des examens et fournir des programmes d'éducation et des conseils sur la défense des droits des enfants.
Le Bureau de l'intervenant peut également mener des enquêtes et faire des recommandations afin d'améliorer les services des sociétés d'aide à l'enfance et des titulaires de permis d'un foyer si une société d'aide à l'enfance est l'agence de placement.
Le Bureau est guidé par les principes de la Convention relative aux droits de l'enfant des Nations Unies et croit fermement à l'engagement des jeunes. Pour en apprendre davantage, consultez le site www.provincialadvocate.on.ca. Pour obtenir des mises à jour, lisez le blogue de l'intervenant et suivez-nous sur https://www.youtube.com/user/ProvincialAdvocate/featuredTwitter et Facebook.
SOURCE Bureau de l'intervenant provincial en faveur des enfants et des jeunes
Relations avec les médias: Akihiko Tse, coordonnateur, Relations avec les médias et communications, 416 325-5994 ou [email protected]
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