Les indicateurs placent le Canada en tête du G-7 dans la décennie à venir:
Marchés mondiaux CIBC
Un faible endettement des gouvernements et des sociétés, l'immigration et la balance commerciale donnent au Canada une occasion de briller
TORONTO, le 28 mai /CNW/ - Une forte demande des produits de base, un endettement relativement bas des gouvernements et des entreprises ainsi que des conditions démographiques favorables annonceraient pour le Canada des perspectives économiques en tête des pays du G-7 pendant la majeure partie de la prochaine décennie, selon un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC inc.
Le rapport souligne que les problèmes d'endettement de la zone euro ainsi que les tensions géopolitiques en Asie ont sans surprise capté l'attention du milieu des investisseurs récemment. Ces préoccupations ont éclipsé les vigoureux indicateurs de base à long terme de l'économie canadienne qui pourraient faire en sorte que la deuxième décennie du 21e siècle soit l'occasion pour ce pays de briller.
"La richesse du Canada en ressources, la résilience de son système financier et ses données démographiques favorables par rapport à ce qu'on observe au sein des autres pays du G-7 en font un concurrent économique à surveiller pendant les 5 à 10 prochaines années", a déclaré Avery Shenfeld, économiste en chef, Banque CIBC. "Les bilans des secteurs public et privé sont en meilleure santé, ce qui constitue un autre point positif à noter.
"Ces facteurs ne constituent pas une recette infaillible au succès d'un pays à court terme, mais ils signifient que le Canada se trouve en position plus favorable que plusieurs de ses concurrents pour affronter les défis de la décennie à venir. Là où l'économie croît, les bénéfices des sociétés, les dividendes et autres primes pour les investisseurs sont susceptibles de suivre."
M. Shenfeld est d'accord avec la recherche qui dit que les reprises économiques à la suite de récessions associées à des crises financières font face à davantage de vents contraires que les cycles haussiers typiques. L'endettement public et la nécessité de resserrer les politiques budgétaires découlant des efforts pour se relever de la crise semblent constituer le principal mécanisme de transmission de cette relation. La recherche a démontré que les pays dont l'endettement est élevé affichent habituellement des taux de croissance réelle par habitant plus lents que les autres pendant les cinq années qui suivent une récession.
Compte tenu de ces données, le Canada se trouve en bonne position pour devancer les grandes économies industrialisées typiques pendant les prochaines années, sa dette brute étant moins élevée et sa dette nette beaucoup moins élevée que celles de la plupart des autres pays. Comme le souligne M. Shenfeld, bien qu'une hausse des taux d'intérêt hâtive puisse empêcher un tel écart de croissance de se matérialiser en 2010-2011, le fardeau des restrictions budgétaires beaucoup plus léger représentera un avantage à long terme pour le Canada. Le déficit fédéral actuel du Canada de 3 % du PIB (ou 5 % si on inclut les provinces) semble bien bas comparé aux ratios du déficit au PIB à deux chiffres des gouvernements nationaux des États-Unis et du Royaume-Uni. Par conséquent, si chaque pays avait pour objectif de stabiliser son rapport dette-PIB à 45 %, le Canada nécessiterait un retranchement de moins de 3 % de son PIB, alors que d'autres pays devraient assumer des compressions financières plusieurs fois plus importantes.
"Cela ne signifie pas que le Canada ne connaîtra pas un important freinage budgétaire en 2011; nous estimons que le passage des mesures de relance aux mesures de restriction représentera une contrainte de 2 % sur le PIB cette année-là", a souligné M. Shenfeld. "Par la suite, ce sera toutefois moins pénible ici qu'ailleurs."
Il ajoute que la croissance économique du Canada sera stimulée par les tendances à moyen terme de la démographie et de la productivité. "Les démographes d'ici et d'ailleurs sont préoccupés par une main-d'œuvre vieillissante qui ralentira la croissance à venir, mais le Canada demeure en position favorable par rapport aux autres économies matures. Le Japon connaît déjà une réduction de sa main-d'œuvre et est en mauvaise situation pour attirer les immigrants en raison des barrières linguistiques et de l'homogénéité culturelle de sa population actuelle. Alimentée par l'immigration au sein d'une société multiculturelle, la population économiquement active du Canada est en voie de connaître une croissance plus rapide que celles des États-Unis ou de l'Europe.
"L'immigration a également des retombées bénéfiques : elle contribue à ce que le Canada ait accès à certaines des économies qui connaissent les croissances les plus rapides dans le monde. La recherche effectuée dans plusieurs pays a démontré que les échanges bilatéraux ont tendance à augmenter entre deux pays lorsqu'il y a un mouvement de population d'un pays à l'autre. Les liens commerciaux et culturels avec le pays d'origine peuvent faciliter le mouvement des biens, tendance qui semble évidente si on observe les données canadiennes. La poursuite de l'immigration en provenance de l'Asie de l'Est et du Sud pourrait favoriser les perspectives d'exportation du Canada vers ces marchés à croissance rapide."
M. Shenfeld prévoit également que l'économie canadienne affichera une augmentation de sa production au cours des années à venir à mesure que les entreprises canadiennes investiront en biens d'équipement augmentant la productivité. Il souligne que les entreprises canadiennes sont moins endettées que leurs concurrentes américaines, jouissant ainsi d'une plus grande marge de manœuvre pour financer leurs projets. Les gouvernements ont également contribué à encourager de telles dépenses, les taux d'imposition des sociétés étant au-dessous de ceux de toutes les principales économies développées concurrentes du pays.
"La productivité, qui concerne le volume des biens produits par heure, n'est par ailleurs pas un indicateur complet du revenu et de la richesse", constate M. Shenfeld. "Au cours de la dernière décennie, les gains en volume ont été complétés par une hausse de la valeur marchande globale des biens vendus par le Canada au reste du monde (particulièrement les produits de base) par rapport à ce qu'il importe (biens de consommation)."
Il ajoute que, même si on tient compte du fléchissement découlant d'une baisse des prix de l'énergie et des métaux observée pendant la récession mondiale, ces gains au chapitre des termes de l'échange ont représenté environ le tiers de la croissance du revenu intérieur du Canada depuis 2002. Cette tendance se poursuivra presque certainement étant donné les besoins croissants et le dynamisme des marchés émergents friands de ressources.
"Il y a quelque 106 ans, Wilfred Laurier était d'avis que, si les États-Unis dominaient le 19e siècle, le 20e siècle appartiendrait au Canada. Ce ne fut bien évidemment pas le cas, car les prévisions sur 100 ans se réalisent rarement. Cependant, il se pourrait bien que, si ce n'est pas tout le 21e siècle, sa deuxième décennie pourrait être celle du Canada, du moins au sein des économies occidentales industrialisées."
Vous pouvez consulter l'étude intégrale de Marchés mondiaux CIBC inc. à l'adresse : http://research.cibcwm.com/economic_public/download/smay10.pdf (en anglais)
Marchés mondiaux CIBC inc. est la division des services bancaires aux entreprises et aux investisseurs de la Banque CIBC. Afin de réaliser son mandat à titre de principal fournisseur canadien de services bancaires de gros axés sur la clientèle, Marchés mondiaux CIBC offre une vaste gamme de produits et services de crédit, de marchés financiers, d'investissement et de recherche à sa clientèle constituée de gouvernements, d'institutions, de sociétés et de particuliers au Canada et sur les principaux marchés au monde.
Renseignements: Kevin Dove, Communications et affaires publiques CIBC, (416) 980-8835, [email protected]
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