Les négociations dans le milieu scolaire ne doivent pas se faire au détriment des droits des élèves handicapés
QUÉBEC, le 19 déc. 2023 /CNW/ - Dans le cadre des négociations en cours avec le personnel enseignant, l'Alliance québécoise des regroupements régionaux pour l'intégration des personnes handicapées (AQRIPH), la Fédération québécoise de l'autisme (FQA) et la Société québécoise de la déficience intellectuelle (SQDI) s'inquiètent que l'on sacrifie les droits de certains élèves en s'attaquant à la composition de la classe.
Avec les négociations actuelles, les questions de la composition de la classe et du nombre grandissant d'élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage (EHDAA) sont soulevées. Pourtant, les EHDAA ont des droits protégés par la Charte : l'inclusion en classe ordinaire doit se faire, sauf si cela constitue une contrainte excessive ou ne répond pas aux intérêts de l'élève.
Depuis quelques années, des investissements sont faits pour créer davantage de classes spéciales, témoignant d'un recul de l'inclusion en classe ordinaire d'EHDAA. Aussi, le nombre grandissant d'EHDAA dans les classes ordinaires du secteur public complique l'inclusion de ces élèves. Cependant, les solutions considérées ne doivent pas se faire au détriment de leurs droits.
« L'intégration à la classe ordinaire favorise la pleine participation sociale des élèves handicapés et ce, en conformité avec la Loi sur l'instruction publique et de la Politique gouvernementale À part entière.
Il est indécent d'invoquer que les élèves ayant un plan d'intervention sont des cas lourds qui nuisent au développement des autres et représentent une charge trop élevée pour les enseignants. Mettre la faute sur le dos de ces jeunes est une erreur. Le manque de ressources pour les accompagner est la cause première de ce qui se passe en éducation. Les transférer dans des classes spécialisées ne fait que déplacer le problème. »
Isabelle Tremblay, Directrice, AQRIPH
« Il faut se questionner sur la place accordée à tous les enfants dans notre société, sans discrimination. Chaque enfant a le droit d'aller à l'école dans un milieu qui répond à ses besoins. Ouvrir plus de classes spéciales sans prendre en considération les forces de l'enfant, c'est un recul important de l'inclusion scolaire.
Il faut soutenir les équipes écoles afin qu'elles puissent remplir leur mission, celle d'éduquer tous les enfants du Québec. »
Lili Plourde, directrice générale, FQA
« Il faut évaluer les besoins et les capacités des enfants pour voir ce qui est le plus bénéfique. Avec le soutien nécessaire, un grand nombre de ces élèves pourraient évoluer dans des classes ordinaires tout en permettant aux autres élèves de bénéficier des avantages d'évoluer dans un environnement riche de sa diversité.
Il importe d'avoir suffisamment de ressources spécialisées dans les écoles pour favoriser l'épanouissement de tous les enfants. »
Amélie Duranleau, directrice générale, SQDI
SOURCE Société québécoise de la déficience intellectuelle
Yann Godbout, [email protected], 514-984-7080
Partager cet article