Les marchés financiers hésitent à investir dans les entreprises innovatrices qui manquent de savoir-faire en gestion
Réussir à apparier les entreprises innovatrices et les fournisseurs de capital-risque est aussi difficile que trouver une aiguille dans une botte de foin.
OTTAWA, le 16 avril 2014 /CNW/ - Selon une analyse du Centre pour l'innovation des entreprises du Conference Board du Canada, les nouvelles entreprises canadiennes qui recherchent un financement extérieur ont besoin chaque année de 3 G$ en capitaux empruntés et de 2,5 G$ en capitaux propres pour financer convenablement leurs innovations. Or, ces entreprises en démarrage échouent souvent à obtenir un tel financement car elles ne parviennent pas à démontrer qu'elles possèdent les capacités de gestion requises pour commercialiser leurs produits avec succès.
Si l'on cherche à aider les nouvelles entreprises innovatrices à trouver les fonds dont elles auront besoin pour grandir et se développer, il faut savoir que cela est aussi difficile que de chercher une aiguille dans une botte de foin car il faut trouver d'excellents innovateurs dotés de bons modèles opérationnels et de bons gestionnaires. Selon le rapport intitulé Start Me Up : Funding Canada's Emerging Innovators (résumé en français sous le titre Fonds de démarrage : le financement des innovateurs émergents du Canada), le Canada compte de nombreux entrepreneurs talentueux qui ne craignent pas de prendre des risques. Cependant, ces entrepreneurs échouent souvent à obtenir le financement dont ils ont besoin car leurs compétences en gestion font défaut dans deux domaines : les ventes et le marketing, d'une part, et les processus opérationnels, d'autre part.
Selon Michael Bloom, vice-président, Stratégie industrielle et commerciale, « les données montrent que le Canada compte de nombreuses personnes dotées d'un esprit d'entrepreneuriat. Or, peu d'entre elles comprennent vraiment comment s'y prendre pour commercialiser leurs innovations. Les entrepreneurs et leurs partisans déplorent souvent la pénurie de financement pour les entreprises innovatrices. Mais en fait, les capitaux sont généralement destinés aux personnes qui peuvent vraiment démontrer leur capacité à commercialiser leurs idées. C'est la capacité d'une entreprise en démarrage à trouver une niche lucrative pour ses projets innovateurs et à développer son marché qui déterminera si elle peut accéder au capital-risque. »
Une séance consacrée au financement des innovateurs émergents au Canada se tiendra le 29 mai 2014, à 9 h, au Palais des congrès du Toronto métropolitain, dans le cadre du Sommet sur l'innovation des entreprises de 2014 (Business Innovation Summit 2014) qui aura pour thème Accelerating Corporate Innovation and Commercialization.
FAITS SAILLANTS |
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Bref, pour obtenir un financement extérieur, il faut avoir des qualités de gestionnaire, du savoir-faire et des compétences pour commercialiser les innovations. Dans son nouveau rapport intitulé Skills for Business Innovation Success: It's People Who Innovate (et résumé en français sous le titre Les compétences qui permettent d'innover en affaires : L'innovation, l'affaire des gens), le Centre pour l'innovation des entreprises recense les compétences nécessaires pour commercialiser le savoir. Cependant, si une entreprise n'est pas en mesure de commercialiser son produit, de produire à plus grande échelle et de satisfaire ses clients, elle ne présente que peu d'intérêt pour les investisseurs. Dans un rapport précédent du Centre pour l'innovation des entreprises, intitulé Metrics for Firm-Level Business Innovation in Canada (résumé en français sous le titre Mesures de l'innovation en affaires des entreprises au Canada), les auteurs concluent qu'investir dans l'innovation n'est guère rentable, à moins que les activités menées ne soient convenablement gérées et mesurées.
Le Canada compte suffisamment de bailleurs de fonds institutionnels et de gens fortunés pour permettre d'étendre et d'approfondir son industrie du capital-risque. Cependant, celle-ci doit faire mieux, tant sur le choix des ententes que sur le rendement des investissements. Les investisseurs doivent élargir leurs propres compétences et leurs stratégies pour dénicher les entreprises innovatrices qui ont un potentiel de croissance.
Les formes spécialisées de financement par capital-risque qui existent au Canada ̶ telles que l'investissement providentiel et le capital-risque de démarrage, restent insuffisamment développées. En effet, les investisseurs providentiels ne sont pas toujours bien organisés, le marché du capital-risque est relativement peu développé et le marché public des petites capitalisations est essentiellement tourné vers les ressources naturelles.
Le gouvernement du Canada a commencé à agir par l'intermédiaire de son Plan d'action pour le capital de risque. La création du fonds Northleaf Venture Catalyst Fund, annoncée en janvier 2014, est l'étape la plus récente du Plan d'action pour le capital de risque, une stratégie dotée de 400 M$ et lancée en janvier 2013 pour favoriser un accroissement des investissements de capital de risque du secteur privé dans des entreprises en démarrage. Cette mesure a été saluée par le Centre pour l'innovation des entreprises, une initiative quinquennale lancée en 2012 dans le but de modifier radicalement l'attitude des entreprises du Canada à l'égard de l'innovation.
SOURCE : Le Conference Board du Canada
Brent Dowdall, Relations avec les médias, tél. : 613-526-3090, poste 448
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