OTTAWA, le 15 mars 2012 /CNW/ - Trois maladies pulmonaires chroniques très répandues ont coûté 12 milliards de dollars à l'économie canadienne en 2010. D'après une analyse réalisée par Le Conference Board du Canada, le fardeau économique annuel des maladies respiratoires doublera d'ici 2030 si aucune amélioration additionnelle n'est apportée aux stratégies de lutte contre celles-ci.
Des mesures stratégiques axées sur la réduction et la modification des facteurs de risque liés à trois maladies - le cancer du poumon, l'asthme et la maladie pulmonaire obstructive chronique - pourraient abaisser considérablement les coûts futurs. Les taux de tabagisme, la fumée secondaire et la qualité de l'air intérieur représentent les facteurs de risque plus particulièrement liés aux maladies pulmonaires chroniques et donc plus susceptibles d'influer sur leur prévalence.
« Ces trois maladies font payer un énorme tribut aux plans humain et économique, rappelle Louis Thériault, directeur, Économie de la santé, Le Conference Board du Canada. La réduction des taux de tabagisme, la diminution de l'exposition à la fumée secondaire et l'amélioration de la qualité de l'air intérieur et extérieur devraient alléger le fardeau économique de ces maladies. »
« Des mesures sont prises pour réduire les taux de tabagisme, mais la stratégie retenue n'a pas atteint ses ambitieux objectifs. Des mesures ciblées auraient toutefois plus de chances de faire progresser la stratégie. »
Des intervenants du domaine de la santé respiratoire, avec le concours de l'Association pulmonaire du Canada et le gouvernement du Canada, ont collaboré à l'élaboration du Cadre de travail national sur la santé pulmonaire. Ce cadre propose des stratégies pour réduire des facteurs de risque comme le tabagisme, l'exposition à la fumée secondaire, la pollution intérieure et extérieure, l'obésité et les risques professionnels.
Pour appuyer les objectifs du Cadre de travail national sur la santé pulmonaire, l'Agence de la santé publique du Canada a demandé au Conference Board du Canada d'établir des prévisions des coûts directs et indirects des trois principales maladies pulmonaires chroniques, à l'échelle nationale. Nos conclusions sont publiées dans le rapport Analyse des risques liés aux coûts des maladies pulmonaires chroniques au Canada, que le public peut consulter à www.e-library.ca.
D'après les estimations du Conference Board , les trois maladies ont entraîné des dépenses de 12 milliards de dollars en 2010, soit 3,4 milliards en coûts de soins de santé directs (médicaments, admissions à l'hôpital et services de médecins) et 8,6 milliards en coûts indirects (comme les décès prématurés et l'invalidité de longue durée).
L'analyse s'appuie sur deux scénarios prévisionnels. Dans le premier, les tendances historiques relatives aux facteurs de risque sont maintenues : on estime que le fardeau économique grimperait à 24,1 milliards de dollars d'ici 2030. Les coûts indirects composeraient la plus grande part de cette augmentation, et le nombre de cas s'accroîtrait de 32 p. 100 (1,6 million de cas supplémentaires de 2010 à 2030).
Dans l'autre scénario conçu par le Conference Board, la prévalence des maladies pulmonaires chroniques serait en hausse de 29 p. 100 au lieu de 32. Le fardeau économique diminuerait de 1,56 milliard de dollars en 2030 - une réduction de 6,5 p. 100 par rapport au premier scénario. Sur une période de 20 ans, les coûts des trois principales maladies pulmonaires baisseraient de 12,4 milliards de dollars au total.
Cet autre scénario suppose une accélération du déclin des facteurs de risque - déjà évident au niveau des taux plus faibles de tabagisme et d'exposition à la fumée secondaire. Pour atteindre les objectifs de ce scénario, le gouvernement et le secteur privé pourraient intervenir davantage, par :
- l'introduction de mesures stratégiques, comme des hausses de taxes ou de prix, des mises en garde et de l'aide au renoncement au tabagisme (p. ex. conseils et médicaments pour les fumeurs qui veulent arrêter de fumer) pour réduire davantage les taux de tabagisme;
- un appui constant aux interdictions de fumer en milieu de travail et dans les espaces publics pour diminuer l'exposition à la fumée secondaire;
- la promotion des exigences ajoutées au Code national du bâtiment en 2010 afin d'inciter les gouvernements provinciaux et les administrations municipales à mieux contrer l'infiltration de radon dans les bâtiments neufs, surtout dans les zones connues pour leurs taux de radon élevés, pour diminuer l'exposition au radon.
L'analyse du Conference Board, basée sur les données disponibles les plus récentes, ne tient pas compte des nouvelles mesures antitabac annoncées par le gouvernement fédéral. En septembre 2011, le gouvernement du Canada a donné son approbation finale au resserrement des exigences relatives aux mises en garde affichées sur les paquets de cigarettes et de petits cigares, notamment pour les grossir. Les fabricants et les importateurs de tabac ont jusqu'au 21 mars 2012 pour assurer la transition vers les nouvelles mises en garde. À partir du 19 juin 2012, ils ne pourront plus vendre que les cigarettes et les petits cigares dont les paquets affichent ces nouvelles mises en garde. Celles-ci prévoient l'inscription d'une ligne d'aide au renoncement pancanadienne et d'une adresse Web où les fumeurs pourront trouver des conseils et des ressources dans leur province ou territoire pour les aider à « écraser ».
Ces initiatives répondent à deux recommandations clés contenues dans le rapport du Conference Board du Canada.
Le site Web du Cadre de travail national sur la santé pulmonaire, http://www.cadretravailpulmonaire.ca/accueil, contient de plus amples détails à cet égard.
Cette étude témoigne à son tour des efforts que déploie le Conference Board du Canada pour accroître la viabilité du système de soins de santé canadien. Plus tôt ce mois-ci, le Conference Board a diffusé Les performances du Canada - Santé (http://www.conferenceboard.ca/hcp/overview/Health_fr.aspx).
En mai 2011, il a lancé l'Alliance canadienne pour des soins de santé durables, qui fournira aux chefs d'entreprise et aux décideurs canadiens des avis et des analyses pour assurer la prestation de soins de qualité au pays dans l'avenir. Plus de 30 entreprises et organisations ont investi dans cette initiative quinquennale, y apportant non seulement leur précieux soutien financier, mais aussi une direction et leur expertise.
Brent Dowdall, Relations avec les médias, tél. : 613-526-3090, poste 448
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