Les inondations d'eaux récentes au Québec nous rappellent l'ère du changement climatique et l'importance d'adapter notre construction à cette réalité en bâtissant mieux. English
Par Paul Hargest, Président
Association Canadienne des Producteurs de Maçonnerie en Béton
TORONTO, le 25 mai 2017 /CNW/ - Le 11 mai dernier, Justin Trudeau s'adressait à un groupe de reporter à Gatineau au Québec. Il arrivait d'une tournée aérienne pour observer les dégâts causés par les inondations d'eaux. Accompagné du Premier ministre Philippe Couillard, il a discuté des menaces croissantes des évènements météorologiques extrêmes et de notre besoin de se préparer aux changements inévitables du climat.
« La fréquence des conditions climatiques extrêmes s'accroît… Et alors qu'on s'apprête à reconstruire nos communautés, nos demeures et nos infrastructures, il sera primordial de réfléchir à ce que nous pouvons faire pour mieux reconstruire… » Oui, Trudeau reconnaît que : « Mieux reconstruire sera probablement plus dispendieux, mais ce sera certainement moins coûteux que le nettoyage et les réponses post-catastrophes qui seront plus fréquentes si ces phénomènes météorologiques extrêmes persistent. »
Les tempêtes de verglas, les vagues de chaleur, les sécheresses et les inondations sans précédent (rappelons-nous de l'Alberta en juin 2013) sont quelques exemples d'intempéries. Le changement climatique est réel.
Bien que nous n'ayons aucun contrôle sur la température (la pluie et la neige), nous pouvons contrôler la façon dont on s'adapte au changement climatique - en particulier, la construction des maisons et des bâtiments au sein de nos communautés.
Pour mieux construire, il nous faut des normes et standards de constructions plus rigoureux. Nous devons placer la barre plus haute qu'à présent. De fait, nombreux experts sont d'avis que mis à part le changement climatique, nos codes du bâtiment (et de prévention des incendies) doivent être plus stricts.
Prenons l'exemple de l'épidémie de copropriétés qui ont pris l'eau en Colombie-Britannique et en Alberta au cours des récentes années. En raison de ces graves fuites, les propriétaires de condominiums ont fait face à d'énormes factures de réparations plafonnant les centaines de milliers de dollars.
Les dommages causés par l'infiltration d'eau variaient entre des murs revêtus de stuc pourri (l'eau a pénétré derrière la couche stuc) aux balcons prêts à déposer. Il arrivait très fréquemment que les estimations de réparations fournies par les contracteurs triplaient ou quadruplaient lorsque l'ampleur des dommages était découverte.
Les gouvernements de l'Alberta et de la Colombie-Britannique ont répondu en promulguant une loi qui exige maintenant une garantie de cinq ans.
Durant la construction, les matériaux tel le bois et le stuc étaient considérés comme étant des alternatives moins dispendieuses. Mais, au cours de la vie du condominium, les coûts, l'inconvénient et l'anxiété causé par les fuites furent catastrophiques pour ces propriétaires.
En tant que propriétaires de maisons, on peut s'attendre à des quantités d'eaux plus élevées dans les années à venir. Alors qu'on ferme les écoutilles et qu'on se prépare pour les prémices du changement climatique, il est indispensable que nos codes du bâtiment abordent le problème de la construction résiliente et en particulier ce qui concerne l'eau. Selon le Bureau d'Assurance du Canada, « dans notre ère d'évènements météorologiques extrêmes, les pertes catastrophiques annuelles sont à 1 milliard de dollars - dont la plupart sont attribuables aux dommages liés à l'eau. »
De plus, dans la majorité des cas, de tels dégâts ne sont pas couverts par les assurances et plusieurs assureurs rejettent les demandes en raison du nombre élevé de réclamations anticipées. Un article apparu dans le Financial Post indiquait que : « un sondage a été fait en janvier 2017 auprès de 700 sociétés de copropriété québécoises par un groupe de l'industrie a révélé que 55 % ont changé d'assureur au cours des cinq dernières années à cause de primes élevées alors que 13 % se sont fait refuser un renouvellement par leurs assureurs. » En outre, l'article poursuit en expliquant que : « L'eau est la cause première des dommages et a déjà causé des déductibles allant jusqu'à $100,000 pour certaines corporations d'immeuble à Vancouver. »
Comme le suggèrent les faits ci-dessous, le désir de couper les coûts durant la période de construction, trop souvent, l'emporte sur le bien-être du public. En ce qui attrait à la protection contre l'incendie, les matériaux tel le bois et la cloison sèche sont inoffensifs dans un environnement de laboratoire contrôlé. Par contre, en service où les assemblages de bois légers brûlent plus rapidement, les panneaux de cloisons sèches sont amenés au sol presque instantanément. Comparativement à des assemblages en béton, ceux-ci demeurent intacts et structurellement sains.
Alors que la législation promulguée en Alberta et en Colombie-Britannique est un pas dans la bonne direction, elle se doit d'être renforcée par les codes du bâtiment. Ultimement, il incombe au développeur de décider la façon dont il veut construire et quels matériaux utilisés. Si longtemps que c'est conforme au code du bâtiment, c'est légal. Une garantie, en comparaison, est sans doute bénéfique, toutefois elle met le fardeau sur le propriétaire qui doit se préoccuper des réparations et des compensations - et après cinq ans ne lui laisse pas de repli.
La solution concrète serait de mieux bâtir en premier lieu. Demandez simplement à Justin Trudeau.
SOURCE Canadian Concrete Masonry Producers Association
Pour plus amples informations ou pour parler avec Paul Hargest, veuillez contacter : Marina de Souza, Directrice Générale, Association Canadienne des Producteurs de Maçonnerie en Béton, 1-888-495-7497, [email protected], ccmpa.ca
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