Les médecins canadiens sont mal préparés pour parler aux fumeurs des solutions alternatives aux produits du tabac English
Santé Canada ou une association professionnelle devrait fournir des conseils aux médecins qui aident les fumeurs à arrêter de fumer
VANCOUVER, le 3 sept. 2019 /CNW/ - Les médecins canadiens semblent mal préparés lorsqu'il s'agit de discuter des diverses solutions alternatives disponibles pour aider les fumeurs à arrêter de fumer, selon une enquête menée pour l'Association des consommateurs du Canada par Research Co. Seulement 25 % des 456 médecins interrogés ont recommandé des inhalateurs électroniques de nicotine au cours de la dernière année, même si 63 % pensent qu'ils sont moins dangereux que les cigarettes.
Lorsqu'on leur a demandé s'ils avaient lu la recherche sur les inhalateurs électroniques de nicotine et s'ils en avaient discuté avec des patients qui souhaitaient arrêter de fumer, seulement 37 % des médecins l'avaient fait au cours des six derniers mois. Cette statistique est troublante si l'on considère le nombre de personnes qui attribuent à ces produits le mérite de les avoir aidés à arrêter de fumer.
Les produits de vapotage sont le type le plus courant d'inhalateurs électroniques de nicotine et sont des appareils qui ne brûlent pas ou n'utilisent pas de feuilles de tabac, mais qui chauffent pour vaporiser une solution que l'utilisateur inhale ensuite (https://www.who.int/tobacco/communications/statements/eletronic-cigarettes-january-2017/en/).
« Le nombre de fumeurs intéressés par les inhalateurs électroniques de nicotine a probablement augmenté depuis la légalisation des produits de vapotage en 2018, mais les médecins canadiens ne connaissent pas ces produits et n'ont reçu aucune directive officielle des gouvernements ou des associations médicales qui les aideraient à recommander en toute confiance le vapotage comme une véritable alternative au tabagisme, » a déclaré Bruce Cran, Président de l'Association des consommateurs du Canada.
La situation est très différente dans d'autres pays, en particulier en Angleterre, où des associations médicales professionnelles comme le National Institute for Health Care Excellence (NICE) et des organismes comme le Public Health England offrent à leurs membres des résumés de données et des conseils pratiques. Dans une directive publiée en mars 2018, le NICE affirme que les fumeurs devraient être informés que de nombreuses personnes ont trouvé les e-cigarettes utiles pour arrêter de fumer et que les preuves indiquent que les e-cigarettes sont beaucoup moins nocives pour la santé que la cigarette, bien que non sans risque.
Public Health England va jusqu'à recommander la prescription de produits de vapotage aux fumeurs, dans un rapport publié en février 2018 (https://www.gov.uk/government/news/phe-publishes-independent-expert-e-cigarettes-evidence-review) et deux hôpitaux en Angleterre permettent maintenant aux boutiques de vapotage de soutenir leur démarche pour devenir des locaux où il est interdit de fumer. (https://www.nytimes.com/2019/07/10/world/europe/uk-hospitals-vaping-shops.html)
Bien que Santé Canada ait reconnu sur son site Web que les inhalateurs électroniques de nicotine fournissent de la nicotine d'une manière moins nocive que le tabagisme et qu'ils peuvent aider les fumeurs à arrêter de fumer (https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/tabagisme-et-tabac/vapotage/fumeurs.html), il ne fournit aucun conseil aux professionnels de la santé qui ont régulièrement des conversations avec des fumeurs.
« L'écart entre le nombre de médecins qui pensent que le vapotage est moins nocif que le tabagisme et le nombre de médecins qui recommandent ces produits aux fumeurs démontre la nécessité pour Santé Canada ou une association professionnelle d'intervenir et de fournir des conseils sur les produits de vapotage », a déclaré Cran. Diverses études montrent que le vapotage est un moyen moins risqué de consommer de la nicotine et que plus les fumeurs se tournent vers le vapotage, plus les méfaits associés au tabagisme sont réduits.
Mais il y a également beaucoup d'informations négatives sur le vapotage. Les médecins ne devraient pas être seuls pour étudier les recherches afin de se forger une opinion médicale. Fournir des conseils pratiques et fiables aux médecins permet de s'assurer qu'ils sont en mesure de s'acquitter de leur responsabilité d'informer pleinement les fumeurs de toutes les options qui s'offrent à eux.
Les résultats de l'enquête comprennent les éléments suivants :
- Au cours de la dernière année, seulement 25 % des médecins interrogés (29 % dans l'Ouest du Canada et 21 % dans l'Est du Canada) ont recommandé l'utilisation des inhalateurs électroniques de nicotine pour aider les patients qui fument des produits du tabac à réduire leur consommation de tabac ou à arrêter de fumer, et 75 % ne l'ont pas fait (71 % dans l'Ouest et 79 % dans l'Est).
- 63 % des médecins (63 % dans l'Ouest et 61 % dans l'Est) pensent que les inhalateurs électroniques de nicotine représentent une approche de réduction des risques pour les patients qui fument des cigarettes traditionnelles, tandis que 26 % ne le pensent pas (21 % dans l'Ouest du Canada et 32 % dans l'Est du Canada). 11 % des médecins n'en sont pas certains (15 % dans l'Ouest et 8 % dans l'Est).
- Parmi les médecins interrogés, 37 % ont lu des recherches sur les inhalateurs électroniques de nicotine (appareils de vapotage, cigarettes électroniques) au cours des six derniers mois et en ont discuté avec les patients (42 % dans l'Ouest et 32 % dans l'Est), 29 % plus de six mois auparavant (18 % dans l'Ouest et 40 % dans l'Est), et 34 % ne les ont pas lues (40 % dans l'Ouest et 28 % dans l'Est).
Bien que les produits de vapotage soient moins nocifs que les cigarettes, ils contiennent de la nicotine et ne sont pas sans danger. C'est pourquoi l'Association des consommateurs du Canada soutient la réglementation gouvernementale visant à empêcher les jeunes canadiens de se procurer des produits de vapotage tout en permettant une communication et un accès adéquats à l'information afin que les consommateurs adultes puissent faire des choix éclairés.
À propos de l'enquête : Les résultats sont fondés sur une étude en ligne menée du 9 au 16 juillet 2019 auprès de 456 médecins généralistes au Canada. Les données ont été pondérées en fonction des données du recensement canadien pour l'âge, le sexe et la région au Canada. La marge d'erreur, qui mesure la variabilité de l'échantillon, est de +/- 3,1 points de pourcentage pour l'échantillon des canadiens et de +/- 3,9 points de pourcentage pour l'échantillon des fumeurs actuels ou anciens, 19 fois sur 20.
SOURCE Consumers'' Association of Canada
Bruce Cran, Téléphone : +1 604-418-8359; Pour organiser une interview avec Bruce Cran, veuillez contacter : Laird Greenshields, Téléphone : +1 438-381-9697, Portable : +1 514-464-3252
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