Les institutions anglicisent le Québec au détriment des francophones
TROIS-RIVIÈRES, QC, le 4 déc. 2014 /CNW Telbec/ - Dans le cadre de sa tournée nationale, le Mouvement Québec français (MQF) s'est arrêté ce mercredi au café-bistro de l'UQTR, La Chasse-Galerie, où Éric Bouchard, ex-attaché politique de l'ancien député de Borduas, Pierre Curzi, tenait une conférence afin de conscientiser les étudiants sur les impacts actuels de l'aménagement linguistique au Québec. «Quand plusieurs groupes linguistiques se partagent un même territoire, il n'y a de paix linguistique que si la langue minoritaire a des institutions suffisamment puissantes pour contrer le poids du nombre du groupe majoritaire. Tenez-vous pour dit que ce n'est ni la mondialisation ni l'immigration qui anglicisent les Québécois, mais bel et bien ses propres institutions» a déclaré Éric Bouchard.
Devant de nombreux étudiants de l'UQTR, le Mouvement Québec français a tenu à expliquer les tensions qu'a alimentées au Québec un aménagement linguistique basé sur le chevauchement de deux modèles : le bilinguisme canadien et le français langue commune. «Il est évident que présentement le gouvernement du Québec bafoue le concept de langue commune de Camille Laurin en voulant bilinguiser les systèmes de santé et d'éducation, s'éloignant ainsi du choix que nous avions fait avec l'adoption de la Charte de la langue française en 1977, soit de vivre pleinement en français» a rappelé à la foule le conférencier.
Il y a au Québec une bilinguisation qui s'accélère en raison d'un financement public qui favorise nettement les institutions québécoises destinées à la communauté anglophone. « Pourquoi McGill, Concordia et Bishop's reçoivent-elles, plus de 29 % des fonds publics dédiés aux universités alors que la minorité anglophone ne représente que 8% de la population québécoise » se questionne le Mouvement Québec français.
« Ce sous-financement des universités francophones, ajoute M. Bouchard, est terrible pour les cégeps et universités en région, puisqu'il y rend très difficile la création de programmes spécialisés qui pourraient attirer entre leurs murs un plus grand nombre d'étudiants ». Comment alors retenir les étudiants en région? «Sûrement pas en concentrant les moyens financiers dans les grandes institutions scolaires montréalaises» soutient le Mouvement Québec français.
« Il faut en comprendre qu'au Québec l'aménagement linguistique a des répercussions majeures sur le développement social économique de ses régions » en conclut Éric Bouchard.
SOURCE : Mouvement Québec français
Pour une demande d'entrevue : (pour Éric Bouchard) Pascal Thibault, 514-436-1283, http://quebecfrancais.org/
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