Les membres de l'Association médicale canadienne sont prêts à diriger une discussion sur les principes devant étayer les soins de fin de vie English
OTTAWA, le 17 août 2015 /CNW/ - L'Association médicale canadienne (AMC) a fait connaître les résultats d'une importante nouvelle consultation menée auprès de ses membres qui met au jour la perspective des médecins de première ligne face aux questions qui se posent lorsqu'il s'agit des soins à dispenser aux patients en fin de vie.
Les questions soulevées par les membres au cours du dialogue serviront à éclairer le débat et les discussions au sujet d'une approche fondée sur des principes pour encadrer l'aide à mourir au Canada, qui auront lieu au cours de séances spéciales de la 148e assemblée annuelle du Conseil général de l'AMC à Halifax la semaine prochaine.
Les résultats des discussions des délégués réunis pour l'assemblée annuelle de l'AMC apporteront une contribution essentielle au travail tant du comité fédéral chargé de consulter la population au sujet des façons de répondre à la décision de la Cour suprême du Canada dans l'affaire Carter c. Canada que du comité provincial-territorial nouvellement constitué.
Le travail de ces deux groupes sera critique étant donné que la Cour suprême a statué par décision unanime que les dispositions du Code criminel interdisant l'aide à mourir sont inconstitutionnelles et que cette décision entrera en vigueur en février 2016.
Principales constatations
Le dialogue avec les membres a eu lieu entre le 8 juin et le 20 juillet 2015.
Le document Une approche canadienne à l'égard de l'aide à mourir : dialogue des membres de l'AMC résume la démarche et présente 545 commentaires formulés en ligne par 595 membres de l'AMC au sujet des enjeux fondamentaux entourant l'aide à mourir.
En plus des commentaires en ligne, l'AMC a reçu plusieurs dizaines de courriels sur les sujets à l'étude ainsi que de la rétroaction directe de plusieurs groupes d'intervenants médicaux et non médicaux.
Le dialogue en ligne était axé sur six thèmes :
1. Approche fondée sur des principes pour encadrer l'aide à mourir
2. Processus de réponse à une demande d'aide à mourir
3. Surveillance et rapports sur les données
4. Objection de conscience et accès équitable
5. Indications et exigences cliniques
6. Ressources de soutien pour les médecins
Parmi les sujets abordés au cours du dialogue en ligne, c'est la conciliation du droit des médecins de ne pas participer à l'aide à mourir et de l'accès à ce service pour les patients admissibles qui a soulevé le plus de discussions.
Les membres de l'AMC sont toujours divisés face à la légalisation de l'aide à mourir, et une minorité non négligeable de répondants à ces sondages consentirait à offrir ce service aux patients.
Néanmoins, compte tenu de la légalisation imminente de l'aide à mourir, l'AMC demeure déterminée à continuer d'encourager les législateurs à mettre en œuvre des lois ou des politiques qui respecteront la décision de la Cour suprême tout en protégeant les patients vulnérables et les droits des médecins.
La plupart des opposants de conscience qui ont participé au dialogue ont rejeté la proposition selon laquelle les médecins qui ne veulent pas pratiquer l'aide à mourir devraient référer ces patients à un tiers indépendant qui leur fournirait aide et information. Ils ont plutôt proposé que les patients puissent avoir accès directement à ces services, en « s'autoréférant ».
D'autres répondants ont souligné qu'il pourrait être impossible pour les patients de chercher eux-mêmes à avoir accès à ces services et que de les forcer à le faire pourrait leur imposer des préjudices injustifiés. L'AMC demandera aux délégués du Conseil général de se prononcer sur cette question.
Comme il est possible aussi que les législateurs n'acceptent pas la notion d'autoréférence, l'AMC a proposé une solution intermédiaire : les patients seraient référés à une tierce partie qui ne leur donnerait pas accès à l'aide à mourir mais leur présenterait d'autres choix, y compris les soins palliatifs et le soutien spirituel.
De nombreux médecins ont mentionné l'importance des soins palliatifs et leur lien avec l'aide à mourir et ce, même si ce thème ne figurait pas au programme du dialogue en ligne.
Les participants ont souligné la nécessité d'une formation plus structurée, d'une certification et autres appuis pour les médecins fournissant l'aide à mourir, autant d'outils que l'AMC s'emploie actuellement à mettre au point.
Citation
« Comme société, nous sommes à un point tournant de cette discussion, alors que nous devons trouver comment respecter la décision de la Cour suprême tout en protégeant les droits de nos citoyens les plus vulnérables. Nos membres nous l'ont clairement dit : l'AMC doit continuer à défendre une approche fondée sur des principes face à cet enjeu des plus importants. »
- Dr Chris Simpson, président de l'AMC
« La protection des soins palliatifs est cruciale dans un contexte de légalisation de l'aide à mourir dans notre pays, car la majorité des personnes qui réclament ainsi la mort vivent de la souffrance et des symptômes qui peuvent être atténués par des équipes spécialisées en soins palliatifs. D'ailleurs, les études montrent clairement que la plupart de ces demandes sont retirées lorsque l'on fait disparaître les symptômes. »
- Participant au dialogue
Contexte
L'Association médicale canadienne (AMC) mène depuis 2014 des consultations auprès de ses membres et de la population sur les enjeux de fin de vie.
En mai, le Conseil d'administration de l'AMC a approuvé la version préliminaire du document « Une approche fondée sur des principes pour encadrer l'aide à mourir au Canada » aux fins de consultation des membres et des intervenants, dans le but d'éclairer les discussions au Conseil général de l'AMC, en août 2015 à Halifax.
SOURCE Association médicale canadienne

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