Les parcs de véhicules des entreprises stimulent des hausses à deux chiffres des ventes nord-américaines d'automobiles, selon Études économiques Scotia English
La popularité des modèles les plus économiques commence enfin à se faire sentir
TORONTO, le 29 mars 2012 /CNW/ - Les ventes mondiales de véhicules continuent de s'améliorer; les gains se sont en effet accélérés, dépassant les 10 % d'une année sur l'autre le mois dernier, selon un rapport sur le marché mondial de l'automobile d'Études économiques Scotia, publié aujourd'hui.
« Il s'agit de la plus forte croissance depuis le printemps 2010 », a déclaré Carlos Gomes, économiste principal et spécialiste du secteur automobile, Études économiques Scotia. « La reprise continue d'être stimulée par la hausse de la demande de remplacement dans les ménages comme dans les entreprises, par la recherche d'une efficacité énergétique accrue ainsi que par le rythme plus soutenu de la création d'emplois, d'année en année, depuis la fin de 2006. »
Aux États-Unis, les achats ont grimpé jusqu'à un chiffre annualisé de 15 millions d'unités en février, supérieur au total déjà robuste de 14,1 millions enregistré en janvier. La solide performance du mois dernier est la plus forte depuis le début de 2008; elle dépasse même le rythme annualisé de 14,2 millions d'unités atteint lors de la mise en œuvre du programme de primes à la casse, au milieu de 2009.
Au Canada, les ventes de voitures de tourisme ont également conservé leur vigueur en février, les volumes affichant une progression de 11 % sur 12 mois - c'était la deuxième fois de suite que la croissance sur 12 mois atteignait au moins 10 % - et une vive accélération comparativement à l'amélioration de 2 % d'une année sur l'autre réalisée en 2011.
« Les achats dans le secteur des entreprises sont le moteur du redressement du marché nord-américain de l'automobile en 2012 », ajoute M. Gomes, « mais les ménages sont eux aussi de plus en plus d'humeur à acheter, ce qui amène Études économiques Scotia à bonifier ses prévisions relatives aux ventes annuelles, pour le Canada comme pour les États-Unis. »
Les achats de véhicules par les entreprises, les gouvernements et les sociétés de location se sont élevés de plus de 30 % aux États-Unis et de près de 25 % au Canada au cours des premiers mois de 2012, ce qui a contribué, dans ces deux pays, à hausser les volumes jusqu'à un niveau encore jamais atteint depuis le début de 2008, avant l'effondrement de l'économie mondiale.
La brusque hausse des achats dans les parcs automobiles de toute l'Amérique du Nord indique que les entreprises sont de plus en plus confiantes quant aux perspectives économiques, surtout depuis que la crise de la dette européenne a progressivement cessé de faire la manchette. Au cours des deux dernières années, les ventes de véhicules aux États-Unis tendaient à s'affaiblir considérablement chaque fois que les tensions financières s'intensifiaient dans la zone euro. Nous estimons que cet affaiblissement gravitait autour d'une moyenne annualisée de 300 000 unités comparativement à la tendance dominante. Les répercussions étaient encore plus sévères au Canada, ce qui a incité l'industrie à multiplier ses mesures d'encouragement aux printemps 2010 et 2011, en réaction au rythme chancelant des achats.
« Comme les sociétés des deux côtés de la frontière regorgent de liquidités, elles modernisent leur parc de véhicules en achetant des modèles plus économes en essence, une évolution qui a mis du temps à se déployer », explique M. Gomes. « En fait, le volume des parcs, qui représente plus de 40 % de l'ensemble des ventes de voitures et de camions légers aux États-Unis, tirait nettement de l'arrière par rapport à l'amélioration globale du cycle de l'automobile. »
Le marché canadien de l'automobile connaît actuellement une vitesse d'expansion sans précédent depuis le début de 2010, alors que l'économie mondiale en était aux premiers stades de sa remontée des profondeurs de la récession. Nous estimons que les achats sont demeurés près d'un total annualisé de 1,70 million d'unités en février, ce qui représente une hausse comparativement à une moyenne trimestrielle de 1,63 million d'unités et se situe nettement au-dessus du total de l'année 2011, soit 1,59 million de voitures et de camions légers. »
Les ventes d'automobiles sonnent la charge au Canada, où l'augmentation des prix du pétrole et de l'essence incite les Canadiens à se procurer des voitures plus petites et plus économes en essence. Cette tendance constitue un brusque revirement par rapport aux dernières années, alors que les ventes de voitures avaient continué de faiblir pendant toute l'année 2011, même si un regain des volumes de camions légers avait poussé à la hausse le nombre total de véhicules vendus en 2010 et en 2011.
L'activité des parcs n'est pas aussi importante au Canada, où elle représente normalement environ 20 % du nombre total de véhicules achetés. Toutefois, les volumes attribuables aux parcs avaient eux aussi glissé sous les normales : les entreprises prudentes avaient sabré dans les achats de voitures et de camions légers neufs jusqu'à 12 % à peine du marché total des véhicules neufs en 2010, avant de remonter légèrement jusqu'à 13 % l'an dernier. La reprise des achats par les entreprises observée cette année a rehaussé de deux points de pourcentage supplémentaires la part de marché de ce segment, qui atteint maintenant 15 % de l'ensemble du marché canadien, un sommet encore jamais atteint depuis 2007. Les achats de nouvelles voitures économes en essence - en particulier les marques d'importation - mènent le bal, avec une croissance de près de 30 % au cours des premiers mois de 2012.
« Au Canada, les provinces riches en ressources de l'Alberta et de la Saskatchewan sont à l'avant-garde du gain de volume des parcs en 2012 », déclare M. Gomes. « L'activité des parcs en Saskatchewan a grimpé de 63 % depuis le début de l'année, tandis que l'Alberta affiche un bond de 35 %. Le niveau de confiance des milieux d'affaires est beaucoup plus élevé dans ces provinces que dans le reste du Canada. »
La Banque Scotia a des économistes et des stratèges de marché en poste au Canada, aux États-Unis, au Mexique, au Pérou, au Chili, en Thaïlande, à Hong Kong, au Royaume-Uni et en France. Cette équipe fournit des commentaires approfondis au sujet des facteurs qui façonnent les perspectives de l'économie, des devises, des marchés des capitaux et des produits de base à l'échelle mondiale et analyse les enjeux liés aux politiques monétaires et gouvernementales.
Carlos Gomes, Études économiques Scotia, 416-866-4735, [email protected]; ou Joe Konecny, Relations publiques de la Banque Scotia, 416-933-1795, [email protected].
Partager cet article