Les marchés canadiens sont mûrs pour accueillir de nouvelles équipes de sport professionnelles English
OTTAWA, le 23 août 2012 /CNW/ - Pendant les 25 prochaines années, les conditions économiques seront réunies pour que les clubs de sport professionnel du Canada prospèrent et pour que de nouvelles franchises réussissent à se tailler une place au pays. C'est ce que conclut Le Conference Board du Canada dans sa publication finale de la série Jouer dans les ligues majeures.
La note d'information What Will the Canadian Pro Sports Scene Look Like in 2035? évalue les aspects économiques du sport professionnel en s'appuyant sur les prévisions économiques nationales et provinciales à long terme du Conference Board et sur le cadre d'analyse qu'il a élaboré tout au long de la série. D'après tous les facteurs, le monde du sport professionnel au Canada en 2035 pourrait inclure :
- jusqu'à trois équipes supplémentaires de la Ligne nationale de hockey (LNH), pour un total de 10 équipes;
- une équipe ranimée de la Major League Baseball (MLB) à Montréal;
- une deuxième chance pour une franchise de la National Basketball Association (NBA) à Vancouver;
- trois autres clubs de la Major League Soccer (MLS) au Canada, soit un total de six;
- jusqu'à sept nouveaux marchés viables pour des franchises de la Ligue canadienne de football (LCF).
« Les équipes de sport professionnel ont un bel avenir au Canada. La croissance démographique devrait se poursuivre et le dollar est bien parti pour conserver toute sa vigueur pendant encore des années. Il n'y a donc pas lieu de craindre que des franchises canadiennes déménagent au sud de la frontière au cours du prochain quart de siècle. On a même de bonnes raisons d'espérer que le nombre de franchises canadiennes augmente », explique le directeur du Centre des études municipales et co-auteur de la série, Mario Lefebvre.
L'analyse à laquelle est consacrée cette série s'articule autour des quatre piliers qui font le succès commercial des franchises de sport professionnel. Présentés pour la première fois dans la deuxième note d'information de cette série, Defining the Market Conditions for Success, les quatre piliers sont :
- la taille du marché
- les niveaux des revenus
- la présence d'entreprises florissantes
- l'égalité des chances
Dans la dernière publication de la série, les auteurs tentent de prédire comment évalueront les quatre piliers dans différents marchés canadiens au cours des 25 prochaines années.
D'ici 2035, aux sept équipes actuelles de la LNH au Canada pourraient s'ajouter des équipes pour Hamilton et Québec et une deuxième équipe pour la Grande Région métropolitaine de Toronto. Hamilton et Québec compteront plus de 900 000 habitants et la région métropolitaine de recensement (RMR) de Toronto, 9 millions. Selon le Conference Board, les revenus dans les trois marchés seront suffisants pour soutenir les équipes. Et s'il y a relativement peu de grosses entreprises qui ont établi leur siège social à Québec ou à Hamilton, la première des deux villes pourrait bénéficier du soutien de sociétés établies ailleurs dans la province et la deuxième des grosses entreprises de Toronto, tout juste à côté.
En revanche, dans chacun des marchés, les franchises auraient des dépenses importantes à faire. Les coûts de démarrage comprendraient la construction d'un nouvel aréna pour Québec et d'importantes rénovations à l'aréna de Hamilton. Il faudrait aussi construire de nouvelles installations quelque part dans la grande région métropolitaine de Toronto pour accueillir la deuxième franchise. Enfin, les nouvelles équipes de Hamilton et de Toronto pourraient avoir à payer des droits territoriaux aux équipes déjà établies dans la région.
Ni Montréal ni Vancouver ne peuvent espérer l'arrivée d'une deuxième équipe de la LNH au cours des 25 prochaines années, mais d'autres ligues nord-américaines - dont celles du baseball et du basketball - pourraient jeter un deuxième regard sur ces marchés.
Le marché montréalais réunit toutes les conditions nécessaires pour soutenir une franchise de la MLB. Bien entendu, pour qu'un retour du baseball à Montréal soit envisageable, il faudrait des propriétaires bien nantis et un nouveau stade. Mais le facteur décisif est le régime financier du baseball. Pour qu'une franchise montréalaise renaisse et prospère, la ligue doit égaliser les chances de sorte que les équipes des marchés plus réduits aient, elles aussi, des possibilités de remporter des championnats en faisant l'acquisition de joueurs de haut calibre et en les gardant.
Avec des perspectives de croissance qui porteraient la population de Vancouver à 3,5 millions d'habitants en 2035, sans oublier des revenus appréciables et la présence de grosses entreprises en nombre suffisant, ce marché aura ce qu'il faut pour soutenir ses franchises actuelles de la LNH, de la LCF et de la MLS. En outre, Vancouver pourrait accueillir de nouveau une équipe de basketball professionnelle. Quand l'équipe de la NBA a quitté la ville en 2001, la RMR de Vancouver comptait à peine 2 millions d'habitants et le huard chutait. Ces deux facteurs ont changé. Et si l'équipe arrive à ranimer l'enthousiasme des supporters de basket, Vancouver pourrait bénéficier d'une deuxième chance.
Dans une note d'information précédente de la série, les auteurs ont suggéré six nouveaux marchés possibles pour la LCF : Ottawa-Gatineau (où il est déjà prévu que la LCF revienne), London, Kitchener-Waterloo-Cambridge, Moncton, Halifax et Québec. D'ici 2035, Saskatoon s'ajoutera à la liste. En effet, au cours des 25 prochaines années, on s'attend à ce que la Saskatchewan affiche le taux de croissance économique le plus rapide de toutes les provinces canadiennes et à ce que la population de Saskatoon passe de 265 000 à 430 000 habitants. Du coup, la Saskatchewan finira par satisfaire à toutes les conditions pour soutenir deux franchises de la LCF sur son territoire.
Une autre possibilité pourrait venir secouer le monde canadien du sport professionnel : l'installation d'une franchise permanente de la National Football League à Toronto. L'établissement à Toronto d'une équipe de la plus populaire des ligues nord-américaines aurait certainement des conséquences pour la LCF. Il changerait aussi la donne pour les ligues et les franchises de sport professionnel déjà installées. Aucun des efforts faits jusqu'à présent pour attirer une telle équipe à Toronto n'a porté fruit, mais cela ne veut pas dire que l'équipe ne verra pas le jour d'ici les 25 prochaines années.
Du côté du soccer, un sport en pleine expansion, le Canada accueille maintenant trois équipes de la ligue majeure : les FC de Toronto, les Whitecaps de Vancouver et l'Impact de Montréal. La popularité grandissante de ce sport repose en partie sur la diversité de la population, les immigrants au Canada venant souvent de pays où le soccer est un sport populaire traditionnel. D'ici 2035, la croissance démographique devrait non seulement faire grimper la population de Calgary à 2 millions d'habitants et celles d'Edmonton et d'Ottawa à 1,7 million, mais aussi favoriser une plus grande diversité. Ces trois marchés pourraient donc soutenir des franchises de la LNH, de la LCF et de la MLS.
Cette publication est la dernière de la série Jouer dans les ligues majeures. Depuis 2011, cette série a permis de cerner les conditions pour qu'une équipe de sport professionnelle réussisse au Canada, en considérant la conjoncture économique, la concurrence à l'intérieur des ligues, les facteurs qui influencent les franchises et le rôle des fonds publics dans les installations sportives professionnelles.
SOURCE : LE CONFERENCE BOARD DU CANADA
Brent Dowdall, Relations avec les médias, tél. : 613-526-3090, poste 448
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